Quand une amazone bamakoise impose la parité parfaite

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Lundi, 17 Août, 2009
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Sallymatou Keita conseillère municipale, 4éme adjointe au maire de la commune 2 de Bamako, et également conseillère nationale au Haut Conseil des Collectivités, l’équivalent de notre Sénat français.  Membre du partie du conseil nationale du parti UDR ( Union pour la Démocratie et la République). Interview.

(Crédit photo: Nadjib  SELLALI)

Nadjib SELLALI : Comment êtes vous arrivée en politique ?

Sallymatou Keïta : Je suis arrivée en politique lors de la révolution de mars 1991, les femmes se sont battues pour retrouver le multipartisme et la démocratie parce que nous étions gouvernés par un parti unique militaire de surcroît. Nous nous sommes soulevé au côté de nos enfants pour qu’un régime démocratique voie le jour au Mali. Depuis cette époque je n ai pas quitté le combat politique.

 

N.S : Quelles sont actions politiques phares dans lesquelles vous étiez impliquée avant d’arrivée là où vous en êtes aujourd’hui ?

S.K :J’ai surtout milité auprès des femmes de ma communes,  j ai étais membre d’une association féministe qui s’appelle Femme et Développements Mali. C’est par ce biais que je suis entrée en politique en amenant avec moi mon combat pour l’émergence des femmes au sein de notre la politique et de notre société compte tenu de sa position émérite et du poids que joue les femmes au Mali

 

N.S : A travers votre parcours politique et personnel quel set votre opinion sur la place de la femme dans votre pays ?

S.K : Cette question est capitale car nous sommes une société où il y a plus de femmes (52%) que d’hommes. Aujourd’hui nous nous battons pour que la parole de la femme souvent minimisée, prenne place dans les prises de décisions au niveau des hautes institutions de la république, pour qu’elles s’impliquent et qu’elles prennent conscience qu’elle a un rôle à jouer dans le développement du Mali qui en dépend. Je suis dans inscrite dans un combat qui lutte pour que la femme Malienne puisse se mouvoir et s’épanouir dans notre pays.

 

N.S : A quelles difficultés majeures la femme Malienne fait elle fasse ?

S.K : Le gros problème c’est que la majorité de ne sont pas instruites, elles souffrent d’analphabétisme, elles émergent en tant que femme au foyer…La pauvreté aidant ces femmes ont de la peine à « Vivre »comme leur consœur des pays développer. On peut dire qu’une étape d’émancipatrice a été franchie depuis la révolution de 1991 à nos jours mais beaucoup reste à faire pour qu’un rehaussement effectif du niveau d’instruction soit établit aussi bien pour les femmes issus du milieu urbain que rurale.

 

N.S : Bamako est divisé en communes (plus ou moins équivalent aux arrondissements). Il y a quelques mois toutes la capitale était en effervescence électorale et vous Salymatou Keita qui étiez candidate vous avez était, dans le cadre de votre campagne,  fondatrice de ce que l’on pourrait appeler une « révolution de genre »au sein de la classe politique, vous avez lancé bataille pour l’instauration d’une représentativité  paritaire aux postes de maires. Qu’est ce qui vous a amené à vous vouloir instaurer ce modèle de société à Bamako?

S.K : Tout d’abord je souhaite préciser que nous ne voulons pas la place des hommes, nous voulons juste accéder aux mêmes postes à responsabilité de façon à ce que les femmes puissent avoir la parole, qu’elles puissent dire ce qu’elles ont à dire sans nous confisque plus la parole. Au niveau de la commune 2 (100 000 habitants) nous avons réussit à mettre en place ce système paritaire puisque le Bureau qui gère notre commune est constituer de 3 femmes et 3 hommes, chose que nous avons obtenu en nous battant avec des hommes. Mais vous pensez bien que cela ne suffit pas, il y a le reste du district et le reste du pays…Même si n’y pas la parité partout, il existe des moyens pour que des femmes soient présentent sur les listes électorales ; et ça sa n’existait pas avant. D’ailleurs dans les institutions de la république du Mali il y a des femmes qui sont représentées, ce qui représente un pas là encore. Cela étant dit, la situation actuelle n’est pas en adéquation avec nos ambitions, ce qui veut dire que nous continuons à nous battre pour que les femmes ai  accès à l’éducation à la santé. Le combat continue !

 

N.S : Qu’est ce qui pousse les hommes à rejoindre votre combat ?

S.K : Vous savez aujourd’hui  beaucoup d’hommes ont conscience qu’il faut que ça change ce qui fait que notre collaboration avec ces hommes est essentiel. Nous ne voulons pas réquisitionner la place de l’homme, nous voulons juste travailler ensemble dans le cadre ‘une véritable collaboration égalitaire, que nous soyons côte à côte pour le développement de ce pays.

 

N.S : Y a-t-il un profil type d’homme qui adhère à vos combats?

S.K : Ce sont des hommes vraiment consciencieux, ces hommes que nous côtoyons qui s’investissent dans ces combats qui sont aussi les leurs n’ont pas de convictions de façade. Un homme qui veut travailler avec ne doit pas remettre en doute mes compétences juste parce que je suis une femme, nous devons fonctionner d’égale à égale.

