Vitrolles : Contrat Exclusif contre l’exclusion

A Vitrolles, existe une initiative de la Maison Pour l’Egalité (M.P.E.) appelée «le contrat d’accompagnement d’exclusion temporaire». En fait, quand un gamin se fait virer une semaine de son collège, la M.P.E. le récupère. Quand celle-ci le rend, c’est un collégien nouveau qui est de retour : bien plus mature. Mais comment cette prise de conscience s’est-elle opérée ? En quoi consiste cette prise en charge unique en France ?

Tout commence avant que ça commence. « Le collège nous appelle vendredi matin, et tout doit se mettre en place très vite » explique Karim Hamiani, l’éducateur de la MPE chargé de l’opération. Primo, il raccroche, et secundo : aussitôt, il doit monter l’agenda de la semaine en conséquence. « Le motif de l’exclusion est important pour savoir avec qui nous allons travailler».

A chaque mal, son remède

Selon le type de comportement, l’éducateur accompagnera l’enfant au palais de justice, histoire de suivre un procès au tribunal, ou au commissariat, histoire de rencontrer un agent de l’ordre. L’idée de ce «vis ma vie», c’est de saisir les conséquences : la vie, ce n’est pas un film, ou une émission télé. Outre la police, ou la justice, les partenaires de la MPE peuvent être les psychologues du Centre Médical Psychiatrique (C.M.P.), ou s’il le faut les pompiers. Comme dans le cas de cet enfant qui, pour s’amuser dit-il, avait tiré sur la sonnette d’alarme incendie. Le temps d’une demi-journée, la caserne lui a ouvert ses portes, histoire de voir que les pompiers sont toujours sur le qui-vive, et sauvent des gens qui en ont réellement besoin.

Mais le premier acte de la semaine est une responsabilisation solenelle : «En présence de sa famille, et cela est très important afin qu’eux-mêmes se sentent impliqués» souligne Monsieur Karim Hamiani, «l’enfant signe devant eux une convention avec nous et le collège. J’insiste sur la ponctualité. On sait que quand on est en 3è,ou en 6è : une semaine, c’est long.» Chaque matin, le tuteur et le collégien se retrouvent, discutent, s’aèrent l’esprit, font du sport, récupèrent les devoirs, et l’après-midi, ils font leurs visites civiques. A la fin du stage, il y a de la responsabilisation dans l’air. Naturellement.

Contrat réussi

Soulignons la détermination de la Maison des Potes de Vitrolles : par manque de moyens attribués, Karim Hamiani est le seul éducateur sur cette opération. Alors, «c’est un seul gamin à la fois». Par an, une quizaine d’élèves (un tiers de filles), venus des collèges du coin, sont pris en charge. A chaque fois des primo-exclus.» C’est-à-dire des jeunes pour qui c’est la première exclusion». Et le bilan s’avère positif : l’élève poursuit sa scolarité, sans plus jamais se faire exclure.