Les agents de polices qui refusent d’enregistrer les plaintes sont hors la loi !
S’engager dans un testing de night club n’est pas une mince affaire : il faut s’organiser en groupes ethniques et vestimentaires, affronter l’implacable vigil ou physionomiste, digérer les raisons abominables justifiant l’« apartheid » dans l’accès aux loisirs, ne pas se faire démasquer, veiller tard et enfin faire les démarches légales qui permettent de valider un testing.
L’étape n°1 consiste à déposer une plainte mais pour Ibrahim, l’accueil d’un commissariat du 8ème arrondissement de Paris fut purement et simplement scandaleux. Alors qu’il venait de terminer une opération fastidieuse au cours de laquelle plusieurs établissements (Le Queen notamment) sur l’avenue des Champs-Elysées avaient été testé par son groupe multiethnique, il eut affaire à un agent récalcitrant qui leur proposa d’abord de déposer une main courante alors que cette dernière est sans valeur juridique. Ce dernier tenta ensuite de les décourager en les envoyant de collègue en collègue durant plus d’une heure.
Cet accueil indigne de représentants de l’Etat censé protéger tous les citoyens sans distinctions avait pour objectif de décourager les testeurs à une heure tardive (5h du matin). Seulement, c’était sans compter sur la pugnacité des testeurs. Sans se laisser impressionner, Ibrahim narra sans relâche l’action qu’il venait de mener et irrita les agents qui ne s’attendaient pas à affronter la détermination du groupe. Pour conclure, ils envoyèrent Ibrahim et un agent devant le Queen pour tester les faits par eux même. Après avoir demandé au physionomiste: « êtes-vous raciste ? » l’agent affirma qu’il s’agissait de simagrées... Malgré ce rejet des demandes, des procès eurent lieu et les plaignants obtinrent gain de cause.
Comme l’indique Ibrahim « il ne faut jamais se laisser intimider. Même si la plainte n’est pas enregistrée, il faut porter plainte auprès du Tribunal et se constituer partie civile. La médiatisation autour de nos testings a permis à de nombreux commissariats de comprendre notre démarche et les blocages sont de plus en plus rares. Il faut aller au bout de la démarche malgré la fatigue et les tentatives d’intimidation ! »
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