Il y a 20 ans, Mitterrand inventait la première machine à bulles en béton

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Jeudi, 13 Octobre, 2011
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Anniversaire ! François Mitterand a crée le premier ministère de la ville il y a 20 ans. Depuis, la gauche et la droite sont passées de la naïveté à la négligence. Le ministère s'est goinfré de béton, tout en amaigrissant son caractère social. 


Qu’’est-ce que le ministère de la Ville ? Une usine à faire pousser du béton, ou à soigner le social ? L’’actuel Ministre de la Ville, Maurice Leroy, lui, parle avant tout de son ministère comme d’’une «spécificité à la française». Et ça fait 20 ans que ça dure. On doit la paternité de ce ministère dédié aux quartiers populaires à François Mitterrand. Mais, triste anniversaire, depuis 20 ans : comment ce concept a évolué ? qu’’est-ce qui a vraiment changé ? Il serait aisé, l’’aigritude aidant, de répondre : non, rien a changé. Ca serait facile, n’’est-ce pas? Hé bien, malheureusement... alors que je ne suis pas quelqu’’un d’’aigri...

 

Pourtant, le ministère de la Ville, responsable au départ «des dispositifs de solidarité visant le rattrapage des territoires en difficulté et de l’’accompagnement social de leurs habitants», a accouché d’’une multitude de sigles multi-bulles que nous connaissons plus ou moins : les fameuses ZEP, le médiatique ANRU, les CUCS en sursis, la loi SRU, les DSQ, et autres ZUS, UTEQ ou ZRU. Alors tout ça pour quoi ? Pourquoi ce sentiment de «même pas commencer»? Pour y répondre, il faut revenir aux origines de ce ministère et à son approche que le recul nous pousse à qualifier de... naïve.

 

Vaux-en-Velin, banlieue de Lyon. Octobre 1990. Des émeutes ont été déclenchées suite à la mort d’’un jeune motard à un barrage de police. Deux mois après, François Mitterrand prononce son discours fondateur de sa politique de la ville. Il veut aller plus loin que Valery Giscard d’’Estaing dans les années 70, et encore plus loin que son premier mandat de 1981 qui avait vu la création des premières Zones d’’Education Prioritaire (les ZEP) ou l’’ouverture des missions locales, ces permanences d’’accueil pour la santé, la recherche d’’emploi, le logement. Cette fois-ci, le super ministre héritera d’’un décret lui donnant « une autorité ou une capacité d’’agir sur une trentaine d’’administrations centrales, tous ministères confondus ». L’’objectif est de « redresser ce courant » en... cinq ans ! Rien que ça. En 5 ans ? Et Tonton créa la 1ère Machine à Bulles en Béton.

 

Michel Delebarre (PS) tourne le premier boulon. Aujourd’’hui, l’’actuel député- maire de Dunkerque reconnait que c’’était une « gageure impossible... ». A l’’époque, il est déjà ministre du béton : ministre de l’’Equipement et du Logement. Après lui, pour faire du social en béton, se succèderont à cette charge nouvelle :

 

André Laignel (PS), Bernard Tapie (PRG), François Loncle (PS), Simone Veil (UMP), Eric Raoult (UMP), Claude Bartolone (PS), Jean-Louis Borloo (PR), Fadéla Amara (société civile), jusqu’’à aujourd’’hui : Maurice Leroy (Nouveau Centre), qui parle d’’un ministère « ni de gauche, ni de droite », mais de plus en plus axé sur la construction. Pour le plan de Rénovation Urbaine, c’’est près de 12 milliards d’’euros qui ont été engagés pour les prochaines années.

 

Mais le plus important, si on peut s’’accorder à penser que ce n’’est pas la couleur politique, demeure ces zones géographiques enclavées et ces populations qui vivent dans ces bulles de béton, tou- jours prêtes à éclater, comme ce fut le cas avec les Emeutes commencées le 27 octobre 2005. Selon le sociologue Emmanuel Heyraud, la politique de la Ville concerne directement 8 millions de personnes et 2 500 quartiers. Sans compter leur influence sur l’’ensemble de la population. Mais le rapport des députés François Goulard (UMP) et François Pupponi (PS) rendu fin 2010 vient rappeller non plus la naïveté, mais la négligence des pouvoirs publics envers ces populations encimentées.

 

20 ans après, le rapport parlementaire dénote entre autres «une baisse de crédits de la politique de la Ville» reconnue par Maurice Leroy lui-même, le premier à admettre, parallèlement, que «ces quartiers doivent bénéficier des fonctionnaires les mieux formés» parce que 20 ans après, ce n’’est toujours pas le cas. C’’est bien le béton qui l’’a emporté sur le social. Là où un futur ministère des affaires populaires pourrait parer à ces carrences sociales, en attendant, le concept du ministère de la Ville est devenu, 20 ans après, urbaniste, et socialement : une coquille dangereusement vide. Si le ministère de la Ville est né suite à des émeutes, faut-il alors attendre les prochaines, pour voir toute la politique de la Ville s’’envoler comme des bulles d’’illusion... en béton?

 

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