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Hommage à Manoukian

Mardi, 21 Février, 2023
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Le 21 février 1944, au Mont Valérien, Missak Manouchian était fusillé par les nazis avec 21 de ses camarades du FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans - main-d'œuvre immigrée).

 

Ils étaient Juifs, Arméniens, Polonais, Hongrois, Espagnols ou encore Italiens...

 

Emmanuel Macron projette de faire entrer au Panthéon, début 2024, Missak et Mélinée Manouchian, des immigrés arméniens devenus figures de la Résistance. Honorant à travers ces époux au destin tragique leurs camarades d’origine étrangère morts pour la France.

 

Aragon leur a rendu déjà le plus bel hommage en 1955 avec ce poème de l'affiche rouge mis en chanson par Léo Ferré en 1959.

 

L'AFFICHE ROUGE

 

Vous n'avez réclamé la gloire, ni les larmes

Ni l'orgue, ni la prière aux agonisants

11 ans déjà, que cela passe vite 11 ans

Vous vous étiez servis simplement de vos armes

La mort n'éblouit pas les yeux des Partisans

Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes

Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants

L'affiche qui semblait une tache de sang

Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles

Y cherchait un effet de peur sur les passants

Nul ne semblait vous voir Français de préférence

Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant

Mais à l'heure du couvre-feu des doigts errants

Avaient écrit sous vos photos "morts pour la France"

Et les mornes matins en étaient différents

Tout avait la couleur uniforme du givre

À la fin février pour vos derniers moments

Et c'est alors que l'un de vous dit calmement

"Bonheur à tous, bonheur à ceux qui vont survivre"

"Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand"

Adieu la peine et le plaisir, adieu les roses

Adieu la vie, adieu la lumière et le vent

Marie-toi, sois heureuse et pense à moi souvent

Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses

Quand tout sera fini plus tard en Erivan

Un grand soleil d'hiver éclaire la colline

Que la nature est belle et que le cœur me fend

La justice viendra sur nos pas triomphants

Ma Mélinée, ô mon amour, mon orpheline

Et je te dis de vivre et d'avoir un enfant

Ils étaient 20 et 3 quand les fusils fleurirent

20 et 3 qui donnaient leurs cœurs avant le temps

20 et 3 étrangers et nos frères pourtant

20 et 3 amoureux de vivre à en mourir

20 et 3 qui criaient la France en s'abattant

« Ridley Road » : Une jeune femme juive infiltre une organisation néonazie en 1960 à Londres

Vendredi, 18 Février, 2022
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Dans la série « Ridley Road » actuellement diffusée sur Canal +, une jeune femme juive infiltre une organisation néonazie en 1960 à Londres dans l'espoir de retrouver son petit ami en danger et de faire tomber leur leader.
Cette série Ridley Road sur l'extrême droite en Angleterre en 1962 nous permet d'infiltrer un parti de la même veine que celui d'Éric Zemmour avec un discours très similaire et des méthodes similaires. Les menaces et appels à la violence contre les juifs des adeptes de ce parti de 1962 visent aujourd'hui les musulmans tout aussi ouvertement en France dans la mouvance d'Éric Zemmour et ils ont en commun tous les deux la haine des Africains et des noirs plus globalement. Si la haine des juifs n'est plus aussi clairement exprimée elle reste virulente d'une grande partie de ceux qui suivent Zemmour paradoxalement. Il serait bien que les 15% de sondés qui s'apprêtent à voter Zemmour et les 15% de français qui s'apprêtent à voter Le Pen regardent cette série et réalisent que c'est le même discours de haine qu'ils entendent dans les meetings de l'extrême droite française de la part de fachos français de tous âges et notamment de la part des militants de Génération identitaire.

 

Hommage à Mohamed Brahmi

Vendredi, 1 Avril, 2022
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Rendre hommage à un homme d’une telle dimension humaine, qu’est Mohamed Brahimi n’est que chose due. 

Mohamed Brahimi appartient à cette race d’homme qui élève la conscience humaine face à l’injustice aux inégalités, aux racismes et a toutes les formes de discrimination. 

 

VISIOCONFERENCE SUR LA VIE ET L’OEUVRE DE THIERNO SOULEYEMANE BALL

Dimanche, 21 Mars, 2021
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Le professeur Sow Abdoulaye, sur la thématique de la vie et de l'œuvre de Thierno Souleymane Ball, va accentuer son propos autour de trois axes :

Qui est Thierno Souleymane Ball ? Thierno Souleymane, selon le professeur ABDOULAYE, est né en 1718 et est mort en 1776. Cependant, il souligne le fait qu'il n'y a pas d'unanimité sur sa date de naissance, mais d'après ses recherches, la date la plus probable est celle de 1718. Né à Boodé, qui est un village du Fouta Toro situé entre le Sénégal et la Mauritanie, ce qui fait dire au professeur que ce révolutionnaire foutankais est non seulement un patrimoine mauritanien, sénégalais, et foutankais, mais également africain par la dimension universelle de son combat contre les injustices et les inégalités. Il est né dans une famille aristocratique. Il a commencé à faire ses études coraniques. Il a parcouru la Mauritanie, puis est allé au Niger et en Guinée pour se former, car l'acquisition de la connaissance est un élément extrêmement important dans la vie, l'œuvre et la pensée de Thierno Souleymane Ball. À la différence de beaucoup d'érudits, Thierno Souleymane Ball est un leader politique, mais aussi un excellent intellectuel imprégné des valeurs haalpulaar'en. On ne peut pas comprendre Thierno Souleymane Ball en le ramenant tout simplement à la dimension religieuse, martèle le professeur. Il a été structuré dans son éducation par un certain nombre de valeurs haalpulaar'en telles que le "gacce", le "passiraagal", le "bandiraagal" et le "hormaade". C'est-à-dire des valeurs telles que le respect, la honte, le sens de l'honneur, le sens de la dignité et de la quête du prestige social. Ceci est un résumé condensé de la vie de Thierno Souleymane Ball.

