Portrait : Yacine Djaziri, entrepreneur au cœur social
Anciens alcooliques, ex-toxicomanes, jeunes sans domicile fixe sont passés par AZRO, l’entreprise de Yacine Djaziri, à Nanterre. « Dernièrement j’ai embauché deux sans-papiers de l’église Saint-Paul à Nanterre, qui ont pu être régularisés » avance-t-il. L’entreprise compte actuellement douze employés, dont une majorité en insertion, et fait un très bon chiffre d’affaires. «Mon critère pour embaucher est avant tout la motivation, même si la personne ne sait encore rien faire de ses deux mains » décrit-il. Plutôt paternaliste dans sa gestion d’entreprise, ce chef aux allures de colosse, assure leur formation et, si besoin, les aide pour leur recherche de logement ou leurs formalités administratives.
« Il manque vraiment un sas entre le monde du travail et les jeunes en difficultés, le contrat d’insertion en est un » estime le Nanterrien. Pour lui, la difficulté, il y a une dizaine d’années, a été d’être « entrepreneur de quartier populaire » et de ne pas avoir de contacts dans les sphères professionnelles. « Quand on n’a pas de réseau, il faut travailler deux fois plus. Au début, je bossais même les week-ends.» Aussi, Yacine Djaziri et d’autres entrepreneurs des quartiers, ont décidé dernièrement de créer leur propre réseau social associatif : la nouvelle PME. Objectif : « peser plus sur les décisions prises par les « sachants », c'est-à-dire les patrons de grandes entreprises, technocrates et certains politiciens » décrit Yacine… Un nouvel enjeu pour un entrepreneur social. Mais pas moins insatiable…
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