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La Nuit des Sans-Toit
Mercredi 2 novembre, 20 heures. Sur l'esplanade de la préfecture de Bobigny, environ 150 personnes sont réunies. Elles dansent, chantent, et leurs voix viennent frapper les murs des bâtiments administratifs, s'amplifient dans la pénombre, attirent les curieux. On pourrait croire qu'ici, ce soir, on fête un heureux événement. Et pourtant...
Le Bus Solidaire ou le droit à la dernière chance
«Ils viennent à la dernière minute» m’explique un bénévole. «Ils attendent que la corde soit serrée. Ils reçoivent des lettres de relance, mais attendent. C’est quand l’expulsion arrive qu’ils viennent.» Il parle du cas de cette dame arrivée tout à l’heure, en urgence : «au début, ça pouvait attendre» dit-elle, «mais là, c’est pour tout de suite. Pour une expulsion expresse» Nombreux sont dans son cas. Déjà, avant 10 heures, ils étaient une dizaine à attendre l’ouverture des portes du Bus Solidaire, qui les referme à 13 heures.
Femmes en quête d'autonomie
« Ouvrir des lieux d'hébergement, sur le principe, je suis d'accord. Mais cela ne pose pas les vraies questions. Sinon, exigez tout ce qui doit suivre derrière. Parce que quinze places ici ou là, c'est une goutte dans un océan. » Quand il s'agit de parler de droit des femmes, Roselyne Rollier ne mâche pas ses mots. Plutôt que de répondre à l'urgence dans l'urgence, elle propose de s'attaquer aux problèmes de fond. « Il faut que ces femmes aient des revenus. Ce sont elles qui quittent le domicile parce qu'elles ne peuvent pas payer le loyer.
Education prioritaire : une violence institutionnelle
On parle de violence en ZEP, mais la vraie violence, c'est la violence institutionnelle ! Les moyens se réduisent de plus en plus chaque année. Aujourd'hui, on demande à un enseignant de choisir pour qui ce sera rentable. Avec la politique de ne plus remplacer qu’un fonctionnaire sur deux, le volant d'heures de professeurs supplémentaires alloué aux établissements classés en ZEP diminue chaque année. Alors que ces heures sont essentielles ! Elles nous servent à travailler sur des choses annexes, à raccrocher les élèves.