L'affaire Brahim Bouarram, mort noyé après avoir été poussé dans l'eau par des militants du Front national
Il y a maintenant 26 ans et plus spécifiquement le 1er mai 1995 se déroulait dans les rues parisiennes le défilé annuel du Front national en l’honneur de Jeanne d’Arc. C’est durant ce défilé que le jeune Brahim Bouarram a été poussé dans la Seine à côté du pont du Carrousel à Paris par l’un des militants de l’extrême droite, Mickaël Fréminet. Ne sachant pas nager et faisant face au fort courant du fleuve, Brahim Bouarram meurt noyé.
Au cours du procès qui s’est déroulé début 1998, nous avons appris que le crime n'était pas seulement guidé par des motifs racistes mais également homophobes. En effet, l’agression a été commise à un endroit des quais de Seine connu à Paris pour être un lieu de rencontre homosexuelles. De plus, l’un des militants de l’extrême droite, David Halbin a crié “menaces sidaiques” avant de se rendre sur les lieux. Ce terme est utilisé de manière péjorative pour désigner toutes personnes affectées par le sida ou que l’on estime pouvoir être porteur de la maladie.
Etymologiquement le terme sidaique a été forgé par Guillaume Faye en 1986, écrivain et journaliste de l’extrême droite qui a par la suite été popularisé par Jean-Marie Le Pen. La construction de ce mot est l’acronyme du mot SIDA et un rapprochement à connotation antisémite avec “judaique”.
Mickael Fréminet, l’accusé principal contestait avoir poussé Brahim Bouarram. En effet, il affirme avoir donné une gifle à Monsieur Bouarram qui serait tombé accidentellement à l’eau.
L’avocat général Philippe Bilger a démontré durant ses réquisitions l’intention homicide de Mickaël Fréminet. En effet, lui et son groupe de copains qui l'accompagnait avait repéré Brahim Bouarram lorsqu'ils l'ont aperçu sur le pont. C’est David Halbin qui s’est empressé de crier “l’arabe” en apercevant Brahim Bouarram avant qu’il soit insulté par tous et jeté au-dessus du pont du Carrousel.
L’avocat général poursuit en expliquant que les accusés avaient mis en place un dispositif dans le but de ne pas aider Brahim Bouarram lors de sa chute. Malgré le fait que Brahim Bouarram ne savait pas nager, le procureur de la république ne manque pas de rappeler que “l’état de la Seine, ce jour-là, la violence du courant, l’eau marron. N’importe quel être humain aurait compris qu’il y avait là un gouffre, une épouvante”.
Le 15 mai 1998 après presque 6 heures de délibérés, la Cour d’Assises de Paris a condamnée Mickaël Fréminet, le jeune homme coupable du meutre de Brahim Bouarram à 8 ans de prison alors que les accusés Parent et Calame sont condamnés à 5 ans de prison dont quatre avec sursis, ils sont donc libres puisqu’ils avaient déjà dans le cadre de leur détention provisoire effectué un an de prison.
L’affaire Brahim Bouarram est survenue deux mois après la mort de Ibrahim Ali, jeune homme de 17 ans mort à Marseille.
Publier un nouveau commentaire