Valérie Fourneyron : "Nous savons depuis longtemps que [les discriminations] existent

Pouvez-vous nous en dire plus sur l'appel à projets du ministère concernant une étude sur la base de testings sur la discrimination des jeunes dans l'accès aux stages et au logement? Qu'en attendez-vous?
Nous souhaitons que les discriminations dont sont victimes les jeunes ne soient pas seulement identifiées mais soient combattues, car nous savons depuis longtemps qu’elles existent. Dans cette perspective, le ministère chargé de la jeunesse vient de lancer un appel à projets, notamment sous l’angle des discriminations dans l’accès au logement et dans l’accès aux stages. Un troisième axe de travail est laissé à l’appréciation des chercheurs qui souhaitent répondre à cet appel à projets. Les équipes de recherches, idéalement associées aux associations de lutte contre les discriminations et de jeunesse, pourront ainsi apporter les meilleurs outils pour lutter contre toutes les discriminations du fait de l’âge, de l’adresse, de l’origine ethnique, du sexe, etc. C’est la première fois qu’un ministère lance ce type de mesure.
Comment expliquez-vous que la proposition de loi appuyée par le gouvernement visant à encadrer les stages ne concerne que l'enseignement supérieur? Dans quelle mesure, cette loi, si elle est votée, aura-t-elle des répercussions sur l'accès aux stages pour les élèves de lycées professionnels?
La proposition de loi concerne l'ensemble des jeunes, qu'ils soient sous statut scolaire ou étudiant. Les nouveaux droits institués par le texte s'appliqueront à tous. L’encadrement des stages permettra de lutter contre les abus et améliorera l’intégration des jeunes dans l’entreprise.
Que faites-vous pour que la place des jeunes dans les entreprises soit plus importante?
L’objectif du gouvernement est de réduire les périodes de précarité auxquelles les jeunes sont confrontés avant d'accéder à leur premier CDI. Les emplois d’avenir dans le secteur marchand répondent en partie à cet objectif en mettant le pied à l’étrier à des jeunes souvent éloignés de l’emploi. Ils trouvent ainsi une opportunité pour se former et intégrer une entreprise sur la durée.
Nous avons aussi mis en place le contrat de génération pour inciter les entreprises à recruter des jeunes en CDI, tout en assurant le transfert des compétences au sein de l'entreprise. Les entreprises moyennes et grandes doivent négocier un accord collectif sur le contrat de génération, portant notamment sur l'intégration des jeunes, ou sur les modalités d'accueil des jeunes en alternance et des stagiaires. Cette mesure novatrice est importante pour que les jeunes soient de plus en plus et de mieux en mieux intégrés, rapidement, au sein de l’entreprise. Tous les ministères concernés par l’entrepreneuriat et la sensibilisation à l’entrepreneuriat sont mobilisés sur cet enjeu pour que la jeune génération puisse pleinement apporter à la société son regard, son savoir-faire et son esprit d’innovation.
Propos recueillis par La rédaction
Crédit photo : (c) Maud Bernos
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