Béziers pour l'Egalité le 15 novembre 2021
Parmi les participants de la Maison des Potes, se trouvaient Samuel Thomas, délégué général de la fédération, Clara Hodemon, juriste, Abdoulaye Dia, médiateur social, Maya Ourari, élève-avocate, Ibrahima Coulibaly, élève-avocat et Romane Menacer, chargée de communication.
En termes de participants hors Maison des Potes de Béziers, il y avait Aliou Gueye, président de la Maison des Potes de Béziers ainsi que Cyril Hennion.
Aliou Gueye débuta la visioconférence en expliquant qu’en ce moment il est difficile de s’occuper de la lutte antiraciste à Béziers car depuis la crise du covid la cosmopolithèque est fermée et il est donc compliqué de rassembler du monde physiquement.
Samuel Thomas demanda à Aliou Gueye si depuis la venue d’Éric Zemmour à Béziers, la parole d’extrême droite s'était libérée ou non dans la ville. Aliou Gueye explique que de nombreuses personnes que l’on ne soupçonnait pas se sont malheureusement rendues au meeting de Zemmour. Il explique aussi que Nicolas Cossange est l’opposant principal à la municipalité de Béziers. Aliou Gueye semble déçu que plusieurs personnes qu’il avait invitées ne se soient pas présentées à la visioconférence. Aliou Gueye regrette que l’opposition ne soit pas plus active, expliquant que les centres sociaux notamment, sont muets. .
Samuel Thomas, de son côté, constate que les partisans du Rassemblement National sont très actifs sur les réseaux sociaux comme Twitter et qu’ils aiment et repartagent l’omniprésence médiatique de Zemmour, Le Pen et Valeurs Actuelles.
Aliou Gueye confirme que le racisme et les discriminations sont toujours très présents à Béziers et que cette ville est le laboratoire de l’extrême droite. Il prend l’exemple des saisonniers qui travaillaient cet été à la municipalité de Béziers en expliquant que le recrutement n’était pas diversifié puisque sur les 15 personnes recrutées, aucune n’était d’origine étrangère. Il poursuit ensuite sur le fait qu’avant le covid les rendez-vous physiques entre militants antiracistes étaient bien plus nombreux et que la crise sanitaire a mis un arrêt à ces rencontres et qu’elles manquent pour faire bouger les choses.
Cyril Hennion de son côté constate que le front républicain à droite est en train de s’affaisser à Béziers, et que cela concerne tout le monde, qu’il faut la faire réagir, valoriser les valeurs de la république car le rêve de Robert Ménard est l’union des droites et qu’il faut à tout prix éviter cela. Cyril Hennion croit en l’inter associatif. Samuel Thomas rappelle que les associations ne sont pas suffisantes et que les syndicats sont peut-être plus opérationnels que les associations.
Cyril Hennion parle du travail très sérieux de l’intersyndicale VISA dont une antenne est située à Béziers. Daniel Kupferstein, membre de VISA et ancien militant de la LDH, pourrait être un relai local très important. VISA est une intersyndicale qui analyse les politiques d’extrême droite en France, c’est un collectif qui enregistre méticuleusement toutes les dérives de l’extrême droite et qui est un relai d’action sur Béziers.
Cyril Hennion fait le constat que les villes dont les municipalités sont gérées par l’extrême droite sont situées dans des territoires pauvres, en difficulté économique, et qui par le passé étaient gérées par des maires de gauche ou de droite traditionnelles qui ont cumulé des mandats, sans forcément répondre au défi du développement économique. Ce qui pèse également selon lui, c’est le basculement de la bourgeoisie locale, les natifs de Béziers qui ont eu peur du déclassement et qui se sont donc dirigés vers l’extrême droite.
Aliou Gueye de son côté pense fortement que l’extrême droite est portée par la population vieillissante de Béziers, et que la politique menée à Béziers par Robert Ménard est calquée sur la politique menée par le maire d’extrême droite d’Orange Jacques Bompard.
Pour Cyril Hennion, le tissu inter associatif de Béziers a permis de ne pas faire progresser Robert Ménard sur Béziers même, mais par contre il s’est étendu au niveau des villages alentours. Il dit également que Ménard investit énormément en matière de communication, que l’opposition est assez éclatée et qu’un manque de préparation est souvent à relever.
Abdoulaye Dia engage ensuite la conversation sur l’organisation de la journée mondiale de lutte contre le racisme le 21 mars. Aliou Gueye explique que ce jour-là il est fortement investi dans les interventions en milieu scolaire car il trouve cela essentiel d’éduquer la jeunesse qui a une forte présence au sein du RN.
Aliou propose d’organiser une soirée du 21 mars à la cosmopolithèque. Ibrahima Coulibaly ajoute qu'une extension des interventions d’Aliou Gueye au niveau universitaire pourrait etre pertinent. Cyril Hennion complète en expliquant que l’IUT de Béziers est ouvert à ces idées, pourquoi pas au travers d’une soirée, et que l’université est à côté de l’IUT. Il propose également de s’adresser au DDEN (bénévoles, ont du temps, sont engagés), au conseil régional et au conseil général. Il faudrait trouver l’élu.e qui soutiendrait l’initiative.
Samuel Thomas propose qu’Abdoulaye Dia travaille en tandem avec Aliou Gueye pour recontacter tous les établissements scolaires de Béziers afin de proposer une intervention à chacun.
Le nom de Richard Vassakos, qui a écrit le livre « La Croisade de Robert Ménard : Une bataille culturelle d’extrême droite » et président d’une association de professeurs d’histoire-géographie, ressort.
Publier un nouveau commentaire