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Album de famille
Si on ne change pas le regard qui est porté sur les quartiers populaires et notamment sur les banlieues : on n’avancera pas. Parce que c'est dans la couverture médiatique qu'on construit finalement de l'inconscient collectif, des identifications aussi à la fois collectives et personnelles. Et donc il est très important que les médias jouent un rôle de premier ordre dans la revalorisation de l’image des quartiers.
Bien sûr chacun a en mémoire les émeutes des banlieues en automne 2005. Elles ont servi d’alerte pour les pouvoirs publics, qui ont souhaité à partir de là, qu'existe un font pour financer certaines œuvres. Des œuvres qui avaient du mal à émerger dans le droit commun. C'est ce qu'on a appelé « Images de la diversité ». Pour l'Acsé cela représente 12 millions d'euros et le spectre des productions est très varié : des longs et moyens métrages, des émissions de télévision… et finalement c'est faire en sorte après ce diagnostic, qui a été porté par le Haut Conseil à l’Intégration, que les écrans soient moins pâles.
Et c'est vrai que la question de l'apparition physique, de cette diversité, est très importante. Mais nous, nous allons au-delà. Il ne suffit pas de colorier les écrans pour que ça aille mieux. Il faut que les messages qui sont envoyés et notamment auprès des plus jeunes soient des messages qui soient identiques, à l'album de famille de la France dans toute sa diversité.
Il y a quelque chose de fondamental pour la cohésion sociale, c'est le sentiment d'appartenance. Et donc le sentiment de se reconnaître à la télévision et dans des médias, qui peuvent parler de soi de façon ouverte et positive, est très souvent constructive. C’est pourquoi je pense que c'est un enjeu majeur
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Fadila MEHAL
Fadila MEHAL
Directrice du pôle promotion de la diversité par l’image et les médias et de l’ACSé. Elle a également fondé et préside l’association les Mariannes de la diversité.
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