Montfermeil pour l'Egalité le 19 mai 2021
La réunion a eu lieu avec la Vice-présidente du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis et conseillère municipale d’opposition à Montfermeil, Dominique Dellac. Elle manifeste sa grande joie de rencontrer à nouveau les Maisons des Potes qu'elle a déjà rencontré les années précédentes en discutant de la question de la lutte contre les discriminations et pour les diversités. Des problématiques intéressantes qui l’ont toujours passionnée et qui sont au cœur des combats qu’elle mène.
Elle a tenu à faire l’état des lieux des questions de discrimination et d’égalité à Montfermeil, notamment sur le cas des logements indignes et des enfants dont on refuse la scolarisation. Grâce à sa fonction de conseillère départementale, elle a réussi, avec l’appui du préfet et autres autorités, à faire admettre ces enfants dans les classes pour être scolarisés.
Par la suite, elle présentera leurs actions sur les questions de discrimination et d’égalité dans la ville de Montfermeil.
En 2019 a été voté au niveau du Conseil départemental un plan d'égalité et contre les discriminations. Un plan qui s’appelle “Action diversité 2019-2021”. Dans ce plan, il y avait le projet de baromètre de discrimination à Saint-Denis. C’est une étude totalement inédite qui avait pour but de mesurer les discriminations ressenties par les habitants.1004 personnes ont été interrogées par Harris Interactive. Cette étude sur les discriminations s’est déroulée en octobre 2020 et elle a permis de déterminer 3 causes de discriminations vécues et perçues par les habitants et elles sont plus déterminantes chez les 24-28 ans :
- L’origine ou la couleur de la peau : 96% des sondés estiment que les habitants sont discriminés pour cette raison, et 32% déclarent même avoir été discriminés et victimes de racisme et 23% de manière répétée. Ce chiffre pour les 24-28 ans monte à 43%
- Le quartier d’habitation : 83% des répondants estiment que les discriminations sont liées au lieu d’habitation et 17% disent avoir été victimes durant ces 5 dernières années de cette forme de discrimination et 13% de manière répétée. Ce chiffre monte pour les 18-24 ans à 24%
- Sur la religion : 84% des personnes sondées trouvent que les habitants de la Seine-Saint-Denis sont discriminés sur la question de la religion et 17% disent avoir été victimes ces 5 dernières années de discrimination au sujet de leur religion. C’est un chiffre qui monte à près d’un quart pour les 18-24 ans
Le baromètre pointait également trois domaines dans lesquels les discriminations vécues ou perçues sont les plus représentées : d’abord, par rapport à la police et la justice par les services publics qui sont cités en premier par rapport à la question des discriminations : 80% des personnes interrogées sur 1004 pensent qu'en Seine-Saint-Denis, des personnes sont discriminées par la police et la justice et c’est un avis partagé par 8 jeunes sur 10. Les appels de Castaner n’ont servi à rien. Pour lutter contre ces pratiques discriminatoires, il faut des faits devant la justice. Il y a eu suffisamment d’affaires durant ces derniers mois qui démontrent qu’il faut un plan de lutte anti-raciste.
Le monde de l’emploi apparaît comme un secteur particulier à risque en matière d’acte de discriminationquand les gens recherchent un emploi. 88% des répondants estiment que les personnes sont discriminées au moment de la recherche d’emploi et dans le monde du travail en général et également lors de la recherche d’un logement qui est critiquée car 95% des sondés estiment que des personnes sont discriminées quand elles recherchent un logement.
Dans ce sens, Samuel Thomas saisit la question pour marteler le fait que les victimes doivent être suivies et accompagnées au travers d’un dispositif d’aide, même si ce n’est pas la mairie qui va s’en charger, au moins qu'elle finance une association qui va aider la victime à matérialiser les faits de discriminations pour aller devant la justice.
Face à cette problématique, Dominique Dellac propose que soit créé un observatoire des inégalités et du racisme au sein du Conseil départemental au même titre qu’en 2002, année durant laquelle a été créé le premier observatoire des violences envers des femmes.
Pour le droit au séjour, elle dit avoir œuvré beaucoup sur ces questions en obtenant la régularisation de quelques dossiers qu'elle suivait.
La discussion finit sur les questions d'éducation scolaire où elle s’engage à faire bouger les choses pour éviter le chaos dans ce domaine, notamment pour le cas des lycées professionnels qui sont dans un état d'abandon alarmant. Elle reste ouverte aux propositions des Maisons des Potes pour continuer à travailler ensemble.
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