Julien Dray »
Julien Dray
Les actions que nous menons : Une force se soulève !
Sur le terrain, dans les cités, dans les villes, cela pousse de tous les côtés. Cette résistance est aujourd’hui fragilisée. Il faut pousser encore plus certainement, mais cela pousse parce que des générations entières cette fois-ci ne veulent pas se laisser faire et ne veulent pas s’en laisser conter. Le conseil que je vous donne, et c’est ainsi qu’il faut travailler d’après moi maintenant : ne croyez per- sonne, ne croyez qu’en votre propre force. Constituez-vous en force autonome et indépendante. Ne respectez aucune autorité établie.
Ce qu’il faut faire : Une seule solution: le mouvement associatif!
Je finis par vous raconter cette anecdote. Quand j’étais au Conseil régional et que je m’occupais de la politique de la ville, il y avait la commission permanente. Celle-ci attribue les subventions. Ils me cassaient les pieds. Souvent j’ai invité les associatifs à venir voir, pour 3000, 5 000 euros. Il fallait que j’explique l’action, que je présente le bilan d’activités, que je justifie le nom de l’association. C’est tout juste s’ils n’allaient pas compter le nombre de participants à la virgule près. Cela durait une heure, deux heures parfois.
Etat des lieux du ghetto : On a rénové des immeubles, et on a oublié les gens qui y habitaient
La réalité, certes, il y a une rénovation urbaine qui depuis 20 ans existe dans les quartiers. Il y a une rénovation urbaine, les quartiers ont changé. On a repeint les cages d’escalier. On a refait du bâti, on a détruit des tours, on en a construit d’autres. C’est la rénovation urbaine classique, mais le problème essentiel, c’est qu’on est passé à côté de ceux qui vivaient dans ces quartiers.
20 ans après la Création des Maisons des potes, où en est la jeunesse des quartiers ?
Que d’émotions!
Médina Koné:
Je suis un peu émue, parce que j’ai connu la Fédération dans les années 90. J’étais une simple militante associa- tive, puis j’ai vu l’association grandir. Vingt ans, ce n’est pas rien. Chaque année était une victoire ; chaque année, c’était un pas, une lutte. Vous allez voir que beaucoup de choses ont été faites et qu’il reste encore beaucoup de combats à mener pour les années à venir.