Occupation de la Cité de l'Immgration : Des papiers maintenant !

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Lundi, 15 Novembre, 2010
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Des travailleurs sans papiers se sont installés le 7 octobre 2010 à la Cité de l'Immigration. En grève depuis plus d'un an, ils attendent que le gouvernement leur accorde enfin ce qui leur a été promis, la régularisation.

Au quarantième jour de leur occupation de la Cité de l'Immigration, les travailleurs grévistes sans papiers commencent à récolter les fruits de leur mobilisation. Mais sur un millier de dossiers envoyés aux préfectures, seulement 400 d’entre eux ont reçu un récépissé qui leur permettra de circuler et travailler pendant trois mois puis de prétendre à un titre de séjour d'un an. Militants et grévistes s'attèlent à constituer les dossiers de demande de régularisation pour clore enfin la première grève d'intérimaires en France. « On sent qu’il y a une volonté de sortir le plus vite possible du conflit », explique Annette Huraux de la Cimade, l'une des onze organisations de soutien aux grévistes. « L’occupation n'arrange pas le gouvernement qui n'a pas tellement envie de faire intervenir les forces de l’ordre dans ce lieu symbolique.»

 

Malgré la détermination, la fatigue est là. De guerre lasse, certains reprennent le travail sans récépissé. « Les conditions sont très difficiles », explique Mamadou, qui travaille en France dans les travaux publics depuis 1992. « Ne pas travailler depuis un an, vivre de la solidarité, ne plus avoir d'argent à envoyer pour les enfants... Moi je reste jusqu'à la régularisation totale. C'est l'attente qui est pénible. »

 

L'occupation de la Cité de l'Immigration porte sur la régularisation des 6 804 travailleurs sans papier en grève depuis le 12 octobre 2009. Les négociations avec le Ministère de l'Immigration d'Eric Besson avait pourtant abouti, le 18 juin 2010, à un texte qui fixait des critères objectifs et nationaux à la régularisation par le travail des sans papiers. Mais les grévistes ont vite déchanté. Francine Blanche, porte-parole de la CGT, s'insurge : « Nombre de dossiers ne se sont pas traduits par des récépissés, sous prétexte qu'il n'étaient pas complets. Derrière tout ça il y a des forces patronales et politiques qui souhaitent que la situation reste en l'état, que la France continue à disposer d'une main d'?uvre bon marché. ».

 

Continuer à accepter l'existence de conditions de travail intolérables, dangereuses et précaires met l'ensemble des salariés en danger, comme l'explique Léonidas Kalogeropoulos, Vice-Président du mouvement patronal Ethic. « Nous fustigeons les patrons qui arrivent à gagner des marchés parce qu'ils peuvent faire du dumping social. Au-delà de l'exploitation de la misère humaine, nous sommes radicalement opposés à ce qu'on laisse la moindre marche de man?uvre à une pratique économique irresponsable et criminelle pour le reste de l'économie. »

 

Car « on sait bien que la précarité totale qui est la leur, c'est celle qui menace beaucoup d'entre nous », scande Antoinette Lorenzi. « Pas dans les mêmes formes. La précarisation du travail passe par eux mais elle est destinée à tous. » C'est en passant devant l'agence Manpower à Montreuil que cette journaliste a pris connaissance de la grève des travailleurs sans papier en hiver 2009. De sa curiosité est née l'indignation, de l'indignation un comité de soutien très actif. Comme de nombreux statisticiens de l’OCDE, elle table sur une régularisation des travailleurs sans papiers qui serait bénéfique pour l’économie française. Par son travail, elle produit des richesses. Irrégulière, elle paie des cotisations sociales dont elle ne bénéficiera pas. Régulière, elle cotise pour une retraite que bien souvent elle ira passer dans le pays d’origine et dont elle ne bénéficiera pas non plus.

 

Annette Huraux reconnaît qu’une étape a été franchie du côté de l'opinion. Mais elle milite pour « une régularisation qui soit inscrite dans le Ceseda et le code de régularisation des étrangers et qui ait force de loi. Et non pas une circulaire qui ne sera pas opposable devant les tribunaux. » Afin que toute personne voyant sa régularisation refusée puisse invoquer les textes.

 

Ironiquement, cette Cité de l’Immigration qui avait tellement de mal à s’affirmer, est en train d’écrire l’une des plus belles pages de l’histoire de notre immigration.

 

 

Christine Chalier

 

 

 

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