Ouvrir les emplois fermés, c’est possible !
En 1997, la RATP s’est formalisé une politique de l’entreprise, avec deux volets, celui du service aux voyageurs, et celui d’une entreprise de transport. Il y a beaucoup d’implication, ainsi qu’une politique complémentaire de gestion des ressources humaines, qui est tournée vers l’insertion, l’accès à l’emploi et la possibilité d’accomplir de vrais projets professionnels. Nous avons donc sensiblement modifié la façon de recruter qui était alors directement inspirée de la fonction publique.
Nous avons étendu toute cette action à l’accueil de jeunes qui ne rentraient pas nécessairement au sein de l’entreprise en accompagnant une dizaine de milliers de contrats emploi solidarité avec un taux d’accès à l’emploi de plus de 50%. Nous nous sommes bien aperçu évidemment qu’il ne suffisait pas de les prendre, mais qu’il fallait aller porter la bonne parole jusque dans les établissements scolaires, pour que les jeunes eux soient candidats, qu’ils s’aperçoivent qu’ils pouvaient être candidats et que les métiers que nous offrions étaient bien faits pour eux. Il ne suffit pas de le changer par réglementation, encore faut-il avoir la capacité de communication, et une capacité très largement relayée par la proximité locale, les missions locales, les collectivités, etc. C’est dans ce cadre qu’est apparu comme un facteur de blocage auquel nous n’avions absolument pas pensé, l’exigence de nationalité, qui n’était plus celle exclusivement de la nationalité française mais qui était d’être ressortissant d’un pays de la communauté européenne.
Nos 2000 agents qui rencontraient régulièrement des jeunes sont revenus en nous disant il fallait changer le statut et l’exigence de nationalité. J’avoue qu’on n’a pas très bien compris quel était le sujet, puisqu’il s’agissait en réalité de jeunes qui avaient la nationalité française ou qui pouvait bien y accéder s’ils le souhaitaient. Mais effectivement ils ne le souhaitaient pas tous, et en réalité, c’est banal à dire à postériori, mais il est évident que ces jeunes ressentaient cette décision ou cet état de fait, comme un état d’exclusion. C’est comme ça que le président a décidé de supprimer cette clause d’exigence de nationalité, pour ouvrir un accès complet aux postes de la RATP.
Josette Théophile
Josette Théophile
Diplômée de philosophie et titulaire d’un 3ème cycle du Celsa en relations du travail, Josette Théophile a travaillé pendant 19 ans à la RATP en tant directrice du département « potentiel humain et formation », puis des ressources humaines, puis du département gestion et innovation sociale, avant de devenir DRH de l’Education Nationale et de l’Enseignement supérieur jusqu’en juillet 2012.
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