« To be or not to be British ? » : la réponse en quelques points

Dans la course à la « pureté nationale » Gordon Brown aura bientôt deux longueurs d’avance sur Nicolas Sarkozy. Si ce dernier rêve encore d’immigration choisie, et donc de sélectivité à la frontière, le Royaume-Uni entre déjà dans la phase de tri à l’intérieur de son territoire.
Après avoir instauré en 2008 un permis à points d’immigrer, voici le permis à points de citoyenneté qui s’ajoutera au quizz Life in the UK – lequel mettrait en échec nombre d’insulaires de souche – et à l’examen d’anglais déjà en vigueur. Il instaurera une période probatoire – durant laquelle le migrant ne perçoit aucune aide sociale – variant de 1 à 3 ans selon le comportement de l’intéressé, en plus des 5 ans de résidence déjà requis.
S’il exerce une activité bénévole ? Bon point. S’il montre une quelconque hostilité aux valeurs de la couronne ? Mauvais point. Mais quid si les valeurs incluent par exemple une position contre la guerre en Irak ? La polémique enfle dans les journaux anglais sur ce qui pourrait être une action antipatriotique ou une simple prise de position politique. Plusieurs intellectuels ont d’ailleurs souligné le danger qui pèse sur la sacrosainte liberté d’expression, si chère à nos voisins d’outre-manche.
En outre, le postulat qui veut que chaque citoyen britannique satisfasse à ces critères est fondamentalement biaisé puisque, jusqu’à preuve du contraire, cette citoyenneté ne vaccine pas contre la commission d’actes délictueux ou criminels.
En poussant l’hypocrisie à son comble, il faudrait déclarer apatride tout anglais qui aurait contrevenu à l’un des critères essentiels. Auquel cas tous les citoyens britanniques seraient concernés ; et plus uniquement ceux d’origine étrangère. Dans cette optique, il n’est pas certain que le pays conserve la totalité de ses ressortissants « purs sucres ».
Si la dernière trouvaille du Gouvernement travailliste fait les choux gras de la presse, réputée conservatrice, qu’en serait-il en France en pareilles circonstances ? L’hypothèse ne doit pas être éludée car l’existence d’un Ministère de l’immigration et de l’identité nationale rappelle étrangement la forme institutionnalisée de cette politique de nettoyage social.
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