 

Pour ce qui est de la révolution du Fouta Toro en 1776, le professeur souligne avec vigueur que l'acte de Thierno Souleymane Ball n'est pas une action improvisée. Si on reprend les différentes étapes qui ont amené à la maturation politique de la révolution que mena Thierno Souleymane Ball, on constatera d'abord une première phase qui consiste à acquérir du savoir et de la connaissance. La Mauritanie de cette époque de 1720 à 1789 était l'un des lieux connus de diffusion du savoir où il a séjourné, de même que le Fouta Jalon qui était la première forme de théocratie, un foyer embryonnaire ou universitaire de réflexions théocratiques. Thierno Souleymane Baal a donc eu le temps de se former.

Après sa formation et son retour dans son Fouta natal, il aurait pu se taire et faire semblant de ne rien voir. Cependant, il avait une certaine capacité d'indignation. Il avait vu le pouvoir des Dênyankoobé qui avait eu le mérite d'initier le Bossoya et tout le Fouta. Cependant, c'était quand même un pouvoir basé sur le règne de l'arbitraire, la dictature et la violence. Thierno Souleymane Ball était imbu de ces informations. Il est parti à "PIRE", où se trouvait l'Université de Karma Fall pour faire sa formation religieuse et l'achever sur le plan de la charia. Au sein de l'Université de Pire, il y avait ce qu'on appelait des veilles citoyennes où les différentes personnes formées avaient chacun une semaine ou deux semaines pour discuter de ce qui se passait chez eux. Ainsi, ayant ce processus de maturation comme au temps des Lumières, Thierno Souleymane Ball discutait et s'enquérait des informations du Fouta. Il savait comment les femmes et les enfants étaient brimés, comment le pouvoir se transmettait de manière dynastique et monarchique sur des critères liés simplement à l'hérédité. C'est à partir de Pire qu'il y a eu cette maturation politique. Le professeur rappelle donc que la révolution au Fouta ne pouvait être une improvisation car Thierno Souleymane Ball avait acquis la connaissance, il avait eu le temps d'observer et dans un deuxième temps, il avait eu le temps avec ses amis de faire des débats de maturité et de critique à l'Université de Pire avant de retourner au Fouta pour tenter de soulever les populations contre le pouvoir des Dênyankôbé.

Pour le troisième point, quand Thierno Souleymane Ball est revenu, il fut le premier à dire, et ce avant même la révolution française de 1789, car celle du Fouta a eu lieu en 1776. Néanmoins, le professeur tient à préciser que c'est selon ses recherches et qu'il ne faut jamais choisir un individu ou un dirigeant sur la base de la naissance. Donc, le premier combat pour l'égalité des individus, pour mettre fin à toutes les formes de discrimination, Thierno Souleymane Baal a dit "ne choisissez jamais un individu sur la base uniquement de la naissance". Dans une phase quasi embryonnaire, nous devons choisir le meilleur parmi nous. Le meilleur parmi nous sur quels critères : sur le plan de la connaissance, de l'intégrité, de la morale et de l'éthique, un détachement par rapport aux choses publiques, aux choses de la vie publique. Pourquoi ? Parce que Thierno Souleymane Baal avait tout simplement compris que le règne qui avait plongé le Fouta de cette époque dans l'anarchie, dans la domination, dans l'esclavage, était dirigé par un pouvoir en fin de vie. C'est dans ce contexte que Thierno Souleymane Baal s'est dit qu'il allait se battre pour apporter un changement au niveau de la sphère politique car il avait compris, comme tout leader religieux et politique, que si l'on veut changer les choses, c'est au niveau de la sphère politique, la sphère dirigeante.

 

