« Fidélité ou capote » : les apories des politiques de prévention du VIH/sida sur le continent africain

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Lundi, 16 Août, 2010
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Ce slogan - « Fidélité ou capote » - avait été placardé sur de nombreuses affiches au Burkina-Faso dans les années 1990 et se voulait porteur d’un message de prévention jugé efficace par les responsables politiques internationaux et nationaux.

Oui mais voilà, la retranscription du terme de « fidélité » en langue vernaculaire*, chez les Mossis**, n’avait pas du tout le même sens et le message de prévention n’a servi qu’à créer des incompréhensions. Cet exemple n’est pas un cas isolé. Bien souvent, les messages de prévention diffusés sur le continent africain ne prennent pas en compte les réalités locales. On se contente de reprendre des affiches issues des pays du Nord ou l’on fabrique à la va vite des slogans minimalistes ambigus. De plus, il faut aussi souligner le fait que les valeurs morales contenues dans ces messages peuvent être contres productives. Autre exemple avec le President’s Emergency Plan for AIDS Relief (PEPFAR***), qui est un programme gouvernemental américain mis en place par l’administration Bush pour lutter contre le sida en Afrique. Ce programme se base sur l’ABC (Abstinence, Be faithful – fidélité- and Condoms), et une nouvelle fois, la portée morale de ce message de prévention crève les yeux.

Il y a pourtant beaucoup à faire en termes de prévention du VIH/sida sur le continent africain, car avec plus de 75% des cas de séropositivité recensés dans le monde, la situation est dramatique. Dans des contextes où les Etats centraux ne disposent que de faibles moyens techniques et financiers, ils dépendent des organismes internationaux qui sont peu enclins à engager un véritable travail de réflexion sur ces politiques de prévention du VIH. Les ONG et les associations internationales qui interviennent sur le continent sont, dans la majorité des cas, de simples relais des initiatives des bailleurs de fonds internationaux.

Il est nécessaire de renouveler les politiques de prévention contre le sida sur le continent africain, en y consacrant plus de moyens et avec pour objectif central l’adaptation aux réalités locales : faire des affiches en langue vernaculaire, impliquer les acteurs locaux, se rendre dans les écoles, évaluer l’impact des campagnes de prévention…

Si l’on a des difficultés à définir ce qu’est une bonne politique de prévention contre le sida, on sait au moins ce qu’il ne faut à tout prix éviter : la banalisation du « risque sida » ou des discours comme ceux de l’actuel Pape, annonçant qu’il ne faut pas mettre de préservatifs.

À une autre échelle, et pour reprendre le slogan « Fidélité ou capote », on peut se demander si l’on oserait utiliser des dispositifs de prévention aussi simplistes dans nos pays ?

 

Anthony Billaud

*La langue vernaculaire est la langue locale d’un pays ou d’une région.

**Mossis : Ethnie majoritaire au Burkina-Faso, au côté des Peulh, des Gourmantche et des Bobo.

***PEPFAR : Programme mis en place en mai 2003 doté d’un budget de 18,8 milliards de dollars, largement critiqué par les observateurs internationaux du fait des valeurs protestantes défendues par les projets de prévention, et des partenariats commerciaux avérés avec les industries pharmaceutiques américaines.

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