Procès des 19 assaillants racistes de Génération Identitaire qui ont occupé la CAF de Bobigny
Cette attaque de Génération Identitaire a été condamnée en première instance comme une simple violation de domicile.
En appel, la Maison des potes demande la qualification d'entrave discriminatoire à l'activité économique des salariés de la CAF pour motif idéologique (à raison de l'opinion politique de la CAF qui s'emploie à respecter la loi imposant l’égalité de traitement entre tous sans condition de nationalité).
L’égalité, ce principe fondateur de notre droit et si cher à notre société a été mis à mal par les 19 assaillants de Génération Identitaire.
Ces individus qui prétendent pourtant faire partie de cette société et agir en son nom dans le cadre de leurs actions.
Cependant, leurs motivations reposent sur le racisme, la haine et l’exclusion,
le tout, venant ouvertement bafouer le principe d’égalité.
L’occupation du toit de la CAF par les 19 prévenus n’est pas un acte anodin qui ne peut se résumer en une simple violation de domicile, il faut aller un peu plus loin.
En effet, la CAF, en tant qu’organisme chargé de mettre en œuvre la solidarité nationale, veille à assurer au quotidien le respect du principe d’égalité.
Français et étranger bénéficient des mêmes droits. Aucune distinction de race,
d’origine ou de religion n’est faite une fois la porte de la CAF
franchie.
A l’inverse, l’extrême droite, dont les prévenus font tous partis, s’est toujours construite sur l’exclusion et la stigmatisation des étrangers.
Présentés systématiquement et rationnellement comme les maux mettant à mal la
France, ils leur est apparu insupportable que ces étrangers puissent bénéficier
des aides auxquelles ils ont droit.
Dans la rhétorique de l’extrême droite, la CAF est souvent mobilisée pour rappeler que les étrangers qui en bénéficient ne font que vivre au crochet de l’état et en somme ne seraient que des parasites dont il faudrait in fine se débarrasser.
Voilà une des préfigurations du grand remplacement si cher à l’extrême droite : les étrangers viennent piller notre beau pays. Des étrangers qui pourtant contribuent tous les jours à faire de la France ce qu’elle est et qui en retour sont insultés, blessés, exclus.
Si l’extrême droite vise les étrangers, elle a aussi une aversion pour ceux qui viennent en aide aux étrangers. Que ce soit par conscience, comme l’ONG SOS Méditerranée ou par devoir comme la CAF.
Ainsi, leur action vise la CAF elle-même.
C’est justement parce que la CAF ne fait pas de discrimination qu’elle est,
elle-même, victime de discrimination.
Il est insupportable pour les 19 prévenus que des étrangers puissent bénéficier de l’entraide et de la solidarité qui sont simplement une mise en application des principes d’égalité et de fraternité.
Génération Identitaire, dont les prévenus étaient membres, est depuis sa création le laboratoire des idées d’extrême droite, qu’il faut tester, mettre en application puis propager dans le débat public. Marine Le Pen et Éric Zemmour ne sont pas les premiers à avoir parler du grand remplacement ou de la menace islamiste en lien avec l’immigration.
Génération Identitaire a alors construit un discours et des actions sur le rejet des étrangers, des réfugiés et de l’islam, de l’occupation du toit de la mosquée de Poitiers, au siège de l’ONG SOS Méditerranée en passant par les Alpes et les Pyrénées, rien ne les arrête.
« Les nôtres avant les autres » comme ils aiment le revendiquer. Cet amour des siens est devenu une haine des autres.
Exposer la vision politique que les prévenus portaient en agissant sous la
bannière identitaire est fondamentale au soutien de notre prétention.
C’est justement parce qu’ils ont fait du rejet des migrants et des étrangers un objectif politique qu’ils s’en prennent à la CAF.
Si le droit se veut imperméable à la politique dans sa plus grande rigueur, il existe tout de même une discrimination pour un motif politique tel qu’inscrit dans notre Code pénal.
Il est alors nécessaire de comprendre l’engagement et l’état d’esprit des prévenus pour conclure qu’ils ont ciblé la CAF pour un motif politique.
Toutes les actions menées par les prévenus identifiés sont à l’encontre des étrangers, des réfugiés, des musulmans et de leurs soutiens. Ils ont construit leur présence dans l’espace public sur cette exclusion systématique des étrangers. Après tout, il s’agit de résister face au grand remplacement.
Leur engagement n’est qu’un fanatisme raciste mais il reste un engagement
politique. Et cet engagement politique à conduit à discriminer la CAF.
Voilà donc l’élément qui les a conduits à opposer une différence de traitement à la CAF et qui a conduit cette dernière à interrompre son activité.
Enfin et pour justifier la présence de la Maison des potes à ce procès, il faut garder à l’esprit tout au long de cette procédure que ce sont les étrangers qui sont visés par ces faits et la Maison des potes œuvre depuis sa création à protéger les étrangers tant dans les quartiers populaires que devant les tribunaux, ainsi nous avons toute notre place aujourd’hui.
Publier un nouveau commentaire