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Culture
Vent de « Liberté », sur les œillères de l’Histoire
Longtemps les films de Tony Gatlif n’ont été récompensés, en France, que pour leurs musiques. Tant il est vrai qu’elles nous plongeaient au cœur des histoires que le cinéaste nous offrait.
De grandes récurrences émaillaient ces narrations, comme dans la plus pure tradition des contes : un personnage principal nous menant dans sa quête personnelle, aux travers de feux initiatiques.
En Ballade Mentale
En latin médiéval, se ingnadiare signifie « s’engager à fournir des preuves ». Oublions les considérations de lexique pour faire place à un groupe qui maîtrise joyeusement ses mots et fournit ses preuves : La Ballade mentale. Un groupe, deux rappeurs, Tyzen et Rot.k. Pas de place dans leurs morceaux pour le désespoir du français moyen qui survit difficilement sans son écran plat. Chaque membre apporte son expérience musicale et la met au service du groupe. De cette fusion naissent des sonorités qui oscillent entre électro, soul, rock, jazz et hip hop. Inclassable donc.
Collectif Music’all
Bien loin de la compil’ fourre-tout où chaque artiste, en manque d’inspiration, apporte un morceau médiocre enregistré dans une cuisine un soir. Nous avons droit ici à une alchimie subtile entre textes et sonorités. « Les illuminés » du Black Stamp sont, pour ne citer qu’eux, Jacques Schwarz-Bart au saxo, Michel Alibo à la basse, Franck Mantegari à la batterie... Si ces quelques noms ne vous suffisent pas, lorgnez du côté artiste hip hop. Entre Casey, Soklak, Oxmo, Specta, Sir Samuel et tant d’autres MC’s, on a l’impression d’être entouré par la Dream Team alignée aux J.O.
Sinik, « il n’est pas question de renier notre appartenance à la France »
Dès les premières paroles, le cadre est posé : « 2010, la France est violente, ne sors pas sans tes papiers/ brutale est notre époque, à la guerre comme à la guerre/ Avant j’étais à cran dorénavant je suis à craindre » c’est un album plus radical ?
C’est vrai, mais je ne peux pas vrai- ment expliquer pourquoi. L’écriture se fait naturellement au gré de mes états ou des influences du moment. En fait c’est assez spontané !
Talacatak
Cette onomatopée brésilienne évoque le son de certains rythmes musicaux. Elle a été choisi comme nom par une association de fabrication d'éco-instruments de musique à partir de matériaux de récupération du 20ème arrondissement de Paris. L'idée est née de l'impossibilité pour Lionel Haïun, président de l'association, d'acheter des instruments de musique en magasin à cause de leur prix.
Comment exister si personne ne nous regarde ?
J'ai grandi dans les quartiers Nord de Marseille et j'y suis éducateur depuis vingt ans. Je suis également impliqué dans le réseau associatif autour notamment de la musique et de la danse. Pour m'être occupé du groupe de rap Psy4 de la Rime avant qu'il explose sur la scène médiatique, je sais que ce genre de réussite est trop rare dans les quartiers. Cela suscite la motivation de ceux qui poussent derrière, ce qui est une bonne chose, mais aussi de la frustration.
Yes I can studio : la volonté au service du partage
"Avant qu'il y ait un Yes We Can, faut un Yes I Can". C'est pour ce volontarisme à l'origine de tout que le Yes I Can Studio est une révolution en marche, et rencontre un écho de plus en plus grand auprès des jeunes talents, d'une part pour la plus-value artistique, et d'autre part pour la plus-value professionnelle. Depuis Ivry, où s'est installé le studio, en banlieue parisienne, il y a une vraie volonté de réussir, et de transmettre, tout en respectant la musique.
lire PLAYING IN THE DARK, et relire
Le racisme est une invention récente. Pour Toni Morrison, essayiste, écrivain, professeure, et éditrice, c'est né aux alentours du XVIIIème siècle. A la même époque que l'Indépendance et la littérature américaines. La première afro-américaine Prix Nobel de littérature (1993) a donné à l'université de Havard une série de conférences sur le roman américain, et surtout sur son imaginaire littéraire où elle révèle que le rôle attribué au Noir a permis sur son dos la construction du héros Blanc, voire du citoyen Blanc, libre.