20 ans après la Création des Maisons des potes, où en est la jeunesse des quartiers ?
Que d’émotions!
Médina Koné:
Je suis un peu émue, parce que j’ai connu la Fédération dans les années 90. J’étais une simple militante associa- tive, puis j’ai vu l’association grandir. Vingt ans, ce n’est pas rien. Chaque année était une victoire ; chaque année, c’était un pas, une lutte. Vous allez voir que beaucoup de choses ont été faites et qu’il reste encore beaucoup de combats à mener pour les années à venir.
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Ce Que nous sommes
Samuel Thomas, Président de la FNMP:
Notre histoire est faite d’engagements dans des luttes antiracistes, féministes, sociales. C’est cet engagement que nous avons envie de continuer de transmettre à des jeunes générations, parce que nous croyons qu’il n’y a pas de possibilité de résoudre les problèmes de chacun sans l’action collective. Il n’y a pas de solution simplement par l’émancipation individuelle, mais aussi des solutions qui portent sur les outils de lutte collective, d’organisation collective. Les Maisons des potes sont des outils qui servent à cela et à mobiliser les jeunes, les habitants dans les quartiers, pour les mettre en mou- vement.
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J’étais là!
Chahitelma Saadane, Chargé de mission Mairie de St Herblain (Banlieue de Nantes):
Je suis un des fondateurs, avec Toumi, de la marche des Beurs de 1983 qui était la marche pour l’égalité. Quand je vois aujourd’hui les 20 ans de Maison des Potes, je me félicite que la Maison des Potes déjà ait fait tout le travail qu’elle a fait pendant ces vingt années, parce que ce n’est pas évident, ce que SOS Racisme a fait aussi. Seulement nous, en 1983, nous avions décidé de rester libres et autonomes.
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Ce Qui a Changé
Julien Dray, Député de l’Essonne, Vice président de la région Ile de France:
Ce qui a beaucoup changé d’abord, d’après moi, c’est qu’au début des années 80, quand émerge, à travers les premières émeutes urbaines de la banlieue de Lyon et quand se formalise un mouvement citoyen au travers de la première marche des Beurs, qui était emmenée par un jeune qui s’appelait Toumi DJAIDJA à travers la cité des Minguettes, on est dans un débat essentiellement à l’époque un débat de jeunes, et de populations qui ont un mal de vivre dans un certain nombre de quartiers, qui ne sont pas encore des ghettos.
Ce qui a été raté dans ces vingt dernières années qui viennent de s’écouler, droite comme gauche, c’est que malheureusement, les ghettos ont gagné. C’est la ségrégation qui a gagné et non l’intégration.
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