« Sans l’association, je ne sais pas où je serais »
Arrivée en France avec son mari en 2004, ils obtiennent tout deux des titres de séjour. Il a l’autorisation de travailler, pas elle. HP n’a que le statut de « visiteur.» Après un an de renouvellement, elle cherche à comprendre pourquoi travailler lui est interdit. « Ma requête m’a menée jusqu’au médiateur de la république, qui m’a appris, à ma grande surprise, que j’aurais rédigé une lettre de résignation avant notre départ » indique t-elle. HP cherche et finit par trouver cette lettre qu’elle n’a jamais vue et encore moins signée. Elle concède «à mes questions mon mari a répondu par la violence. »
Les agressions prennent place tel un troisième membre au sein du foyer. Son mari la maintient dans une relation de dépendance. « Je devais demander chaque euros et justifier mes achats » explique t-elle. Elle se rend dans un foyer, imaginant fuir, mais sans travail, HP ne peut y être hébergée. Elle trouve alors un poste au noir, mais l’administration le découvre. Malgré la proposition d’embauche de son employeur, elle essuie un refus de l’administration. Du côté des services sociaux, « sans enfant en bas âge, je n’étais pas prioritaire» explique t-elle. HP est piégée.
Son mari tombe malade. À la préfecture « on m’a expliqué que pour pour travailler, mon époux devrait rédiger un courrier expliquant la situation. » Il n’en est pas question pour lui. La violence va crescendo. « Je suis retournée voir l’assistante sociale avec mes bleus » raconte HP. L’assistante lui parle de Solidarité Femme qui lui donnera les premières indications pour monter son dossier. A la maison, le drame arrive. « Il m’a fracassé le genou et m’a menacé de mort » explique la survivante. Solidarité Femme l’héberge, la prend en charge et l’invite à se rendre à La Cimade pour un accompagnement juridique.
Avec un dossier solide et après plusieurs mois de batailles, elle obtient un titre de séjour l’autorisant enfin à travailler. Mais HP subira sa troisième opération du genou fin mai. Elle n’est donc toujours pas capable d’excercer une activité. HP explique « sans l’association, je ne sais pas où je serais ».
Propos recueillis par Gladys Diandoki
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