Comment exister si personne ne nous regarde ?

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Lundi, 15 Novembre, 2010
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Ahmed Madi est éducateur à Marseille et artiste Hip-hop connu sous le nom de Djamajal. A l'affût de l'émergence de la scène culturelle des banlieues, il pointe un manque de visibilité des jeunes des quartiers et dénonce un manque d'intérêt des médias.


J'ai grandi dans les quartiers Nord de Marseille et j'y suis éducateur depuis vingt ans. Je suis également impliqué dans le réseau associatif autour notamment de la musique et de la danse. Pour m'être occupé du groupe de rap Psy4 de la Rime avant qu'il explose sur la scène médiatique, je sais que ce genre de réussite est trop rare dans les quartiers. Cela suscite la motivation de ceux qui poussent derrière, ce qui est une bonne chose, mais aussi de la frustration.

 La reconnaissance médiatique de l'énorme potentiel artistique et des richesses culturelles de nos cités en France est faible. A Marseille, le talent est partout. Tel dans un volcan dont les ondes positives ne demandent qu'à sortir du cratère. Trop souvent les médias ne s'y intéressent que lorsque le volcan est en ébullition. C'est dommage que rien ne soit fait pour que plus de groupes sortent des quartiers et s'expriment. J'ai pu discuter avec certains des jeunes qui ont incendié le bus dans lequel une jeune femme a été brûlée en 2006. Quand je leur ai demandé : « Vous avez craqué ou quoi ? », ils m'ont répondu : « On a envie d'être vus. Quand on essaye de faire des trucs biens, ils nous ignorent. Là, ils sont obligés de parler de nous. » Lorsque les télévisions viennent dans les quartiers, ils attendent qu'on leur parle du banditisme, de la violence. Toute cette énergie, toute cette culture ne sont qu'une anecdote pour les médias alors qu'il y a une volonté de s'exprimer dans toutes les banlieues.

 Le problème n'est peut être pas mieux géré aux États Unis mais les personnalités issues des milieux populaires sont plus nombreuses, que ce soit au cinéma avec un mec comme Will Smith, dans la mode ou dans la musique avec Beyoncé. L'industrie y paraît plus accessible.

 En France, redistribuer en partie les recettes des redevances télé dans le but de favoriser l'émergence de nouvelle formes d'expression issues de nos quartiers populaires, serait à mon avis, un premier pas visible et nécessaire.

 

Ahmed Madi

35 ans, éducateur de rue et artiste hip hop.

 (Propos recueillis par Christine Chalier)

 

Photo : Djamajal, DR.

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