Et en pleine révolution, Thierno Souleymane Ball va refuser le pouvoir et refusera même le rôle d’imam. En ce sens, il dira « Moi j’ai choisi de continuer la guerre, je suis un djihadiste ». Et le professeur d'en rajouter que « Rares aujourd’hui sont les chefs d’état africains qui vont prendre le pouvoir et avoir la possibilité d’être au pouvoir qui vous diront non non ». Donnez-le à un autre qui est meilleur, moi je dois encore continuer la lutte. Thierno Souleymane Ball a légué un petit corpus d'une valeur inestimable. Dans ce corpus, il y a ce qu’on appelle le critère de choix des dirigeants. On ne doit pas choisir quelqu'un comme on le fait aujourd'hui parce qu'il a de l’argent, parce qu'il est bien « né » et au retour on a des pouvoirs monarchiques et dynastiques. Il faut choisir le meilleur. Une fois qu'on a choisi le meilleur, il faut éviter de tomber dans ce que Tocqueville appelle les démocraties molles, c'est-à-dire une fois qu’on a choisi les dirigeants, on les laisse faire ce qu’ils veulent. Il dit de les regarder, de les surveiller. Il y a un appel, une invitation à la culture citoyenne, il y a une obligation de rendre compte, il y a une obligation de réussir et si vous voyez qu’il commence à s’enrichir, destituez-le. La méfiance de Thierno Souleymane Ball par rapport à la tentation du pouvoir est forte. Aujourd’hui en Afrique, à 80% le pouvoir est un tremplin de captation et d’acquisition des biens, et ceci nul ne peut le nier. On voit quelqu’un qui n’avait rien, on le nomme ministre, à moins de trois ans, il devient milliardaire. Thierno Souleymane Ball a dit s’il s’enrichit, vous voyez des signes que sa fortune augmente, et que rien ne le justifie, demandez-lui de quitter le pouvoir et s’il refuse de quitter le pouvoir, faites-le quitter par la force par l’acte de droit à la résistance. Il faut éviter que le pouvoir soit confisqué par une personne, une famille, une lignée. Il disait ceci à la veille de sa mort. Cependant, il était sûr et certain que cela ne va pas être accepté. Une des faiblesses de cette révolution, c'est qu'une fois qu'on s’est accaparé de la sphère du pouvoir, on n’a pas fait de réformes agraires, on n'a pas touché à la sphère économique. Le pouvoir économique est resté entre les mains des propriétaires terriens, à savoir les subalbes, les sebbe, les autres castes, ce qui a causé les limites de cette révolution de redistribution des terres et des titres fonciers. Et enfin, Thierno Souleymane Ball dit qu'il faut diffuser dans tout le Fouta la culture et la connaissance. Pour Thierno Souleymane Ball, le principal levier pour un meilleur vivre-ensemble, pour un combat contre les inégalités sociales et la discrimination, c'est vraiment la connaissance.

 

Quelqu'un qui est instruit, qui a la connaissance, quelqu'un qui est né avec les yeux ouverts, pour parler comme Nietzsche, quelqu'un qui est extrêmement difficile à manipuler et qui sera porteur d'un projet des politiques qui lui permet de revendiquer ces questions. Enfin, Thierno Souleymane Ball, en observant la réalité, a vu que dans l'ordre du pouvoir dêyniankais, la femme était traitée comme un objet libidinal. Il a dit dans une sentence très claire: "Maltraiter la femme est le pire des crimes qu'on peut commettre, surtout le fait de la déshabiller. Il dit qu'une société qui le fait est une société malade, qui n'a pas de considération. Il ne faut pas frapper les enfants ni les personnes âgées. Il y a un sentiment d'instaurer un climat moral, un climat social, où l'éthique et la morale sont les premiers leviers pour gérer les affaires de la cité.

Avant de terminer et de donner la parole au jeune frère Bocar, Thierno Souleymane Ball voulait combattre les discriminations à deux niveaux: le plan exogène et le plan endogène. Sur le plan exogène, il a dit à Horma qu'il n'est pas possible de prendre chaque année et de nous traiter comme des serviles esclaves. Nous ne sommes pas des esclaves. Donc il y a deux aspects de Thierno Souleymane Ball: un combat contre l'esclavagisme de manière exogène en disant à Horma que tu n'as pas le droit de venir chaque année demander la dime et repartir avec, mais de l'autre côté, de manière endogène, Thierno Souleymane Ball a combattu la traite négrière et a également combattu le mépris culturel à l'endroit des esclaves par ascendance.

La question que je me pose est pourquoi un projet aussi beau, pourquoi une si belle proposition n'a pas pu aboutir. Ce n'est pas parce que les foutankoobe ne l'ont pas entendu, mais de manière objective et sereine. Je suis en train de préparer un projet de débat, un projet de conférence pour que de manière lucide, j'invite tous les ressortissants du douta pour qu'on fasse un diagnostic sans complaisance. On a dit qu'après la mort de Thierno Souleymane Ball, tout ce qu'il avait prédit au douta, où règnent la paix, la concorde et le meilleur vivre-ensemble, s'est retourné en contrepartie. Ils sont revenus aux privilèges liés à la naissance, on est revenu à la non-alternance. Le premier alma ami a fait plus de trente ans de pouvoir. Donc il faut que les gens, tout en ayant l'admiration de Thierno Souleymane Ball pour mener son projet, aient le courage aussi de s'interroger, de faire un inventaire sur pourquoi juste après sa mort, on s'est refermé sur nous. Les Toronto, en prenant le pouvoir, ont organisé la stratification sociale telle que nous la vivons aujourd'hui depuis 1776.

Les Toronto qui sont devenus l’aristocratie politique et religieuse ont réorganisé la société, mais en réalité le système des castes et les discriminations liées à la naissance n’ont pas disparu. L'hypothèse de Bocar évoquée la dernière fois tient bon, à savoir la confiscation du sacré. Pour ma part, je parle des castes qui ne veulent pas être dépossédées de leurs prérogatives car cela est devenu un moyen de survie pour elles. Cependant, Thierno Souleymane Ball avait déjà, deux ou trois ans avant la Révolution de 1789, pensé dans le cœur du Douta qu'il n'était pas possible de vivre dans une société où règnent la paix et l'égalité, si les personnes qui exercent le pouvoir politique sont simplement issues de l'aristocratie et que le pouvoir se transmet de génération en génération. Voilà, de manière essentielle, l'aperçu que je voudrais vous donner sur Thierry Souleymane Ball. S'il y a des questions sur certaines facettes, je me ferai un plaisir d'y répondre, mais aujourd'hui, il s'agit avant tout de donner des informations sur la lutte antiraciste et anti-esclavagiste en Mauritanie. Je préfère donc en rester là et, si au cours du débat, j'ai des compléments d'information à donner, je le ferai. Je suis à votre disposition et je vous remercie.

