Mémoire »
"Les antiracistes ne rasaient plus les murs et affirmaient leur refus du racisme"
La première des fonctions de SOS racisme lors de sa fondation en 1985 a été de permettre aux français d’afficher leurs hostilité au racisme et au front national en arborant sur la poitrine, la main « touche pas à mon pote »
Dans les lycées et les facs, les antiracistes ne rasaient plus les murs et affirmaient leur refus du racisme différemment des expressions vulgaires ou artistiques (Alain Souchon « le poulailler Song ») auxquelles on était accoutumé.
Personnellement j’avais participé à la « marche pour l’égalité, en rejoignant les marcheurs à Paris le 3 décembre 1983. Lorsque la main la petite main est sortie, j’avais immédiatement envoyé début 1985, un chèque à SOS Racisme à Paris pour en vendre dans mon lycée dans la drome. Le 15 juin 1985, je n’avais pas pu monter à Paris Place de la concorde parce que je passais mon Bac au rattrapage….
J’ai continué à vendre des badges par la suite dans le campus de Grenoble dans lequel j’étais étudiant et où j’étais impliqué dans la défense du peuple kanak et dans le mouvement anti-apartheid.
C’est lorsque je m’investissais dans le mouvement contre la loi Duvaquet que j’ai rencontré pour la première fois les dirigeants de SOS racisme à Paris 13. La puissance de ce mouvement étudiant m’avait rempli d’une énergie démesurée.
Grace à cet élan je me suis senti capable de prendre véritablement des responsabilités, j’ai été ensuite élu étudiant au conseil d’administration de l’université des Sciences.
Avec Sos racisme je me suis mobilisé contre la réforme du code de la nationalité d’Albin Chalandon contre les expulsions de 101 maliens par les charters de Charles Pasqua, notamment en vendant le badge de Coluche « Réveille toi mon pote, ils sont devenus fous ».
Après avoir eu un DEUG de biologie, je suis parti sous l’impulsion de Pierre Rabhi, soutenir Thomas Sankara au Burkina Faso.
C’est au retour de ce séjour que j’ai pris l’initiative de fonder un véritable comité de SOS racisme sur le campus de Grenoble, avec mes camarades étudiants qui avaient lutté avec moi contre la loi Devaquet, l’apartheid et pour le droit des Kanaks.
C’est dans SOS racisme que j’ai trouvé un mouvement populaire et international de lutte contre le racisme, contre les inégalités. Dans les conseils nationaux et les congrès de SOS racisme, je sentais un foisonnement politique, une confrontation entre les militants « novices » en politique, comme moi et les militants déjà investi notamment au sein d’association tels que l’UNEF, SOS racisme, Touche pas à mon pote, nous avions obtenu des victoires politiques importantes de 1986 à 1991.
Nous avions en 1989 rassemblé plus de 500 000 signatures «papier» pour le droit de vote des étrangers , l’abrogation de la loi Pasqua sur le séjour des étrangers, la réforme du code de la nationalité et le renforcement des ZEP et la lutte contre la ségrégation raciale et sociale dans la ville.
Néanmoins j’ai été profondément déçu de l’échec de la politique de l’intégration et de la ville du président François Mitterrand et du gouvernement de Michel Rocard qui n’ont pas accepté de mener les politiques réclammés par SOS Racisme et les Maisons des Potes.
En portant de véritables programes politiques SOS racisme a formé des générations de militants pour l’action collective et pour la politique, et a fait émerger une génération de dirigeants politiques au sein du Parti Socialiste, des Verts, de la LCR (NPA), du PCF, du PG ou du PRG .
Certains,avec les testings contre les discriminations et en construisant des Maisons des Potes au coeur des quartiers populaires ont fait le choix de l’action de terrain qui continue avec la fédération
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