Mémoire »
Interview de Frédéric Hocquart, élu à l’hôtel de ville de paris
Pote à pote : quel souvenir tu as des années 80-90 ?
J’étai lycéen quand SOS a été lancé, je m’en rappelle car un ami un jour est venu me voir et m’a dit : « tu connais le mouvement touche pas à mon pote ? » J’avais ma petite idée car j’ai vu ce qui c’était passé à la télévision à l’émission de 7 sur 7, en plus tout le monde en parlait. Un mercredi après-midi mon copain me propose d’aller voir ça de plus près, c’est ainsi qu’on est allé dans un local qui était en fait un appartement transformé en local militant à rue Martel ou il y-avait pleins de lycéens entassés dans une pièce autour d’un homme qui parlait de racisme et c’est ainsi que je me suis retrouvé dans ce militantisme en février ou mars 85. Tous ces gens-là préparaient un concert contre le racisme, je me suis senti concerné par cette cause et j’ai commencé à distribué ces tracts, des badges et des affiches. Je fréquentais le lycée Montaigne au 6éme arrondissement, nous n’avions pas vraiment de problèmes de racisme, on ne le côtoyait pas, mais cela ne nous a pas empêché de militer car tout le monde peut et doit lutter contre le racisme pas simplement par ce qu’on en a été victime, mais simplement en solidarité avec les gens qui en ont étaient victimes. L’antiracisme est une valeur qui doit être connue. Après tout est devenu compliqué, la société s’est radicalisé et les gens se sont ligués les uns contre les autres, les promesses de la gauche n’ont pas été tenus la dessus. Mais ce moment reste un moment fort, un moment qui a marqué la société car il a était affirmé par la jeunesse. Après il y –a- eu des tensions à partir des années 90.
Pote à pote : quel message voulez-vous transmettre à la jeune génération sur l’antiracisme, qu’est ce qu’ils doivent faire ?
Fréderic Hocquart : Aujourd’hui le racisme prend une forme différente, car on ne peut pas simplement dire « touche pas à mon pote ! » C’est important de dire qu’il faut aller au-delà, car des questions sociales plus importantes s’imposent. Les discriminations sociales et spatiales sont plus fortes en réalité, les gens sont plus marque dans des endroits plus que d’autres, ya moins d‘endroits de mélange mais ce n’est pas pour autant qu’il faut abandonner car une république métissé et diverse c’est la force de notre société. Tant qu’on n’aura pas intégré cette réalité le combat devra se poursuivre, c’est ce message que la jeunesse devrait porter.
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