Interpellation de François Lamy

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Jeudi, 21 Mars, 2013
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Un ministre interpelé.

Eric Alberola, président de la Maison des Potes de Narbonne

 

Dans les quartiers c’est la crise depuis maintenant longtemps. Alors que les paris font la une de l’actualité, nous vous proposons de parier sur l’avenir et sur les habitants des quartiers populaires. Nous vous proposons de doubler le budget de l’ACSE en remettant au goût du jour ce qui avait été fait par François Mitterrand, : affecter un pourcentage des mises des jeux de hasard et des sommes engagées au PMU au financement des associations. Afin que de nouveaux acteurs associatifs ou des associations un poil dérangeante comme la FNMDP, ne soient pas écartées ou marginalisées, nous proposons que les sommes ainsi récupérées soient gérées de façon paritaire par un nouveau FNDVA et ses déclinaisons départementales. Les membres de ces comités départementaux pourraient être désignés, tirés au sort à partir de candidatures de responsables associatifs locaux. Alors Monsieur le Ministre, est-ce qu’on parie ensemble sur l’avenir ?

 

 

Réponse de François Lamy

 

Vous avez une réalité actuellement. On est à un point où le plus gros budget juste après l’éducation nationale, c’est le remboursement de la dette. Et il va falloir faire baisser cette dette pour pouvoir retrouver de la marge de manœuvre. Retrouver de la marge, ce n’est pas uniquement trouver des recettes nouvelles, y compris même de taxes. Sur la question de la taxe sur le PMU et sur les jeux de hasard, je vous dis ni oui ni non, parce que ça fait partie de discussions qu’on peut avoir avec le ministère concerné à savoir le ministère de la jeunesse et des sports et puis le ministère du Budget. Mais en même temps il ne faut pas croire qu’il n’y a pas d’argent, il y a aussi de l’argent mal utilisé. Je vous le dis aussi concrètement et clairement que ça, moi j’ai pris le budget de l’ACSE. Je le regarde et je découvre que je finance des associations dont j’ai plutôt l’impression qu’elles ne sont pas spécialement présentes dans les quartiers. On va remettre un peu d’ordre dans tout ça et retrouver de la marge de manœuvre. Concernant les quartiers prioritaires, pourquoi je veux passer de 2 500 à quelques centaines de quartiers ? Car rien qu’avec le même pouvoir financier, je vais pouvoir doubler, même tripler le budget des associations qui fonctionnent dans les quartiers prioritaires, ce que je ne peux pas faire actuellement parce qu’on a saupoudré. Actuellement je ne veux pas céder à la facilité qui consisterait à dire « bah on augmente simplement les recettes ».

 

 

 

 

 

Houda Felloussi, présidente de la Maison des Potes de Nice

 

Je voulais vous parler d’un problème de logement qui se passe dans nos quartiers. Moi je viens de Nice. La mairie a reçu plusieurs subventions pour créer des logements sociaux ou les rénover. Dans les deux cas, ce n’est pas suivi et pas respecté. Les rénovations se font à la va-vite, et nous, habitants de Nice, n’avons pas de compte-rendu sur ce qui se fait par rapport aux logements. Je voudrais surtout vous parler d’un parc HLM qui s’appelle « les paysages de Saint Laurent » à Nice, qui est complètement délabré, laissé à l’abandon depuis 15 ans. Rien n’est aux normes. Pour rentrer dans les parties communes, vous n’avez même pas besoin de clefs, soit il n’y a pas de porte soit il n’y a pas de serrure. A cause de l’électricité défectueuse, quand il pleut, les habitants ont peur de rentrer chez eux. Il y a deux mois, un gamin de moins de dix ans a failli mourir, il a été entre la vie et la mort. Pour ces personnes-là personne ne fait rien.

 

 

Réponse de François Lamy

 

La première des réponses,c’est la loi qui vient d’être votée sur le fait qu’il faut maintenant passer à 25 % de logements sociaux par communes à l’horizon 2025. La ville de Nice ne pourra d’autant pas y échapper que les amendes ont été multipliées par cinq. On a pu le constater avec la loi SRU, qui obligeait déjà à avoir 20 % de logements sociaux que c’est difficile au démarrage. mais finalement petit à petit, les communes ont été obligées de s’y mettre. Je pense qu’avec le dispositif tel qu’il a été voté, on va assister à une accélération de la construction de logements sociaux dans les communes, y compris dans la ville de Nice.

