Plus forts que l’ANRU
En tant que membre du comité de suivi et d’évaluation de l’ANRU (Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine, ndlr), je reçois périodiquement des publications, qui valent très cher, et qui loue sans distinction tout ce qui est fait. « Il n’y a pas mieux que ce que l’on fait. C’est formidable ! » L’autosatisfaction est telle qu’on décerne des prix, des primes sur telle ou telle action. On mentionne des noms de villes. D’une part, on se rend compte que toutes les villes ne sont pas candidates et d’autre part, on nomme des villes sans en donner la raison. On ne mentionne pas si c’était pour telle action associative ou l’action qui a fait qu’il se passe quelque chose d’intéressant.
Une expertise musclée
On ne tire aucune leçon de ce qui a été fait. Il y a une espèce d’autosatisfaction qui amène évidemment périodiquement les parlementaires à dire : « La politique de la ville, ça ne sert à rien. On gagne beaucoup d’argent et il n’y a pas de résultat. Regardez le nombre de voitures brûlées. » Et effectivement, c’est une vision négative des choses. Comme personne ne dit qu’il faut faire quelque chose et mettre en avant ce qui est positif, qui peut le faire ?... Nous ! Nous tous ! Nous ensemble. Nous avons quand même une capacité, nous avons une observation des territoires. En mutualisant cette observation des territoires, en regardant ce qui se passe, nous obtiendrons une musculature que personne d’autre n’aura parce que vous avez, nous avons une connaissance du terrain.
Michel Cantal-Dupart
Michel Cantal-Dupart
Très impliqué sur les problématiques liées aux quartiers, l’urbaniste et architecte Michel Cantal-Dupart s’est impliqué dans le mouvement Banlieue 89, tout comme il a contribué à la réflexion urbanistique sur le Grand Paris.
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