Portrait »
Robert Badinter, figure historique
Titulaire d’un doctorat en droit dès 1952, il exerce à la fois en tant qu’avocat, et en tant que professeur dans les universités de Dijon, Besançon, Amiens, et Paris I. C’est justement au travers de son métier de robe qu’il finit par faire de la lutte contre la peine de mort un de ses combats. Il parvient notamment à éviter en 1977 la peine de mort au célèbre Patrick Henry, ce dernier étant alors condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.
C’est en 1981 que, alors appelé aux fonctions par François Mitterrand, devenu président de la république, il entre dans le premier gouvernement du socialiste en tant que Ministre de la Justice. C’est là que, marquant les esprit, il a eu «l’honneur, au nom du gouvernement de la République, de demander à l’Assemblée nationale l’abolition de la peine de mort en France». Ce fut chose faite, le 18 septembre 1981, avec l’accord d’une majorité de députés de gauche, mais aussi de droite, dont Philippe Séguin. et Jacques Chirac.
Puis en 1982, il apporte la pierre de la dépénalisation de l’homosexualité à l’édifice de l’évolution de la société française, abrogeant ainsi une loi datant du régime de Vichy.
Robert Badinter reste, à ce titre, l’une des personnes ayant le plus contribué à l’évolution des moeurs dans notre système politique et judiciaire, ayant continué encore à soutenir ces combats avec en particulier sa défense du projet de loi constitutionnelle visant à inscrire l’abolition de la peine de mort au sein de la Constitution.
Habitué des médias et fidèle contributeur au débat politique, il s’est récemment exprimé au sujet du projet de loi sur la déchéance de la nationalité du gouvernement actuel. C’est sur la radio publique France Inter qu’il déclarait qu’ «on veut faire des discriminations contre les Français au regard de mêmes crimes, de mêmes infractions, selon l’origine de la personne, selon les modalités d’acquisition de la nationalité française». «C’est contraire à l’esprit républicain... et c’est une faute politique parce que le cœur du problème c’est le sentiment de certains de ces Français, que Nicolas Sarkozy appelle d’origine étrangère, de demeurer malgré leur carte d’identité des étrangers de la Nation»
Julien Vanhée
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