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Stages en entreprise : panne d’ascenseur
Chercher une entreprise susceptible de proposer un stage lorsqu’on a quinze, seize, dix-sept et même dix-huit ans et qu’on est livré à soi-même, sans réseau, parfois sans outils, ce n’est pas la chose la plus facile, ni la plus motivante qui soit. Selon les témoignages que nous avons récoltés au cours de l’action SOS Stage, les élèves issus d’établissements situés en ZUS (zone urbaine sensible) sont souvent discriminés.
Le Sujet Tabou
Ils sont une quinzaine. Il y a une heure que cette réunion a commencé. Mais c'est maintenant que les langues se délient : « L'autre fois, on n'a vraiment pas apprécié ». Ils se sont sentis blessés. Pire : arnaqués ! Depuis « nous sommes un peu méfiants avec les... » m'avoue le proviseur Monsieur Solmy, toujours d'un calme olympien avec moi mais que le sourire en coin dissimule mal la possibilité de la colère.
Des stages pour tous
Prendra-t-on un jour la mesure de la formidable machine à insérer qu’est le dispositif SOS Stage ? Nous pouvons en parler avec d’autant plus de légitimité que nous avons été, pendant trois ans, au cœur des rouages de cet édifice tout en complexité, en connectivité, en réactivité et parfois aussi en réaction. Réaction contre les dysfonctionnements relationnels entre adolescents et adultes, entre personnel pédagogique et élèves, entre patrons et stagiaires.
SOS Stage, qu’est-ce que c’est ?
Comme un ghetto dans ma tête
« Il n'y a que les gens comme moi ici » dit avec une certaine amertume, pour ne pas dire un certain dégoût Lionel. Il a 16 ans. Il est élève au lycée professionnel de Pavillons sous-bois. Je regarde autour : dans la cour des adolescents comme lui effectivement, des garçons, parfois des filles. Mais je ne comprends pas. Que veut-il dire par « comme moi » ? « Bah ils sont comme moi, on est tous pareils ».
Mobiliser pour la réussite des lycéens professionnels
Aujourd’hui, le compte n’y est pas. Nombre de lycéens sont en proie à de grandes difficultés. Nous devons faire en sore que la filière de l’enseignement professionnel soit revalorisée et qu’on mobilise davantage d’enseignants et davantage de chefs de travaux et de maîtres d’apprentissage pour amener tous les lycéens à la réussite.
Défendons le droit à la formation grâce aux entreprises citoyennes
Si on compare l’espérance d’études d’un jeune des quartiers populaires à celle d’un enfant de classe moyenne, il n’y en aura qu’un qui étudiera jusqu’à 25 ou 28 ans, et qui va coûter à l’Education Nationale toute sa carrière d’étudiant. Le lycéen professionnel s’arrête souvent à 18 ou 20 ans. Il faudrait mettre le paquet pour ceux qui font ces filières-là, pour que le peu de temps qu’ils passent dans les études aboutisse véritablement à des qualifications. Comme Leïla Chaibi, la FNMDP soutient clairement la réorientation des fonds au bénéfice des lycées professionnels.
Education : Zéro pointe
En vérité, depuis des années, les suppressions de postes de professeurs dans les établissements s’accumulent, laissant les effectifs par classe augmenter gravement. Tout cela, dans un objectif d’économies financières, sur le dos de l’avenir de la jeunesse. Aujourd’hui, il n’est pas rare de trouver des classes à près de 40 élèves. Des établissements refusent même des élèves (au lycée). «A la FIDL, on aide ceux-ci à trouver un lycée», nous confie Leila Boubekeur, secrétaire générale du syndicat lycéen.
Réforme du lycée : un pas en avant, trois pas en arrière...
Vous allez vous dire que l’on pourrait se contenter de cette réforme, qu’elle est moins pire que les autres, que les lycéens ne sont jamais contents... Mais assurez- vous que lorsque l’on regarde de plus près les circulaires, décrets et déclarations... il y a de quoi s’indigner ! Ce projet de réforme du lycée ne répond absolument pas aux préoccupations des lycéens. La question des inégalités entre les lycéens, les moyens humains et financiers, l’orientation, la démocratie lycéenne, l’éducation à deux vitesses...