 

 

Rachid Alaoui, sociologue

 

La majorité actuelle a fait pendant la campagne électorale de la question de l’égalité d’accès aux services, aux biens publics et à l’emploi une question centrale. Or il y a une proposition qui porte sur la fermeture des emplois publics aux étrangers. Aujourd’hui l’essentiel des emplois fermés aux étrangers relèvent de la fonction publique. Il y a une directive européenne qui propose d’ouvrir aux étrangers non-communautaires, résidants depuis plus de cinq ans, ces emplois. Cette directive n’a pas été transposée. Où vous en êtes de manière concrète dans la traduction sur le territoire de la question de l’égalité d’accès aux emplois publics ?

 

 

Réponse de François Lamy

 

Honnêtement ça ne me semble pas être la priorité. Ma priorité, je vous le dis, ce n’est pas l’ouverture des emplois publics, c’est l’ouverture des emplois marchands à l’ensemble des citoyens de ce pays et tout particulièrement à ceux qui sont au chômage. Après je conçois bien que dans un souci de passer à une autre étape, de faire que la citoyenneté se définisse autrement et donc que chaque personne qui habite sur un territoire ait accès tous les emplois et droits actuellement des français. Pour moi, ily a quand même débat. Surtout dans la période, parce qu’il y a des combats que je veux bien mener que si je suis certain de les gagner. Il y a des périodes qui sont plus propices à mener certains combats que d’autres.

 

 

Samuel Thomas, Président de la Fédération Nationale des Maisons des Potes

 

Avant de redonner la salle, je voulais juste préciser que pour nous le combat contre les discriminations est la priorité numéro 1 et que l’ouverture des emplois fermés est le signal qui ne coûte rien et qui permet de faire de l’Etat l’exemple à suivre. Donc si l’Etat ne s’engage pas de manière politique très claire, il n’y aura pas de changement comme on l’attend. Pour nous vraiment la priorité c’est de mettre le combat contre les discriminations dans les principales priorités du gouvernement et du ministère de la ville.

 

 

Ahmed Madi Moussa, président de la Maison des Potes de Marseille

 

Je souhaite évoquer l’actualité sur Grenoble avec la mort de ces deux jeunes. Nous, avec la Fédération des Maison des Potes, depuis deux ans, on fait des Tours de France de l’Egalité. On passe régulièrement à la Villeneuve. On est passé en 2010, ils nous ont dit « ça craint ». On est passé en 2011, ils nous ont dit « ça craint encore plus », donc à un moment donné il ne faut pas s’étonner des choses qui se passent aujourd’hui dans les villes et dans les quartiers en France. Ce qui me gêne un peu, c’est que depuis le mois de mai, avec Monsieur Hollande, même j’ai l’impression que ce gouvernement-là, est un peu hésitant, un peu timide. Et moi, je ne comprends pas pourquoi ça ne vire pas à gauche toute, et que nous au niveau des quartiers et au niveau des villes, on ne ressente pas suffisamment qu’il y a une vraie politique de gauche. Ce qu’il faut c’est vraiment remettre l’éducation populaire au cœur des quartiers.

 

 

Réponse de François Lamy

 

Il y a deux choses sur la question de la violence : il y a une action au long terme à mener qui doit repartir de l’école primaire ou de l’école maternelle. Il y a une perte de repères, une perte de valeurs, il faut qu’on reprenne le problème à la base, et ça fait partie des objectifs que je vais travailler avec Vincent Peillon (ministre de l’Education, ndlr). Je veux qu’il y ait des programmes spécifiques dans ces quartiers-là sur la question de la violence. Quand je pense à la violence, je pense à la question des rapports hommes-femmes, du respect de l’autre. Ce qui s’est passé à Grenoble malheureusement peut se reproduire dans d’autres endroits.

 

Après, il y a quand même un sujet de sécurité qu’il va falloir traiter et là il n’y a pas 36 000 solutions, quand je vois la gangrène de la drogue dans les quartiers, à un moment il va falloir taper sur le trafic de drogue. C’est insupportable de voir des mecs tenir un quartier sous leur coupe, comme j’ai pu le voir, faire que les habitants aient peur, faire que les fonctionnaires ne veulent plus rentrer.Ҫa c’est le rôle du gouvernement, mais je pense que c’est aussi le rôle des associations de dire ça suffit, de demander aux pouvoirs publics d’agir. Parce que plus il y aura cette demande qui émergera de la base, plus cela permettra de mettre les moyens là où nécessaire.

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