Aminatou Haidar, la Ghandi du Sahara
Aminatou Haidar se bat depuis les années 80 pour l’indépendance du Sahara Occidental. Surnommée la Ghandi du Sahara, elle a reçu des prix, venant du monde entier, mais son combat irrite le gouvernement marocain. Le 13 novembre alors qu'elle venait de New York, où elle avait reçu le prix du courage civil, Aminatou Aidar est arrêtée au Maroc par la police. Les officiers lui demandent de signer un papier indiquant qu’elle est bien marocaine, ce qu’elle refuse. Les autorités marocaines lui confisque alors son passeport et l’expulse vers l’Espagne et c’est là qu’elle entame sa grève de la faim. Aminatou Aïdar exige donc qu’on lui rende ses papiers, elle ne s’est pas alimentée pendant plus de deux semaines et disait préférer la dignité à la vie... Cette femme musulmane de 42 ans, mère de deux enfants, a été rapatriée pour "des raisons strictement humanitaires", ont expliqué les autorités marocaines. Le roi Mohammed VI continue, en effet, à tenir fermement le dossier du Sahara Occidental en main. Aminatou Haidar se bat sans violence alors qu’elle a été arrêtée, torturée et qu’elle a passé des années de prison au Maroc… Mais après chaque sortie, elle a repris son combat. Elle ne représente pas le Front Polisario, elle représente les efforts des populations dans ce pays pour assurer leur auto détermination. Pour mieux comprendre les enjeux de ce combat il faut se rappeler que le Maroc a annexé le Sahara Occidental au départ des troupes espagnoles en 1975. La région, autrefois colonie espagnole, fait toujours, trente ans après, l'objet d'une rivalité entre le Maroc, qui, suite à une guerre (1976-1991), a obtenu le contrôle des trois quarts de la région, et les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l'Algérie, qui gèrent le reste, souhaitent faire du Sahara Occidental une nation à part entière. Après ces années de combat entre le Front Polisario et les forces marocaines, une trêve intervient en 1991, les négociations sont alors lancées sans jamais aboutir. Selon le Conseil de Sécurité, l’Assemblée Générale de l’ONU, l’Union Africaine et le Tribunal de La Haye, les Sahraouis ont le droit de tenir un referendum. Mais le problème est politique, le Maroc est un allié de la France et des États-Unis et, sans l’appui de ces pays, le referendum ne verra pas le jour. Le Maroc a proposé l’autonomie au Sahara Occidental mais les habitants ont rejeté l’offre en craignant que leur rêve d’indépendance s’éloigne encore…
Nadjib SELLALI
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