Interview : Fadela Amara, « Je veux sortir d’une politique curative d’assistanat consumériste ! »

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Lundi, 16 Novembre, 2009
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Fadela Amara, Secrétaire d’Etat chargée de la Politique de la Ville, revient pour Pote à Pote sur les dispositifs mis en place, en partenariat avec le Ministère de l’Education Nationale et celui de l’Enseignement Supérieur, en direction des territoires dits difficiles. Entretien.

Yasmine Oudjebour : Globalement comment définiriez-vous votre politique de la ville ?

Fadela Amara : Ma politique consiste à faire de nos territoires en difficulté le lieu d’une dynamique nouvelle et collective qui mobilise l’ensemble des acteurs. L’Etat, d’abord, les élus, les acteurs de terrain, les travailleurs sociaux, les entreprises et bien évidemment le monde économique. Je veux sortir d’une logique curative d’assistanat consumériste, c’est un défi que nous devons relever ! J’ai plusieurs objectifs pour nos territoires dont, par exemple, la rénovation urbaine et le désenclavement, grand chantier ouvert qui, aujourd’hui, est entrain d’être décliné ; l’emploi avec, par exemple, les contrats d’autonomie ou encore l’engagement national des entreprises pour l’insertion professionnelle des jeunes des quartiers, et l’éducation avec l’instauration d’un parcours d’excellence sécurisé allant de la maternelle jusqu’à l’entrée dans la vie active. Nous devons suivre et accompagner nos jeunes pour lutter notamment contre le décrochage et l’échec scolaire et créer les conditions de la réussite éducative et de l’excellence dans nos quartiers.

 

De quelle manière ?

D’abord avec la mise en place des internats d’excellence en partenariat avec Luc Chatel, ministre de l’Education Nationale. L’idée consiste à introduire, dans des internats existants, un certain nombre d’élèves, issus des quartiers populaires, en labellisant, d’ici 2011,  4000 places dont 47% sont réservées aux filles. A travers cette labellisation, les élèves bénéficient d’un accompagnement renforcé dans leur parcours scolaire. Ils se retrouvent ainsi mélangés avec d’autres issus de quartiers plus aisés pour permettre la mixité sociale. Nous entrons maintenant dans une seconde étape avec la création, d’ici la rentrée de 2011, de 10 internats supplémentaires pour répondre à une forte demande. Je veux ainsi développer un véritable schéma national de développement des internats d’excellence pour créer des internats là où nous en avons besoin.

Parallèlement, en partenariat avec Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement Supérieur, nous avons mis l’accent sur ce que j’appelle la recherche de l’excellence de façon à favoriser l’accès à l’enseignement supérieur d’un nombre toujours plus élevé de jeunes des quartiers populaires avec les « fameuses » Cordées de la Réussite.

 

De quoi s’agit-il précisément ?

Ce sont donc des partenariats entre les établissements d’enseignement supérieur (grandes écoles, universités, IUT), des lycées à classes préparatoires et des lycées ou collèges. Ces partenariats se traduisent concrètement par la mise en œuvre d’actions multiples et structurantes comme le tutorat, l’accompagnement académique et scolaire… Les cordées de la réussite doivent devenir un véritable outil pour répondre aux défis de l’orientation. Notre objectif : créer de la mixité sociale au sein des filières d’excellence, promouvoir la réussite des jeunes des quartiers dans l’enseignement supérieur,développer l’ambition scolaire, lutter contre l’autocensure…


Vous parliez également de soutien scolaire généralisé et de réussite éducative….

En effet, parmi toutes les mesures existantes, celle qui, pour moi, est une vraie mesure de justice sociale et  participe, de fait, à éviter l’échec scolaire des classes populaires, c’est la généralisation du soutien scolaire mise en place par Xavier Darcos lorsqu’il était ministre de l’Education Nationale et renforcé par Luc Chatel. Quant à la réussite éducative, impulsée par Jean-Louis Borloo, alors Secrétaire d’Etat chargé de la Politique de la Ville, que j’ai moi-même renforcée, elle est importante car elle remet au centre l’enfant. En effet, ce dispositif permet une réelle prise en charge de l’élève dans tout son environnement. Pour moi c’est un vrai parcours sécurisé.


A cela s’ajoute donc les Ecoles de la 2ème Chance…. 

Absolument… Un autre dispositif sur lequel nous avons beaucoup travaillé avec Edith Cresson, Présidente des réseaux des Ecoles de la 2ème Chance. Il faut savoir qu’aujourd’hui, un nombre conséquent de jeunes (entre 120 000 et 130 000) sortent du système scolaire sans qualification. L’idée de ces écoles est d’offrir une formation, aux 18-25 ans sans qualification, ni diplôme. Notre objectif est de créer une école par région. Nous souhaitons également qu’elles puissent accueillir des jeunes dès l’âge de 16 ans. En effet, de nombreux jeunes décrochent à cet âge, il faut donc les prendre en charge dès leur sortie du système scolaire plutôt que d’attendre qu’ils squattent les cages d’escaliers avec toutes les conséquences que ça engendre et que nous connaissons si bien !

 

 

Propos recueillis par Yasmine Oudjebour

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