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Spécial Féminisme
Lutte contre les violences faites aux femmes
Tous les deux jours et demi, en France, une femme meurt sous les coups de son conjoint. Cette seule indication témoigne de l’urgence de la situation, de la nécessité d’un combat féministe orienté principalement vers la lutte contre ces violences. Cette catastrophe est au cœur du combat de Ni Putes Ni Soumises parce que, trop souvent, les jeunes filles et les femmes de nos quartiers populaires ne trouvent pas la force de dire non. La peur au ventre, et cette honte, ancrée dans les mentalités, les empêchent de s’extraire du cycle de la violence.
"A elle seule, la loi ne peut pas tout"
Cécilien Redonnet : Selon vous, quels sont les enjeux à venir pour créer les réelles conditions de l’égalité hommes-femmes ?
Roland Courteau : En premier lieu, il y a la loi qui doit protéger les victimes. Mais à elle seule, la loi ne peut pas tout. L’état se doit de mettre en place un certain nombre de moyens financiers pour une application juste de celle-ci. Notamment investir dans les centres d’hébergement des victimes mais également dans des centres de soin pour les auteurs de violence.
Des manques en matière d’éducation à la sexualite
Obligatoire depuis la loi du 4 juillet 2001, l’éducation à la sexualité à l’école serait encore trop «partiellement et inégalement appliquée» selon un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), tombé en début d’année, et qui constatait alors que « la diffusion massive de la contraception n’avait pas fait diminuer le nombre d’IVG». Stable depuis plusieurs années, ce taux aurait même augmenté chez les jeunes filles entre 15 et 17 ans.
Les garçons aussi tombent enceinte !
Après avoir testé les messages alarmants pour toucher les jeunes, place aux spots décalés dans lesquels de jeunes hommes se retrouvent dans des situations d’habitude réservées... aux femmes. Dans l’un d’eux par exemple, le téléspectateur est témoin d’une scène ahurissante dans laquelle un jeune homme se retrouve les jambes en l’air, sur une table d’accouchement. Il grimace, souffle et a l’air de sérieusement souffrir. Il est supposé accoucher! À ses côtés, son grand frère lui tend la main pour le soutenir.
Être femme au XXIe siècle
Être une bonne mère « indigne ». Pour Élisabeth Badinter l’idéo- logie naturaliste gagne du terrain. Dans leur ligne de mire : la chimie, qui se matérialise sous de multiples formes : pilule, couches jetables, petits pots ou encore lait en poudre. Pour les féminismes naturalistes, l’allaitement est au cœur de la relation mère-enfant. « Allaiter aide à être une bonne mère » indique Claude Didierjean, ex-présidente de la Leche League (LLL), association pour le soutien à l’allaitement maternel.