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Le monde de Djazia
Nadjib SELLALI : Quelle serait la plus fidèle description que l’on pourrait faire de toi et de ta musique ?
Djazia SATOuR : Je fais de la mu- sique depuis une quinzaine d’année, j ai bossé sur diverses formations, notamment celle de MIG, qui était un trio grenoblois qui a fait deux albums et qui a pas mal tourné. Le groupe MIG a surtout constitué pour moi la première expérience artistique dans laquelle j’ai pu explorer l’écriture et la composition, en collaboration bien sûr, avec les éléments du groupe et bien d’autres. Cette aventure aura duré six ans, c’est ce qu’on appelle une belle rampe de lancement non ? (sourire) Suite à la séparation de MIG, j’ai déci- dé de me lancer en solo avec comme perspective d’exploiter plus en profondeur des directions artistiques que nous avions abordées trop superfi- ciellement à mon goût. J’ai notam- ment rompu avec l’aspect très électro du groupe pour un son beaucoup plus acoustique, beaucoup plus chaud aussi, beaucoup plus joué sur scène...
N.S:De ce que tu nous en dis cela ressemblerait presque à «l’ album de la maturité», je me trompe ?
D.S (rire) : Disons qu’avec ce six- titres j’y vais doucement, c’est la première pierre à mon édifice, c’est juste un extrait de mon répertoire en fait car tu te doutes bien qu’il est bien plus vaste. Pour ce premier disque, j’ai voulu procéder par étape, en fonc- tionnant dans un premier temps en auto prod, en présentant un florilège de mes tendances du moment à tra- vers ces six-titres...L’album, lui, est en préparation et je t’avouerais que pour le moment je n’ai aucune idée de l’orchestration qu’il va avoir vu que je me sens encore en perpétuelle évolution. Donc tu vois... l’album de la maturité... c’est pas pour tout de suite (sourire)...
N.S : Quand j’observe la scène française, je ne peux m’empêcher de penser que tu es un OVNI dans cette sphère-là. Qu’en penses tu ?
D.S : C’est justement ce que me ren- voie la scène française, je le comprends et pour tout t’avouer, je trouve ça génial ! Tu n’imagines pas la qualité du compliment que tu viens de me faire (rire). Je ne cherche pas à me trouver une place-là dedans ou à coller à une définition, ce qui me permet d’évoluer un peu en marge. C’est justement l’intérêt de tout un tas de projets comme ça qui existent et qui alimentent une certaine diversité. En tout cas pour moi c’est plutôt une bonne chose que l’on me perçoive ainsi parce que je ne me retrouve pas dans ce qui se fait aujourd’hui sur la scène française.
N.S : Et qu’as tu trouvé en laissant plus de place à l’acoustique dans ce six titres ?
D.S: J’y ai trouvé plein de choses, notamment dans ma façon d’aborder la composition en revisitant des méthodes plus classiques ce qui m’a permis de mettre plus l’accent sur l’aspect mélodique qui reste le fondement de mes chansons. Il a fallu que je noue avec mes propres inspirations, mes propres accords, ce qui m’a amenée à me mettre au piano par exemple. Le travail avec les instruments est arrivé après que les chan- sons soient entièrement prêtes, ce qui peu paraître bête mais pour moi c’est assez nouveau. Je ne voulais pas être freinée par l’habillage musicale en me concentrant sur la chanson en tant que telle, ce qui m’a du coup permis de recréer à nouveau une dynamique de groupe mais avec des musiciens complétement nouveaux qui ont apporté leurs touches et leurs arrangements. Ça a permis de les jouer durant une certaine période, de les laisser mûrir et d’être dans l’échange avant de les produire sur scène; ça a été un vrai bonheur pour moi de tra- vailler ainsi et le titre M’ssira, avec son orchestration violon/violoncelle en est un bel exemple.
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