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Economie - Emploi
Exister, tout simplement
On entend régulièrement parler de manifestations de personnes sans-papiers. J'ai voulu savoir ce qu'il en est vraiment. Ce qui les motive à se battre. Comprendre l'origine d'une telle rage de vivre et non plus de survivre. Mes recherches m'ont conduite à la C.G.T. ( Confédération Générale du Travail. ), et plus exactement à Mme Francine Blanche, responsable nationale Droits sociaux pour tous et Discriminations.
Le syndicalisme à l’épreuve des intérêts
Abdel Mabrouki, 39 ans de combats ou presque, est un activiste comme on n’en fabrique plus beaucoup. Il a grandi à Levallois-Perret, y a travaillé chez Pizza Hut, a adhéré à la CGT, puis créé Stop-Précarité pour pouvoir lutter avec des membres de diverses organisations en même temps. Au chômage, il vit maintenant à Lormont, un quartier populaire de Bordeaux. Et aimerait bien y monter une section SUD-Commerce. Changement de crèmerie, avec une volonté : créer du nouveau.
Lilian Mathieu : le temps, l’argent, et l’anti-militantisme
Lilian Mathieu, 40 ans, est un chercheur en sciences sociales. Cet homme ordinaire comme il se présente, s’intéresse aux moyens d’action et de protestation des plus démunis avec, comme le dit sa fiche du CNRS : « :’étude des mobilisations prenant naissance au sein de milieux peu favorisés, de populations pauvres voire marginales ou stigmatisées ». Pour le sociologue de terrain, c’est simple : « on voit rarement de telles mobilisations chez des actionnaires ou des banquiers, car eux ont d’autres moyens de faire valoir leurs intérêts. »
Class actions : Premier assaut contre Wall-Mart
La «class action» est une forme d’action en justice qui permet à une catégorie de personnes, une «class», d’exiger des chan- gements dans les pratiques discriminatoires d’une entreprise ou du gouvernement, ainsi que des dommages. (Pour en savoir plus sur les spécificités de la «class action», reportez-vous à la rubrique «discrimination» du Pote à Pote n° 128).
Apprentissage : pourquoi ça ne décolle pas ?
L’apprentissage vise une immersion des jeunes âgés de 16-25 ans dans le monde du travail, tout en suivant une formation théorique dans un Centre de Formation d’Apprentis (CFA), lycée professionnel, université... L’apprenti signe un contrat avec un employeur qui lui garantit un suivi régulier au sein de l’entreprise où un maître d’apprentissage lui est assigné. Il perçoit aussi une rémunération variant en fonction de son âge et qui correspond à un certain pourcentage du SMIC.
Jeunes : d'accord, mais pas cons
Mis en place par le gouvernement Jospin de 1997 à 2002, les emplois jeunes avaient pour but de faire embaucher des jeunes de moins de 26 ans (moins de 30 ans quand ils ne touchaient pas le chô- mage) en CDD de un an, renouvelable cinq fois, dans les secteurs non-marchands (associations, fonction publique). Ceux qui étaient dans le dispositif en 1999 étaient 86 % à avoir trouvé un emploi dix-huit mois plus tard, dont plus de 85 % en CDI, rappelle une étude du DARES (Direction de l’Animation de la Recherche, des Etudes et des Statistiques) du Ministère du travail, publiée en 2006.
Immigrés, dehors?
L’économie d’un pays, c’est aussi et peut être avant tout de la démographie. Le dynamisme démographique d’un pays crée des ressources et des besoins qui alimentent la croissance, or la vieille Europe est de moins en moins fertile... Ce n’est pas un scoop. La population immigrée qui est plus féconde permet de relever ce déclin démographique. En 2004, par exemple, le taux de fécondité des françaises était de 1,7 enfants par femme contre 2,6 en moyenne pour une femme immigrée. Cette fécondité rehausse le taux de natalité et relance le dynamisme d’un pays dans son ensemble.
L’argent des immigrés : le scandale
Ils ont en moyenne des revenus largement inférieurs aux nationaux des pays dans lesquels ils vivent, ils occupent les emplois les moins qualifiés et les moins bien rémunérés. Ils sont victimes de discriminations à l’embauche, de la précarité et de licenciements qui les frappent plus souvent qu’à leur tour ; et pourtant, ils s’obligent à des sacrifices financiers significatifs pour envoyer chaque mois de l’argent à leur famille demeurée au pays. Pauvreté, privations, épreuve douloureuse de l’exil, et pour les sans-papiers la peur constante de l’arrestation et de l’expulsion.
Marché de l’emploi, ouvre-toi !
« En moyenne, entre 2005 et 2009, 86 % des hommes français âgés de 16 à 65 ans ont un emploi quand leurs deux parents sont fran- çais de naissance », affirme une étude de l’INSEE parue en novembre dernier. Ce qui n’est le cas que pour « 65% quand un de leurs parents est immigré et originaire d’un pays du Maghreb ». Soit une différence de 21 points. Un tiers de cette différence s’ex- pliquerait par une moyenne d’âge plus jeune et un niveau d’éducation plus faible chez les Français originaires du Maghreb. Car, plus le niveau du diplôme s’élève plus la différence s’amoindrit.