L’Oréal embauche des «BBR» : quand les couleurs de la République servent à farder la discrimination

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Lundi, 9 Décembre, 2013
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Adecco et l’Oréal cumulaient les critères discriminatoires : sexe, âge, apparence physique, appartenance ethnique, nationalité et race. Quand le maquillage ne permet plus de camoufler l’horrible visage de la discrimination…

 

En 2000, à travers sa filiale Districom, l’Oréal, commanda à la société d’intérim Addeco des candidates Bleu, Blanc, Rouge [« BBR »] aux postes d’hôtesses. En effet, un salarié d’Adecco attira l’attention de SOS Racisme sur l’entente illicite organisée par son entreprise, l’Oréal et Disctricom : il divulgua ainsi les pratiques discriminatoires de recrutement mises en place. Une télécopie, signée par Thérèse Coulange – ancienne directrice de Districom – rappelait les consignes à l’entreprise d’intérimaires.

 

Le profil des candidates devait répondre à plusieurs critères : « BBR », âgées de 22 ans maximum, et répondant à un canon de tailles comprises entre 38 et 42. Des témoignages de plusieurs salariés confirmèrent la politique discriminatoire.

 

Après une instruction de sept années, Thérèse Coulange et les sociétés Adecco, Districom et l’Oréal furent renvoyées devant le Tribunal correctionnel de Paris pour refus d’embauche à raison de la nationalité, de l’ethnie et de la race. Or, Samuel Thomas –  vice-président de SOS Racisme à l’époque de la procédure – avait pourtant informé le magistrat que la qualification retenue ne tiendrait pas devant le Tribunal, lui préférant la qualification de subordination d’une offre à un critère discriminatoire. En effet, refuser un poste pour un motif discriminatoire est une action qui ne peut s’exercer qu’à l’encontre d’un individu, alors que subordonner l’embauche à un critère discriminatoire vise tous les candidats au poste.

 

Aussi, lorsque la bonne qualification n’est pas retenue, deux options s’offrent aux magistrats : soit ils relaxent les prévenus, soit ils requalifient les faits. Le 1er juin 2006, les relaxes du trio discriminant et de Thérèse Coulange furent prononcées comme l’avait prédit Samuel Thomas.

 

Le défaut de formation des magistrats en matière de discrimination est un problème récurent régulièrement dénoncé par les organisations antiracistes qui se fit cruellement sentir dans cette affaire : les associations, fortes de leur expérience de terrain, sont à même de partager leurs connaissances acquises au profit des valeurs de la République.

 

L’expérience :

un démaquillant hors pair

 

L’association interjeta appel et réitéra sa demande de requalification. Cette fois-ci, elle fut entendue. Les trois entreprises blêmirent au prononcé du verdict de culpabilité. Elles furent condamnées à verser 30 000 euro de dommages et intérêts aux parties civiles. Thérèse Coulange, quant à elle, fut condamnée à trois mois d’emprisonnement avec sursis.

 

Fidèles à la négation de leurs pratiques, les trois sociétés formèrent un pourvoi en cassation afin de voir supprimer les condamnations afférant aux dommages et intérêts. Saisie pour la seconde fois dans le cadre de cette affaire, la Cour de cassation confirma définitivement le verdict de culpabilité et toutes les condamnations subséquentes en juillet 2011.

 

La lutte contre les discriminations le vaut bien

 

« Notons enfin que cette condamnation devrait faire réfléchir les puissantes entreprises qui, comme l’Oréal et Adecco, pensaient qu’il suffisait de mettre en avant une pseudo dose de diversité ou même un label diversité délivré par Brice Hortefeux pour se prémunir d’une condamnation pour discrimination. » déclarait le vice-président de SOS Racisme.

 

 

Lamia Dzanouni

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