Intervention de M. Bocar Ba sur les luttes antiracistes et esclavagistes inspirées de la Révolution de 1776 du Flouta Toro :

Après avoir brièvement remercié son prédécesseur qui était son professeur, M. Bocar Ba introduit son propos sur la chance que la Mauritanie a manquée en ratant la Révolution du Fouta initiée par Thierno, en soulignant le fait que le pays aurait pu être comme le Sénégal, héritier de ces valeurs démocratiques datant de 13 ans avant la Révolution française de 1789. C'est ironique aussi de constater que c'est la naissance de ce qui est la première démocratie du monde, bien que cette notion soit toujours relative, les États-Unis d'Amérique. Nous avons une histoire qui, aujourd'hui, au regard de ce qui nous a été exposé par le professeur, nous montre des choses qui auraient pu nous éviter de telles situations pour que nous puissions vivre dans des États plutôt démocratiques, puisque nous avons un patrimoine sur lequel nous pouvions nous appuyer. Et pourtant, je voudrais vous parler de la même société qui a vécu avec des choses qui nous donnent l'impression d'un recul démocratique, d'un recul des valeurs, de la citoyenneté, mais aussi de la résurgence d'une forme de racisme et de discrimination, d'inégalité des communautés organisées au niveau de l'État. Je vais donc vous parler de la façon dont l'État mauritanien organise de façon systématique et même systémique la question de la discrimination, ainsi que de la façon dont la société mauritanienne, même indépendamment de l'État

Je voudrais vous parler du racisme d'État, que vous avez mentionné dans le contexte des luttes antiracistes. J'avais deux choix : soit parler des luttes antiracistes comme objet, c'est-à-dire tenter de montrer comment elles ont évolué à travers l'histoire et comment elles ont connu des blocages liés à la question des inégalités et du conservatisme, soit parler du racisme d'État lui-même, qui a donné naissance à ces luttes antiracistes, en réaction à un système qui s'est déployé tout au long de la construction de la Nation. J'ai choisi de vous parler du racisme d'État, qui a donné naissance à ces luttes antiracistes. Lorsqu'on parle de racisme d'État, cela peut immédiatement faire peur car on imagine souvent une organisation juridique de l'État avec des lois discriminatoires, comme ce qui s'est produit en Afrique du Sud, où le racisme était institutionnalisé. Toutefois, je tiens à souligner que ce n'est pas le cas en Mauritanie, même si la situation n'est pas moins grave pour autant. Il s'agit plutôt d'une idéologie de contraction nationale qui a fini par mettre en place un système qui discrimine les Noirs du pays à travers sa constitution, à une exception près que je vous montrerai. Il ne s'agit pas seulement de lois discriminatoires, mais d'un système qui exclut tous ceux qui ne font pas partie de la communauté arabo-berbère dont l'élite est au pouvoir depuis l'indépendance.

Ce qui est étonnant, c'est que lors de l'indépendance, l'idée était plutôt de valoriser et de mettre en avant la vocation naturelle de la Mauritanie, qui était d'être le pays charnière entre le Maghreb arabe et le monde africain, et donc de devenir un pays multiculturel où des populations maghrébines et subsahariennes pourraient vivre ensemble dans un même pays. Le premier président du pays avait même déclaré qu'en Mauritanie, il n'y a de Noirs et d'Arabes que pour les anthropologues et les sociologues, affirmant ainsi que malgré leurs différences culturelles, ces populations pourraient former ensemble une même nation. Cependant, le discours a changé et la réalité a montré que la discrimination et l'exclusion étaient bien présentes.

 

C’est le discours qui a été tenu, c’est la carte postale officielle qui a été vendue à l’étranger à la naissance de ce pays. Pourtant, au fil de l’histoire et au moment où le pays se construit petit à petit, on voit émerger des idéologies importées, notamment l’idéologie baasiste et la vieille nassériste, qui ont plutôt tendance à influencer la sphère de l’État de manière à ce que l’idéologie de la construction nationale aille au-delà, dans le sens de renoncer à l'option consistant à construire un État multinational. Au lieu de cela, l'État est orienté exclusivement vers le monde arabe, avec petit à petit la reconnaissance de la langue arabe comme seule langue officielle, ainsi qu'un système de privilèges réservés aux personnes issues de la communauté arabe, qui ont petit à petit accès aux postes d’autorité, aux postes de gouvernement et qui gouvernent économiquement le pays.

