Eurodisney : au royaume de Mickey, la magie n’opère pas
« majeur(e), intéressé(e) et de nationalité européenne » : tels étaient les critères de recrutement publiés par la société Eurodisney le 11 septembre 2006 dans le journal gratuit 20 Minutes. Désirant recruter pour les parades, cette annonce fut diffusée dans de nombreux journaux. Or, rédiger, publier et exiger « la nationalité européenne » dans une offre d’emploi est constitutif du délit de subordination d’une offre à un critère discriminatoire fondée sur la nationalité.
Eurodisney, un parc peu attractif
En effet, cette société réitéra ses pratiques illégales. Elle publia une nouvelle série d’annonces à la recherche de candidats spécifiques. « Espagnol langue maternelle » et « Anglais langue maternelle » se hissaient au rang des nouvelles exigences du parc. Il s’agit à nouveau d’un fait de discrimination à l’embauche subordonnée, cette fois-ci, à l’origine des candidats.
En outre, l’entreprise Eurodisney opérait une distinction entre les Français de la métropole et ceux des DOM-TOM. Cette distinction faisait par la suite l’objet d’un fichier informatique laissant apparaître l’ethnie ou l’origine des salariés sans leurs consentements. Elle se rend ainsi auteur du délit de fichage ethnique. Les affaires sont aujourd’hui en cours d’instruction. Par une ordonnance de renvoi en date du 17 mars 2014, celle relative à la discrimination fondée sur la nationalité est renvoyée devant le Tribunal Correctionnel de Meaux. Pour Me Karine De Carvalho, avocate de la Maison des Potes, « il aurait été scandaleux que Disney échappe à son procès ».
« Dans un monde fort fort lointain », Disney nous renvoyait à l’univers merveilleux et enchanté de l’enfance. Les enfants perdus du pays imaginaire ont fini par grandir : quand la fiction laisse place à une triste réalité. Quitter le pays imaginaire s’avère risquer chez Disney.
Lamia Dzanouni et Naïla DBdL
Publier un nouveau commentaire