Jacques Salvator, maire d’Aubervilliers : L’anonymat empêche la gentrification

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Lundi, 16 Décembre, 2013
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Jacques Salvator, maire d’Aubervilliers de 2008 à 2014 et Soumia Zahir, conseillère municipale déléguée (à la prévention des expulsions locatives, suivi Dalo, lutte contre les discriminations et droits des femmes), également administratrice OPH et présidente de la commission d’attribution logements nous avaient reçus en 2011. Des discriminations au logement social ?

 

Julien Vanhée et Slimane Tirera : Pouvezvous nous faire un état des lieux du logement social à Aubervilliers ?

 

Soumia Zahir : Depuis 2008, l’état du logement social n’est pas pire que dans d’autres villes c’est-à-dire 4300 demandeurs de logement dans la ville avec des attributions sur le propre contingent de la ville (200 par an) dans un premier temps. Dans un second temps, nous avons des constructions (nouveau projet en cours) de logements sociaux et d’autres types de logements.

 

J.V & S.T. : Comment avez-vous mis en place l’anonymisation des logements sociaux ?

 

S.Z : La ville a mis en place une commission de désignation au niveau de la ville. Cette commission se réunit une fois par mois, et elle est composée de l’ensemble des groupes politiques du Conseil Municipal (opposition/majorité), désignation à la propositionnelle. Ajouter à cela des associations (collectif des mal logés, la LDH, la CGL...). Les dossiers sont anonymes (candidats A, B ou C etc...), seuls les éléments pris en compte sont les revenus et la composition familiale. A l’époque où Mme Alda Perreira Lemaître était maire, elle nous a rencontré avec Ugo Lanternier (maire adjoint au logement) et elle a pris exemple sur la commission de désignation d’Aubervilliers pour transposer la même chose à Noisy le Sec.

 

J.V & S.T. : Qu’est-ce que cela a apporté dans une ville comme Aubervilliers ?

 

Jacques Salvator : L’apport est énorme dans une ville comme la nôtre où nous avons une très forte tension des logements sociaux en construction c’est-à-dire qu’avant 2008 pour avoir un logement, il fallait avoir la carte du parti, être un copain du maire. Des personnes ont eu des logements sans que l’on sache comment ils avaient fait. Et là, la mairie n’attribue aucun logement, c’est la commission de désignation qui propose les dossiers, qui attribue définitivement les logements selon les règles. Nous n’avons aucun logement de donné en dehors de cette configuration. En plus, nous publions chaque année la liste des logements attribués avec les gens qui l’occupent. Et nous pouvons vérifier ensuite parfois lorsque les citoyens demandent des comptes et ils ont le droit de le faire et de se poser la question pourquoi untel ou untel a eu ce logement alors qu’untel ou untel ne l’a pas eu, c’est une question de priorité. Cette démarche rend beaucoup plus transparent, cela la banalise et finalement cela permet de rassurer nos concitoyens sur la manière dont ils auront un logement.

 

S.Z : Cela permet de prévenir les discriminations à l’accès aux logements que ce soit par le patronyme, l’origine ou pour éviter toute sorte de « clienté- lisme » et vraiment que cela soit transparent, que ce soit pour les citoyens et aussi bien les pratiques professionnelles d’un service municipal.

 

J.S : L’anonymat empêche la gentrification d’un certain nombre de bâtiments. Nous avons découvert tout de même qu’un certain nombre de bâtiments n’était réservé qu’aux « blancs ». Il a fallu beaucoup de temps et de courage pour rompre l’omerta qui était tacite et qui a été exprimé tardivement par les fonctionnaires mais l’anonymat de désignation a abouti à cela.

 

S.Z : Il y a la question de l’origine... mais bien sûr nous avons aussi celle liée aux opinions politiques et syndicales qui est une discrimination. Pour être franche, ils votent mal, donc... et même la discrimination positive c’est- à-dire on le connaît donc on lui attribue.

 

J.V & S.T. : Y a-t-il eu des fraudes ?

 

S.Z : Ce qui a accompagné la mise en place de cette commission, ce sont des critères clairs, transparents et publics. Avant nous avions entre 24 et 26 critères prioritaires, aujourd’hui, nous avons 3 critères (demandeurs de plus de 10 ans, cohabitations des jeunes ménages et les personnes vivant dans les habitats indignes). Il faut ajouter à cela les personnes ayant subi des violences conjugales ou familiales, les situations de handicap. Nous avons une vingtaine de bailleurs à Aubervilliers et le bailleur principal est l’OPH d’Aubervilliers qui compte 8000 logements et lorsque l’on m’a mis en place la commission, nous avons remis les mêmes critères qu’utilisait la ville.

 

Propos recueillis par Julien Vanhée et Slimane Tirera

publié en février 2011

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