Aujourd’hui, si vous allez en Mauritanie et que vous prenez les 30, 40 ou les 50 premiers hommes d'affaires du pays, vous n'y trouverez aucun Noir mauritanien ni Haratine. Vous y trouverez des gens issus de la communauté Beïdane. Pourtant, il n'y a pas de loi qui fonde le racisme d’État en Mauritanie, mais c'est pourtant l'État dans son fonctionnement quotidien, avec les différents régimes qui se sont succédé à sa tête, qui a organisé ce système qui exclut systématiquement les Noirs des différents secteurs de la vie nationale, tant sur le plan éducatif que professionnel. Aujourd'hui, lorsqu'il y a des concours, l'ensemble des admis est pour la plupart issu de la communauté arabe. De temps en temps, il y a un ou deux Africains qui réussissent à passer entre les mailles du filet et qui se retrouvent parmi ceux qui sont admis. Il en va de même pour les recrutements dans la fonction publique, les promotions et les nominations de postes de ministres. Ce mode de fonctionnement discriminatoire vis-à-vis des Lions du pays est possible parce que la société mauritanienne elle-même, toutes communautés confondues (noires comme arabes), est conservatrice. Ce que le professeur disait tout à l'heure en évoquant la révolution d'Enlai révolution Toroodo, c'est que malgré la pertinence de son discours, il n'a pas réussi à imposer ce que Thierno Souleymane avait conçu pour elle, c'est-à-dire une société égalitaire, une société qui renonce aux privilèges liés à la naissance. Cette société-là n'a pas vu le jour. Le changement de forme s'est produit sur le sommet avec l'émergence de la caste Toroodo, qui a finalement réorganisé la société autour d'elle, avec des privilèges. Cette société-là, celle qui persiste encore aujourd'hui dans le milieu negro-africain, fait que finalement, les discriminations dont est victime la communauté negro-africaine même dans son ensemble sont possibles parce qu'à l'intérieur de cette communauté négro-africaine elle-même, l'idée de la discrimination existe et est reconnue, et aussi en définitive, les luttes antiracistes et anti-esclavagistes en Mauritanie sont en partie freinées par le fait qu'au final, il y aura toujours une possibilité de les commencer à partir de sa propre société et de les engager vis-à-vis de l'État qui nous combat parce que l'idée même de l'égalité, l'idée même de la discrimination est déjà à la porte de la maison où j'habite, avant d'aller dehors pour combattre un ennemi qui me discrimine. C'est toujours très difficile d'envisager cette question sans la dénoncer de façon exclusive, la pensée de façon systémique.

Pour autant cela n’excuse pas la violence de la discrimination organisée par l’État. Il y a alors souvent, lorsque l'on parle de la Mauritanie et des discriminations raciales, l'idée de ramener cela à quelque chose d'événementiel, c’est-à-dire de citer, sans les minimiser évidemment, l'ensemble des événements traumatiques qu'a vécus la communauté negro-africaine. On va vous parler, par exemple, des déportations qui ont fait suite aux événements de 1989 entre la Mauritanie et le Sénégal, où l'on a vu des dizaines de milliers de personnes déportées au Sénégal parce qu'elles étaient même mauritaniennes. Ces gens ont passé plus de 20 ans hors de la Mauritanie et aujourd'hui, certains d'entre eux sont rentrés et sont toujours réfugiés chez eux. Donc, on va vous parler de l'événement d'Inal, où, par exemple, des intellectuels et des militants politiques en 1986 ont été arrêtés et emprisonnés dans la prison mouroir de Oualata, où certaines figures emblématiques de la communauté noire sont restées, comme l'écrivain Tene Youssouf Gueye, l'ancien ministre Djigo Tapsirou, des gens qui étaient une sorte de référence dans la communauté negro-africaine. Et on va vous parler d'Inal effectivement, où des intellectuels ou des militaires negro-africains, puisque cette répression contre les noirs s'est étalée jusque dans l'armée, où aujourd'hui, plus de 500 officiers et soldats militaires negro-africains ont été tués en 1989 et 1991, dont 28 ont été symboliquement sacrifiés le 28 novembre 1990 pour fêter, soi-disant, l'indépendance du pays. Ça a été le summum vraiment de l'action répressive de l'État vis-à-vis des noirs en Mauritanie et qui fait que souvent, quand on parle des luttes antiracistes en Mauritanie, on a tendance à ramener ces luttes à ces événements traumatiques contre la communauté negro-africaine. Je voudrais juste dire que ce qui se passe en Mauritanie ne se résume pas à ces événements. Ces événements ont été possibles contre les noirs de la Mauritanie, c’est parce que le système lui-même est organisé de telle sorte que, en principe, il ne prévoit pour les noirs que deux choses : renoncer au pays ou renoncer à leur statut de citoyen à part entière pour devenir des citoyens entièrement à part. S'ils n'acceptaient pas ce statut, il est possible pour eux de se confronter à l'ensemble de ces événements qu'on a vécus. L'essentiel est ailleurs, il n'est pas dans ces événements, l'essentiel est en réalité dans l'idéologie de la construction nationale du pays qui ne prévoit pas de Mauritaniens noirs à part entière.

 

Il y a également une autre lutte, celle anti-esclavagiste, qui est importante en Mauritanie. Les anciens esclaves maures noirs sont un peu les pionniers dans la lutte anti-esclavage sur le plan social et même politique aujourd'hui. Cette lutte inspire également la lutte abolitionniste au sein de la communauté noire africaine elle-même politiquement opprimée.

