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Mercredi, 1 Août, 2012
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Imaginez un 8 mars, date de la journée de la femme. Une journée de lutte et de reconnaissance pour les femmes du monde entier. Une femme recroquevillée dans un coin de son appartement, la bouche sanguinolente. La lutte, elle, est quotidienne. Contre un mari ultra violent qui cogne et prend de force. Deux millions de femmes morflent férocement. Pote à pote contrait cette année-là les préjugés sur les violences conjugales.

Les violences sexuelles et conjugales, on en a tous entendu parler. Dans les films, on voit des femmes se prendre des droites à assommer Mohammed Ali. C’est pourtant la triste réalité de plus de deux millions de femmes dans la douce France.

Au début j’avais des grosses idées reçues sur le phénomène : les violences sexuelles et conjugales sont plus fréquentes dans les milieux défavorisés, avec tout le déterminisme social. Le côté Zola quoi. La misère, la frustration et la promiscuité. Grossière erreur. Ety K, de l’association Femmes Info Service : « Il y a des bourgeoises de Versailles dans des maisons magnifiques, elles sont isolées. Leurs maris les terrorisent.»

Les cas de violences sexuelles et conjugales sont plus facilement détectés dans les couches populaires : les femmes sont en contact avec les services sociaux. Maité, chef de service : « Les couches défavorisées voient l’assistante sociale, l’enfant est suivi dès l’école. Les couches aisées s’enferment chez elles ». Ces femmes vivent et parfois meurent dans des enfers domestiques. La zone de danger n’est pas seulement la rue, le métro mais bien l’appartement familial.

Certaines femmes doivent se prostituer, sous la menace du conjoint. Soit pour de l’argent, soit pour satisfaire certaines perversions. Parfois le mari propose une soirée à plusieurs. La femme refuse et ça se termine par un viol collectif. Beaucoup de femmes mariées sont violées par leur mari. Avant 1992, ce genre de pratique était légal. On appelait ça le devoir conjugal. « Certaines des femmes qui nous appellent sont parfois violées quotidiennement. Ca dépend du bon vouloir de monsieur. Même quand les enfants sont à la maison ! ». Les preuves du viol conjugal sont assez difficiles à produire. Mes interlocutrices me parlent tout de même de lésions. La plupart des femmes flippent à mort et culpabilisent. Le psychopathe qui leur sert de mari arrive à les convaincre que tout ça est de leur faute. Attention, la vie de ces femmes n’est pas qu’une succession d’hématomes et de viols…Maité : « C’est un jeu pervers. Le mari cogne sa femme et le lendemain il lui dit qu’il a pété un plomb, il ne se souvient plus de rien, il se confond en excuses, lui achète des cadeaux pour se faire pardonner, lui offre un voyage. Dix jours après, il la frappe et la viole de nouveau. Au début, la femme ne va pas risquer de briser sa vie familiale pour ce qu’elle pense être un geste déplacé ». Une perte momentanée de coordination musculaire, comme disait Jack Nicholson dans Shining, à propos des blessures de son fils… Certaines femmes sont dépendantes économiquement de leur mari. D’autres ont des gosses. Une chose revient souvent : la plupart aiment leur conjoint, aussi étrange que cela puisse paraître. Yasmina me parle des femmes maghrébines qui n’hésitent pas à appeler pour des violences sexuelles. « L’outil téléphonique est fondamental, c’est anonyme. Vous pouvez tout dire. »

Coïncidence : le lendemain de cette petite enquête, j’ai vu une femme battue dans le métro. Elle avait les deux yeux sévèrement pochés. Un autre jour, avant cette enquête, je ne l’aurai peut-être même pas remarqué…

Karim Madani

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