Community organizing : La tradition américaine
L’idée n’est pas nouvelle : s’organiser pour obtenir plus d’influence, plus de pouvoir. C’est l‘essence des syndicats et de toutes formes d’organisations collectives. Mais aux Etats-Unis, et surtout à Chicago, cette idée a pris une nouvelle forme. L’organisation de la communauté est un concept qui vise à réunir les habitants d’un quartier pour exiger pacifiquement des changements locaux qui amélioreront la vie des habitants. Le but est de créer un groupe représentatif de personnes qui maîtriserait la vie du quartier. C’est une idée largement développée par l’Américain Saul Alinsky, né dans un quartier difficile à Chicago, qui était un organisateur/ animateur de la communauté.
Il a voyagé partout aux Etats-Unis, organisant les quartiers populaires, y compris quelques ghettos noirs. Ses règles sont : l’organisateur doit être invité par le quartier et les leaders locaux doivent prendre contrôle aussitôt que possible ; l’organisateur doit toujours respecter et écouter les habitants ; et les tactiques utilisées pour obtenir le changement doivent être créatives, ludiques et légales. Par exemple, pour forcer une mairie à tenir ses promesses, il a proposé une manifestation où les gens du quartier occuperaient toutes les toilettes de l’aéroport de la ville. Drôle, intéressante et surtout efficace, parce que même la menace du tactique a fait céder la mairie.
Il y a bien sûr d’autres interprétations de l’organisation de la communauté ; Barack Obama, par exemple, quand il travaillait comme organisateur de la communauté, utilisait plutôt des tactiques moins provo- catrices, qui soulignaient davantage la concertation et la coopération. Mais Oba- ma a commencé à partir de la même idée : si les gens d’un quartier s’organisent en constituant une entité collective, ils peu- vent faire bouger les choses et changer la donne.
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