Mouhamed Lam intervient sur l'héritage de Thierno Souleyemane Ball. Lam met plutôt l'accent sur les recommandations de Thierno Souleyemane Ball et sur la mise en contexte historique des problèmes raciaux en Mauritanie à la lumière de son combat. Aujourd'hui, un héritage a complètement disparu quand on voit l'intervention qui vient juste de décrire de façon très claire la situation en Mauritanie. Thierno Souleyemane Ball a fait un genre de repérage historique pour ceux qui ne connaissent pas la Mauritanie sur les luttes qui ont existé sur l'esclavage dans la dernière partie de son intervention. Il a fait référence au mouvement El Hor qui a fait partie des mouvements qui ont fait émerger la question de l'esclavage en Mauritanie et qui en ont fait un combat militant. Il y a eu évidemment le mouvement des FLAM en l'occurrence sur le côté anti-raciste qui a été déterminant parce qu'il posait la question de l'identité des personnes noires en Mauritanie de plus en plus écartées dans toutes les sphères de décision au niveau de l'État. Il y a aussi la question de la langue arabe qui a été utilisée comme facteur de domination et qui a motivé les militants dans les années 80 à s'engager, surtout à dénoncer l'exclusion des communautés noires africaines. Parce que quand on ne peut plus utiliser notre langue pour créer, pour penser, pour réfléchir, pour produire, évidemment on est exclu. J'ai l'habitude de dire que c'est le premier facteur de discrimination en Mauritanie. Un des premiers éléments qui ont poussé certains étudiants, lycéens, à écrire le premier manifeste pour dénoncer l'arabisation progressive mise en place. Donc, ils ont vite été alertés sur la situation qui jusqu'à aujourd'hui bloque l'idée de l'unité nationale. La question de l'identité mauritanienne n'est pas définie et conceptualisée.

Pour revenir sur l'héritage de Thierno Souleymane Ball, aujourd'hui on ne se rend pas compte de l'héritage qu'il nous a laissé et qu'on n'a pas pu exploiter dans même dans notre façon de concevoir notre système politique. Thierno Souleyemane Ball est né au Sénégal, cependant, il a étudié en Mauritanie et y a acquis une grande érudition de la spiritualité. Ce qu'il a proposé était tellement intéressant que si on les avait consignés, si on avait au moins essayé de les exploiter, cela aurait pu être comme Robespierre pour la Révolution française. Thierno Souleyemane Ball est le Robespierre du Fouta car il a tout simplement mis en place une sorte de diplomatie qu'il faut avoir avec les

Territoires à côté. Il a mis en place une sorte de parlement qui doit décider de qui représente élire, le système exécutif. Il a mis en place les almamis qui devraient prendre le pouvoir, ils ne peuvent pas faire plus de deux mandats. Il a fait le système de l'alternance. Lui-même, il a montré l'exemple en mettant en place ce système et il ne s'est même pas présenté. C'est un exemple concret de ce qu'on aurait pu voter. En cela, je suis tout à fait d'accord avec l'idée du professeur Sow pour la proposition d'organisation des séminaires sur l'héritage de Thierno Souleymane Ball pour traiter la dimension théologique et politique.

INTERVENTION DU PROFESSEUR ALIOU LAM

Aliou Lam, actuellement chef d'établissement au lycée de Bababé depuis bientôt deux ans.

Ma rencontre avec Thierno Souleymane Ball date de très longtemps. La première fois que j'ai entendu son nom, c'était dans la bouche de mon père qui a été l'imam de notre village pendant assez longtemps. Il était entouré de beaucoup de gens qui posaient des questions sur la pratique religieuse mais aussi l'histoire. Il citait souvent d'ailleurs Cheikh Moussa Camara de Ganguel.

En commençant à lire, j'ai découvert cette merveilleuse histoire de ce révolutionnaire marabout qui a sorti un peu le Fouta des griffes des Enyankoobe en établissant un état de droit et de... Donc cette atmosphère d'africanité que Sow a rappelée, très africaine pour moi, parce que la marque de Souleymane Ball ne s'appuie pas forcément sur ces textes venus d'Arabie. Son parcours en Guinée, ensuite au Tiers-Sénégal lui ont permis de réfléchir sur sa société et de proposer un système d'État où l'arbitraire était banni et le plus fort n'était pas forcément celui qui serait à la tête de l'État. C'est merveilleux.

J'en suis qu'au stade de quelqu'un qui découvre et qui veut s'informer, mais ce qui me chagrine aussi, c'est que Souleymane Ball, un érudit, un homme aussi important, personne n'en parle, à part quelques intellectuels que nous présentons. Parfois, j'ai comme l'impression qu'on ne veut pas donner de l'importance à ce qui nous agrandit. On se complaît dans cette attitude, je ne sais pas où tout peut passer sur nos têtes alors que nous avons tellement de choses à montrer au monde dans notre propre pays, la Mauritanie. Nous avons tellement de choses à faire valoir sur le plan social. Nous ne faisons pas l'effort justement d'aller vers notre propre conscience pour expliquer à la face de toi nos compatriotes que nous ne sommes pas des étrangers dans ce pays. C'est vrai que ce n'est pas évident, il y a une politique oppressive. Bocar l'a dit, cependant nous devons nous battre pour notre mémoire. Boghé où je travaille est devenu même le tombeau de Thierno Souleymane Ball. Nous devons faire l'Effort de sortir Thierno Souleyemane Ball de l’oubli et de son isolement historique pour l’imposer à la face du monde. On va à Nioro. Qui mieux que Thierno Souleyemane Ball mérite des ziaras dans tout le pays du Fouta ? C’est un cri de cœur que je lance.

Intervention de Dia Abdoulaye, militant. Il accentue son intervention sur l’état de la recherche sur Thierno Souleyemane Ball et sur la situation des noirs en Mauritanie.