 

N.S : Votre objectif serait qu’il y ai 50% de maire homme, 50% de mère femme, quelles sont les embuches que vous rencontrez aujourd’hui ?

S.K : Nous rencontrons beaucoup de difficultés dans notre démarche, il faut que les femmes ai confiance en elles, il faut que nous ayons confiance en nous. C’est pourquoi il faut que les femmes osent se présenter au devant de la scène et non plus comme des spectatrices ou es accompagnatrices… En dehors de ça nous avons de nombreux problèmes sociaux économiques et culturels qui font que la femme est considérée  comme femme au foyer qui n’a pas le droit à la parole en présence des hommes, que lorsqu’elle veut s’inscrire sur une liste elle doit payé de 1millions CFA à 5 millions CFA si elle veut être inscrite sur une liste alors qu’elle ne sont pas en capacité de payer.

 

N.S : Et pour les hommes c’est combien ?

S.K : C’est les même prix, pour être dans les 5 premiers ont demande 3 millions CFA, la femme n’ayant généralement n’ayant pas les moyens de payer par manque de revenu, c’est donc  un homme qui prend la place. Mais avec les campagnes de sensibilisation et l’aide à la formation les choses vont changer inch’allah.

 

N.S : Vous avez été personnellement menacée, comment les choses se sont passées ?

S.K : L’an passé je me suis présentée comme tête de liste au municipale de la commune 2 où vit la famille fondatrice de Bamako. Cette famille puissante ne veut pas entendre parler de parité, ils ont lancé la rumeur dans la ville comme quoi j’étais folle et que l’on m’avait internais en hôpital psychiatrique… Des hommes en bande venaient jusqu’à chez moi pour m’intimider….Ca été une période difficile a gérer mais je n ai pas lâchée car depuis l’indépendance à nos jours il n’y a eu que des hommes au pouvoir et les choses n’ont pas tant changé, il serait temps que la scène politique se diversifie.

 

N.S : J’étais présent à vos meetings durant la campagne communale et j’ai pu remarquer que même s’il y avait plus de femmes que d’hommes, la gente masculine étaient d’une minorité relative….Vos discours sont rassembleurs, qu’elle espoir suscitez vous ?

S.K : Effectivement, c’est d’abord la confiance que j ai vis-à-vis de la population de ma commune qui n’a jamais faibli même si je n ai pas était élu aux dernières élections municipale, en tant qu’élu je reste au plus proche des gens et j’aide dans le cadre de mes fonctions pour la formation des enfants, pour le regroupement des femmes de la commune en association, j’interviens également au niveau de la santé, pour une meilleurs prise en charge des soins permettant ainsi d’améliorer le cout de la vie au quotidien de ces femmes. C’est donc ce lien fort que j’entretiens avec les habitants de ma commune qui se concrétise à travers une présence massive à mes meetings.

 

N.S : Vous avez évoquez votre intervention au niveau de la santé, pouvez vous nous parler d’une action concrète que vous avez pu mener jusqu’au bout ?

S.K :J’ai tout récemment mené une action financé par la coopération française et la coopération suisse pour lutter contre l’insalubrité de la commune. Les conditions sanitaires déplorables de nos rues représentent un véritable vivier de maladies dont les enfants sont particulièrement victime. Je vous rappelle que nos rues sont faites d’un mélange de terre et de sable, il était donc important d’engager des travaux de dallage des rues et l’élaboration de caniveaux dans trois quartiers.

 

N.S : Pourquoi inciter les femmes de votre commune à se réunir en association ? Quels sont les réflexion et actions qui en émanent ?

S.K :L’enjeu est simple. Il est important qu’au sein de ces structures émergent une dynamique de réflexion autour des questions de l’instruction des femmes et de la lutte contre la pauvreté afin qu’elles prennent place dans la sphère politique de proximité. Le volet action est intimement lié à la question économique. Nos associations ont pour but d’insérer économiquement les femmes grâce à la vente de produit qu’elles confectionnent (teinture, savon….)

 

N.S : Ces activités fonctionnent par le biais des micros crédits ?

S.K : Oui nous avons également mis en place une caisse dans la commune de 5 millions de francs CFA dédié à ces femmes pour soutenir ces actions génératrices de revenus.

 

N.S : Toutes ces démarches bousculent les fonctionnements traditionnels de la société de Quelle menace représentez-vous pour les hommes aujourd’hui ?

S.K : Toutes femmes dans ce pays qui remettent en question l’ordre établit par les hommes représentent une menace. Ces hommes de pouvoirs ont peur que nous prenions leur place, car pour eux ces postes à responsabilités ne sont pas dédié aux femmes, leur discours et leurs actes quotidien font la démonstration, et ceux sans ambigüité, du refus de voir une femme au pouvoir. Mais je ne m’arrêterais pas là quelque soit les conséquences, j’irais jusqu’au bout. Vous savez, dans nos associations de nombreux hommes militent à nos côtés. Notre combat n’est pas uniquement un combat de genre c’est un combat humaniste, nous voulons relever les défis de notre société avec les hommes.

 

Nadjib SELLALI

Bamako-Février 2009

 

 

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