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Rural et urbain : mêmes discriminations
Je souhaite revenir sur la question que vous posez systématiquement sur la ruralité. A moi qui viens d’une province comme la Bourgogne, ça ne dit rien. Vous avez peut-être l’impression qu’il n’y a pas les mêmes problématiques en Bourgogne qu’en Ile-de-France, mais je vous assure pour faire souvent le trajet, pour rencontrer des acteurs associatifs comme la Maison des Potes ou autres, nous partageons le même constat. Effectivement il y a une similarité finalement des problématiques entre le monde rural et les ZUS (Zones Urbaines Sensibles, ndlr).
Le changement maintenant !
Mais dans ces territoires-là, il y a quand même des forces associatives qui, souvent sans l’aide de l’Etat, réussissent à organiser de l’action sociale, de l’action culturelle, des actions de solidarité. Et durant ces dernières années, ces forces associatives ont eu en plus à batailler contre une idéologie sécuritaire, xénophobe qui avait poussé un certain nombre des habitants des quartiers dans des replis identitaires, communautaires, et dans des postures de conflit avec la République.
La culture en questions
Nous avons des médias locaux qui n'ont absolument aucun financement et qui arrive à faire un travail formidable. Je pense au Bondy blog, je pense à made in Marseille car je viens de cette ville. Ils font un travail de terrain formidable et qui ne passe pas son temps à pointer du doigt ce qui est négatif dans les quartiers dits sensibles.
Bruno, Bordeaux
Saint-Etienne : une Maison des Potes construite par un autodidacte
« A la base, ma formation, c'est la comptabilité ». Mais très vite, Hamza se tourne vers l'animation, il veut toucher à tout ce qui tourne autour de l'aspect éducatif. Il veut lutter contre tout phénomène de ghetthoïsation. Pour ça, il enchaîne les BAFA et les autres formations qui mènent à la direction de centre d'animation.
Comment exister si personne ne nous regarde ?
J'ai grandi dans les quartiers Nord de Marseille et j'y suis éducateur depuis vingt ans. Je suis également impliqué dans le réseau associatif autour notamment de la musique et de la danse. Pour m'être occupé du groupe de rap Psy4 de la Rime avant qu'il explose sur la scène médiatique, je sais que ce genre de réussite est trop rare dans les quartiers. Cela suscite la motivation de ceux qui poussent derrière, ce qui est une bonne chose, mais aussi de la frustration.
Le flou artistique du financement des associations
Le Conseil Général ne nous finance plus depuis trois ans. Nous ne savons pas pourquoi. Si j'avais une réponse claire, ça serait acceptable, mais je n'en ai aucune idée. Ils financent moins les associations de Nanterre de tout façon. Je préfère rester humble là-dessus, nous avons sans doute notre part de responsabilité. Mais les critères d'attribution ne sont pas très clairs.