Son point de vue : "Je suis un peu déçu de la recherche, de la vie et de l’œuvre de Thierno Souleyemane Ball. On n’en a pas fait assez. Alors que ça devrait commencer par là. C’est bien de remplir la marmite, mais il faut remplir le cerveau. Pourquoi Thierno Souleyemane Ball n’est-il pas connu ?

Moi, je me rappelle, en 1995, je passais mon bac à Boghé et le professeur était de Boghé et il s’appelait Niangh Hamdou Rabbi et on a eu la chance qu’on nous enseigne l’histoire du Fouta de long en large. Cela a été un acquis. Maintenant, au fur et à mesure, on n’a pas de centre de recherche. L’aspect mémoriel a manqué au niveau de la transmission. Il n’y a pas eu d’éléments moteurs qui peuvent transmettre à la population, des web radio, etc.

Aujourd’hui, tout ce qui n’est pas du domaine du ludique, l’apport de valeur ajoutée, ça ne les intéresse pas, surtout aujourd’hui, ce qui tourne autour de la lecture.

L’aspect de l’esclavage, je l’ai un peu survolé, ce qui a retenu mon attention c’est lors de mon voyage au Fouta. J’ai fait Gorel jusqu’à Boghé pour observer l’état de la situation, les sont stratégies comme on le voit dans toutes les sociétés en Mauritanie.

Comme aujourd’hui on ne peut plus faire des massacres de grandes envergures, le racisme s’exprime aussi par des faits d’appauvrissement volontaire artificiel. Un appauvrissement artificiel piloté par l’État qui fait aujourd’hui face à l’administration, qui est attiré au développement des entités... à moins que vous envoyiez aux expatriés des cahiers et des bics. On nous parle souvent des chiffres, mais sur le terrain on ne voit absolument rien. Ce racisme est très présent. Et quand on voit aussi l’indépendance de la Mauritanie jusqu’à aujourd’hui, on se dit qu’il y a une suite logique. Simplement aujourd’hui, pour continuer à percevoir les dividendes des aides extérieures, se faire désirer en tant que lutte de terrorisme au Sahel, car c’est l’excuse brandie par ceux qui ne veulent pas intervenir en Mauritanie, c’est un système bien huilé qui d’appauvrir fait en sorte de dénigrer toute la population du Sud effectivement. Avant, on disait « ou la valise ou la tombe », aujourd’hui on dira « ou la valise ou le ventre vide ». C’est exactement ce que j’ai constaté. On parle souvent de l'esclavage en Mauritanie et tout de suite on pense aux Haratines qui n'ont pas la même considération que les autres communautés. Qui parle des Haratines parle des militants de AC. Il s'agit quand même de l'existence d'être humain, comme j'ai l'habitude de le dire, c'est-à-dire qu'on refuse même le statut d'être humain. On peut le vendre. Malheureusement, force est de constater qu'aujourd'hui ce n'est même pas le pouvoir qui fait peur, c'est la manière dont est organisée la société. Oui, c'est vrai, si ce n'était pas l'argent des expatriés, on vivrait les mêmes situations que certains pays comme le Darfour, qu'il y ait des bons alimentaires ou de quit alimentaire plutôt. Mais il y a une sorte de démission même au niveau local, des démissions qui pourraient nous servir à conscientiser la masse, car chacun court derrière les dépenses quotidiennes, tellement que les gens ont été appauvris et la substance des ressources humaines qui étaient dans la vallée. Moi de notre époque on faisait des infrastructures... et aujourd'hui, tous les jeunes qui apprennent la majorité, on en a fait de petits enseignants, ce qui fait que ça vous frappe, vous descendez au carrefour. Vous entrez à l'intérieur au marché des femmes... on ne peut pas nous dire que ça c'est de l'ordre du hasard.

l'effort de sortir Thierno Souleyemane Ball de l’oubli et de son isolement historique pour l’imposer à la face du monde. On va à Nioro. Qui mieux que Thierno Souleyemane Ball mérite des ziaras dans tout le pays du Fouta ? C’est un cri de cœur que je lance.Intervention de Dia Abdoulaye, militant. Il accentue son intervention sur l’état de la recherche sur Thierno Souleyemane Ball et sur la situation des noirs en Mauritanie.Son point de vue : "Je suis un peu déçu de la recherche, de la vie et de l’œuvre de Thierno Souleyemane Ball. On n’en a pas fait assez. Alors que ça devrait commencer par là. C’est bien de remplir la marmite, mais il faut remplir le cerveau. Pourquoi Thierno Souleyemane Ball n’est-il pas connu ?Moi, je me rappelle, en 1995, je passais mon bac à Boghé et le professeur était de Boghé et il s’appelait Niangh Hamdou Rabbi et on a eu la chance qu’on nous enseigne l’histoire du Fouta de long en large. Cela a été un acquis. Maintenant, au fur et à mesure, on n’a pas de centre de recherche. L’aspect mémoriel a manqué au niveau de la transmission. Il n’y a pas eu d’éléments moteurs qui peuvent transmettre à la population, des web radio, etc.Aujourd’hui, tout ce qui n’est pas du domaine du ludique, l’apport de valeur ajoutée, ça ne les intéresse pas, surtout aujourd’hui, ce qui tourne autour de la lecture.L’aspect de l’esclavage, je l’ai un peu survolé, ce qui a retenu mon attention c’est lors de mon voyage au Fouta. J’ai fait Gorel jusqu’à Boghé pour observer l’état de la situation, les sont stratégies comme on le voit dans toutes les sociétés en Mauritanie.Comme aujourd’hui on ne peut plus faire des massacres de grandes envergures, le racisme s’exprime aussi par des faits d’appauvrissement volontaire artificiel. Un appauvrissement artificiel piloté par l’État qui fait aujourd’hui face à l’administration, qui est attiré au développement des entités... à moins que vous envoyiez aux expatriés des cahiers et des bics. On nous parle souvent des chiffres, mais sur le terrain on ne voit absolument rien. Ce racisme est très présent. Et quand on voit aussi l’indépendance de la Mauritanie jusqu’à aujourd’hui, on se dit qu’il y a une suite logique. Simplement aujourd’hui, pour continuer à percevoir les dividendes des aides extérieures, se faire désirer en tant que lutte de terrorisme au Sahel, car c’est l’excuse brandie par ceux qui ne veulent pas intervenir en Mauritanie, c’est un système bien huilé qui d’appauvrir fait en sorte de dénigrer toute la population du Sud effectivement. Avant, on disait « ou la valise ou la tombe », aujourd’hui on dira « ou la valise ou le ventre vide ».

