SNCF: sur les rails de la discrimination
Le 8 mars 2013, le Président israélien Shimon Peres était en visite à Paris pour donner une conférence pour la paix, entre les religions juive et musulmane. Pour son arrivée en Gare du Nord, la SNCF a commandé 3 porteurs à sa filiale ITIREMIA afin de s’occuper des bagages de la délégation israélienne. Pour cette mission de bagagiste, les consignes données par la société ITIREMIA, d’après Sud Rail, étaient claires : « il fallait écarter tout salarié « noir et arabe » invoquant pour cela des raisons de sécurité ». Le représentant du personnel au conseil d’administration membre de Sud Rail confirme : « il ne fallait pas de salariés musulmans, noirs ou arabes pour accueillir le chef d’état Israélien ». Le directeur d’ITIREMIA, lui-même, aurait admis avoir sélectionné les salariés « en fonction de leur apparence » et pris la décision la veille de l’arrivée du Président israélien.
SUD-Rail révèle également qu’au cours d’une réunion exceptionnelle du CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail), « le directeur d’ITIREMIA a confirmé que les critères de choix avaient été effectués en fonction de l’apparence des salariés, et le président du CHSCT aurait reconnu avoir fait un choix confessionnel parmi les salariés pour réaliser une prestation bagages d’un groupe ». La fédération des syndicats SUD-Rail indique qu’il « semble que ce soit bien la SNCF qui ait transmis, par courriel, des instructions au responsable du site ITIREMIA et que celui-ci souhaite dissimuler ».
Pour la Maison des Potes - Maison de l’Égalité qui a porté plainte le 16 avril 2013, les faits évoqués sont susceptibles de constituer le délit de discrimination, par subordination d’une offre d’emploi à une condition prohibée fondée sur l’origine ou la religion, fait prévu et réprimé par les articles 225-1 et 225-2 du Code Pénal de trois ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende. Le 16 avril 2013, la Maison des Potes - Maison de l’Égalité dépose une plainte auprès du procureur de la République, qui, à ce jour, n’a pas donné suite, malgré nos relances.
Frappés d’indignation et d’incompréhension, les employés de la société ont demandé des explications, en vain sinon que le Directeur d’ITREMIA justifie ses actes par le soucis de « protéger les salariés de vexations possibles de la part du service de protection des hautes personnalités ». C’est donc aux dirigeants de la SNCF que le président Shimon Perez aurait dû donner sa « conférence sur la paix, entre les religions juive et musulmane », pour laquelle il était en déplacement à Paris. Charité bien ordonnée…
Naïla Dzanouni - Brousse de Laborde
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