Fatimata Ndiaye et Zitouna Idir: deux testeuses de République
A la recherche d’un logement privé, Fatimata NDIAYE, jeune salariée parisienne, a contacté par téléphone une propriétaire ayant un appartement à louer. Avant d’émettre une certaine remarque sur la consonance du nom de son interlocutrice, la propriétaire lui a indiqué que l’appartement était libre.
Peu de temps après, Madame NDIAYE prend à nouveau contact avec cette propriétaire afin d’obtenir davantage d’informations sur l’appartement. Cette dernière lui rétorque alors que le local n’est plus disponible.
Soupçonnant une discrimination au logement en raison de la nationalité ou de l’origine, la jeune femme se tourne vers SOS Racisme et lui dénonce les faits ci-dessus exposés.
Une opération de testing est alors organisée par l’association ; une amie de Fatimata NDIAYE téléphone à la propriétaire, qui lui annonce que l’appartement convoité est toujours accessible à la location.
Le caractère discriminatoire du refus de logement opposé par la propriétaire à Fatimata NDIAYE est donc manifeste. Il a pourtant fallu attendre un arrêt de la Cour d’Appel afin que le délit de discrimination soit reconnu et condamné.
Une telle affaire est à rapprocher de celle concernant ZItouna IDIR, à Dijon : en l’espace de deux conversations téléphoniques successives, un appartement soi-disant « déjà loué », selon les dires de la propriétaire dijonnaise, s’est trouvé en un instant disponible.
L’étude des comptes rendus des appels réclamée par le procureur de la République de Dijon (dont l’initiative est d’autant plus remarquable que rare…) a ainsi permis de condamner, dès la première instance, la propriétaire pour discrimination au logement à l’encontre de Zitouna IDIR.
Une belle victoire pour les candidats à la location discriminés en raison de la consonance de leur patronyme.
Noémi Fischbein
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