Interview de Nathael Uhl, militant antiraciste et bloggeur

Lundi, 1 Février, 2016
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A l’occasion du 30éme anniversaire de SOS racisme, la fédération nationale des Maison des potes  a organisé le 8 juillet dernier  une soirée  anniversaire avec les militants et  militantes qui ont créé le mouvement des potes et qui ont organisé le concert du 15 juin  1985.  Ce  concert  était  le premier en ce genre  organisé par les potes, il avait  été organisé en vue de combattre le racisme et de promouvoir l’égalité. Il  a concrétisé et célébré  la création de SOS racisme

Pote à pote : pourriez-vous vous présenter ? 

 

Nathanaël Ulh : Je suis compagnon de route de la maison des potes. Bloggeur, journaliste et militant antiracisme depuis les années 80.

Benjamin Stora : « Tout n’est pas joué d’avance »

Vendredi, 6 Décembre, 2013
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Une part du racisme et des discriminations tire ses racines dans l’histoire des colonisations et des guerres. Mais pour Benjamin Stora, historien du Maghreb, il faut examiner l’ambivalence d’une telle histoire entre ségrégation et métissage.

 

 

 

Le comportement discriminatoire à l’égard des étrangers dans différents pays d’Europe est-il à rapprocher de la domination de l’époque coloniale?

 

Mémoire en Europe

Mardi, 10 Décembre, 2013
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En France ou au Royaume Uni, les immigrés non-européens sont majoritairement originaires de pays naguère colonisés par ces deux anciennes puissances impériales.

A l’échelle de l’Europe entière, les histoires sont différentes. La Turquie était une puissance coloniale, l’Espagne a elle-même été colonisée par les arabes, la Grèce et les pays de l’Ex-Yougoslavie ont connu la domination ottomane. La nature des relations, des échanges, des mélanges, des dominations du passé a son incidence sur la manière dont les immigrés ou les minorités sont traités dans les différents pays d’Europe. Ce travail de connaissance de l’histoire des dominations, des guerres et de la colonisation est essentiel pour la construction d’une Europe fraternelle.

Bordeaux n’a pas la mémoire qui flanche

Mardi, 2 Avril, 2013
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Algérie toujours avec le Boulevard des Potes de Bordeaux qui avait organisé un colloque sur le sujet en commémoration du 50 anniversaire de l’indépendance.

 

Le Boulevard des Potes de Bordeaux, implanté dans les vieux quartiers populaires Saint Jean de Bordeaux depuis vingt ans, mobilise chaque année les habitants dans le cadre des repas de quartier qu’elle organise le premier week-end de juin.

 

Un reportage saisissant

 

« La question de la stigmatisation est pesante pour eux »

Mercredi, 8 Septembre, 2010
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Samia Messaoudi, journaliste et auteure, nous présente son dernier ouvrage « Antillais d’ici », co-écrit avec Mehdi Lallaoui, aux éditions Au nom de la Mémoire.

 

Yasmine Oudjebour : Avant tout, pouvez-vous nous présenter votre collection  Au nom de la Mémoire ?

 

A quand la fin du mépris envers les tirailleurs sénégalais ?

Lundi, 17 Août, 2009
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Ils ont sacrifié leur jeunesse pour que le pays des Droits de l’Homme prospère… En dépit de leurs sacrifices, durant les grandes guerres menées par la France, ni les livres d’histoire, ni l’Etat Français, ni la population ne reconnaissent l’apport de ces valeureux aînés que l’on appelle « Indigènes ». Pourquoi a-t-on gelé les pensions de ces héros ? Pourquoi faut-il que les anciens combattants du foyer « Adoma » de Bondy (93) réclament encore leur dû ?


A quand la fin du mépris envers les tirailleurs sénégalais ?

Ils ont sacrifié leur jeunesse pour que le pays des Droits de l’Homme prospère… En dépit de leurs sacrifices, durant les grandes guerres menées par la France, ni les livres d’histoire, ni l’Etat Français, ni la population ne reconnaissent l’apport de ces valeureux aînés que l’on appelle « Indigènes ». Pourquoi a-t-on gelé les pensions de ces héros ? Pourquoi faut-il que les anciens combattants du foyer « Adoma » de Bondy (93) réclament encore leur dû ?