Rive-de-Gier : Le centre social et culturel responsabilise son public jeune
Rive-de-Gier ? Vincent est né ici. Il vient du quartier Grande Cité "Grand Pont", c'est bien périphéré comme il dit. « Je connais pas mal la rue » et toute cette vallée industrielle engouffrée entre Lyon et Saint-Etienne, une friche industrielle au passé ouvrier, délaissée depuis le début du XXème siècle, et avec un taux de chômage énorme. « La région subit une migration depuis les quinze dernières années, avec des familles favorisées sur les coteaux, ici, le centre ville est précaire, avec un vieil habitat. Plus rien. Plus de commerces, des rues entières de commerces fermées. Du coup, on subit beaucoup de perte de mixité sociale... d'où les problèmes. »
Les solutions qu'apporte Vincent au sein du centre social et culturel Henri Matisse ne viennent pas de nulle part, même si, c'est un peu le destin qui l'a amené à diriger cette structure. Il faisait une fac de psycho, avec une carrière de prof ou d'éduc à la clef quand... une erreur administrative va tout changer. « On m'a dit que je n'avais pas ma licence. Plus tard, ils se rendront compte que c'était une erreur : je l'avais même eue avec mention, mais c'était trop tard... » Vincent avait déjà commencé à chercher un boulot, et avait trouvé : animateur dans un centre social. C'était déjà à Henri Matisse.
Marche après marche, Vincent assume son destin. En octobre 1996, la commune a monté un service civique, puis créé un emploi jeune au sein de la structure. Il devient salarié du centre social, développe le secteur jeune jusqu'à en devenir responsable. Et ce mot a du sens pour lui. Au-delà de l'organisation d'événements, de spectacles, de festivals qu'il a dans le sang comme il dit, Vincent fait tout pour que le mot "responsabilité" ait un écho dans l'esprit de tous les usagers du quartier Grand Pont en particulier, et de Rive-de-Gier en général.
La méthode utilisée, c'est l'anticipation. « On travaille sur la durée et la globalité ». Au centre, les projets pour les jeunes, ils les montent « parfois, un an à l'avance". Pourquoi ? "On prend le temps des choses, et comme ça, on les laisse venir ». Puis, petit à petit, Vincent et son équipe les responsabilisent. « Pour le budget : on leur dit d'où vient l'argent. Quand c'est un séjour, on montre que le séjour c'est pour lui : quand il voit les sommes engagées, ça le cadre, puis ça permet de parler de la CAF. Il voit que tout le monde fait un effort : c'est valorisant ».
En faisant attention à ne pas étouffer le gamin, les animateurs n'hésitent pas à avoir des conversations autour du sexe, à rebondir sur l'actualité : « On essaie de donner du sens, et on lui parle franco ». De l'anticipation, de l'honnêteté et de l'humilité : « On ne cherche pas à faire du brillant ». Vincent et son équipe font du "travail de l'ombre" avec un suivi adapté. Exemple, « cet enfant qui s'interdit de partir en vacances pour rester avec sa maman qui l'élève seule ». Aujourd'hui, après un suivi adapté, "c'est lui qui est en demande de partir". Ou alors, cet autre de 17 ans, pas très autonome à la base, que l'équipe a décidé d'envoyer en séjour semi-autonome, puis en stage tout seul en entreprise. "Ça a marché". Le centre possède un dispositif "stage de découverte en entreprise" pour les 16-20 ans. Le centre Henri Matisse démarche dans la vallée, et avec une indemnité de 15 euros par jour pour les deux semaines, ça peut contribuer à financer le permis du jeune majeur, ou tout autre projet qui va dans le sens de l'autonomie, et de l'auto-responsabilisation.
dolpi
indicateurs type:
Centre social et culturel Henri Matisse
31, rue de la république
42 800 Rive-de-Gier
tel : 04 77 75 07 55
fax : 04 77 83 98 33
annexe La roche : 04 77 75 09 87
www.centresocialhenrimatisse.fr
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