La laïcité, un enjeu pour la démocratie, le vivre ensemble et l’émancipation

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Lundi, 30 Novembre, 2009
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Il ne peut y avoir de démocratie sans une forme de laïcité tant il est inconcevable qu’un espace de libre discussion rationnelle, fondement premier de la démocratie, puisse émerger dans un contexte où la vie publique se trouverait dominée par l’obligation à suivre des dogmes religieux sacrés, donc non sujets à la discussion. Accepter qu’une religion, quelle qu’elle soit, puisse disposer d’emprises sur la sphère publique, c’est renoncer à la possibilité même de la démocratie.

De la même manière, la laïcité est fondamentale dans la capacité d’une société plurielle à pouvoir assurer les conditions du vivre ensemble. A cet égard, il est bien évident que la laïcité est une garantie pour l’ensemble des religions, dont aucune ne se trouve en situation d’infériorité par rapport à une religion majoritaire ou officielle. On remarquera d’ailleurs que, malgré les vicissitudes vécues par les musulmans en France dans la pratique de leur religion, notre pays, grâce à son pacte laïque, garantit à toutes les religions une liberté de pratique déniée dans tous les pays où n’existe guère la séparation de la religion et de l’Etat. 

Si nous poursuivons sur la logique du vivre ensemble, on pourrait alors se dire que, tout compte fait, une laïcité « positive » devrait garantir un égal accès des religions à la sphère publique et trouver un « équilibre » dans les emprises dont disposent les religions sur cette sphère publique. Raisonnement spécieux car, même à imaginer qu’un tel équilibre serait possible (ce qui reste à démontrer…), de redoutables obstacles se dresseraient devant une telle conception. Tout d’abord, quid des religions ultra-minoritaires et, surtout, quid de la place des agnostiques, des déistes et des athées dans une telle organisation de l’espace public ? 

En outre, une telle organisation nous entraînerait dans un cercle vicieux tant la tentative de trouver un équilibre entre les religions amènerait chacune d’entre elles à vouloir « prendre l’avantage » sur les autres, interdisant par là-même un vivre ensemble durable. Au contraire, la laïcité, en s’assurant que la religion et l’Etat se trouvent séparés permet à chacun de pouvoir se projeter dans l’espace public sans se trouver entraîné de fait à être le « soldat » de « sa » religion. On remarquera au demeurant que nous rejoignons ici les considérations propres à la démocratie dans la mesure où, se trouver condamné à devoir agir dans l’espace politique en raison de l’appartenance à telle ou telle religion, amène à une structuration communautariste de cet espace public, bien loin des conditions de rationalité qu’exige la démocratie. 

En outre, cette vision « équilibrée » ou « apaisée » de la laïcité, où chaque religion aurait droit à son « bout de gras » entre en flagrante contradiction avec une conception philosophique de l’être humain, que l’on pourrait tout simplement qualifier d’humaniste. En effet, la laïcité est avant tout fondée sur l’idée que les conditions d’exercice de la rationalité doivent être garanties à chaque individu et que les conditions d’épanouissement de ce dernier doivent être assurées. C’est pourquoi toute idée selon laquelle une organisation de la sphère publique par les religions serait conforme à notre idéal démocratique est à récuser. Et pour cause : une telle organisation, c’est la garantie, et le Liban l’a suffisamment montré de façon dramatique, que toute personne née dans telle ou telle religion se verra soumise à une pression de sa communauté d’origine afin de permettre à cette dernière de prendre l’avantage sur les communautés voisines. Lors du débat sur le voile à l’Ecole, n’entendait-on pas, d’ailleurs, dans le droit fil de cette conception, toute une série d’intégristes expliquer que les filles qui voulaient porter le voile étaient « leurs » filles ? Eh bien, non ! En régime laïque, nul n’appartient à une communauté infra-nationale dont il lui serait interdit de s’émanciper. L’enfermement dans les communautés, c’est une forme d’aliénation dont les antiracistes, qui militent pour l’émancipation et l’épanouissement, ne peuvent se satisfaire. C’est pourquoi, en tant qu’antiraciste, je suis profondément laïque et ne peut accepter, qu’au nom d’un prétendu respect des cultures d’origine, des hommes, des femmes et des enfants soient les prisonniers de leur lieu, de leur famille ou de la religion dans laquelle ils ont été élevés. 

Mais en tant qu’antiraciste, je ne peux non plus ignorer que la laïcité sert aujourd’hui à certains de paravents à une violente rhétorique anti-arabe et anti-musulmane. A nous alors de rappeler qu’un laïque conséquent, en militant pour l’émancipation de tous, ne peut, en toute cohérence, que s’intéresser à la disparition du racisme, de l’antisémitisme et des discriminations, pratiques et idéologies profondément attentatoires au tronc philosophique commun de l’antiracisme et de la laïcité : l’humanisme.

 

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