LE COMBAT DE 25 OUVRIERS MALIENS CONTRE L'ENTREPRISE MT Bat Immeubles

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Jeudi, 1 Septembre, 2022
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Une belle victoire contre les discriminations que viennent de nous offrir 25 ouvriers maliens qui ont su braver sans peur la représentation des chefs d’entreprise dans le mental collectif des employés. Les chefs d’entreprises ou les dirigeants d’entreprise super puissants et protégés nourrissent peurs et craintes à leurs employés qui n’osent pas s’attaquer à eux par peur de perdre leur emploi ou d'être licencier sans droit. Et ce même pour ceux qui sont sous contrat, alors imaginons pour ceux qui sont intérimaires ou pire ceux qui sont sans papiers.  

Ces derniers, les sans-papiers, ce sont eux qui vont défier l’entreprise MT Bat Immeubles sur un chantier, avenue de Breteuil (VIIe). 

 

A travers leurs combats et bravoures et leurs belles victoires, ce sont des milliers d’ouvriers de surcroît africains qu’ils viennent d’honorer. Partageant les mêmes conditions, ils se reconnaîtront tous dans cette belle victoire qui leur montre la voie. En ce sens que la justice peut bien se prononcer sur leurs cas en leur faveur en cas de discriminations et du non-respect du code du travail. 

 

Venant d’Afrique, en fuyant misère et pauvreté, ces immigrés ont des parcours de vie d’homme fait de peine et de souffrance et des trajectoires chaotiques et tragiques. 

Avant d'être des immigrés, en quête de régularisation, courant de gauche à droite, se pointant par ci et par là dans les préfectures et sites d'hébergement, ce sont d’abord des hommes avec des récits de vie triste et amère. 

 

Certains parmi eux, ont des vies brisées par des tragédies vécues chez eux, d’autres issues des milieux sociaux infériorisés et contraints de subir des humiliations à travers des  statuts rétrogrades qui les maintiennent dans la misère et la pauvreté, et quelques autres frappés par des malheurs successifs qui leur ôtent les moyens de subsistance, et d’autre également victimes de persécutions politiques. Ils ont tous en commun : le dénuement et l’indigence. 

 

Cette fragilité existentielle va les contraindre à accepter de courber l'échine et de se faire exploiter dans le pays d'accueil. Main d'œuvre corvéable et facile, ils seront à la merci des chefs d’entreprises sans vergogne et sans scrupule qui vont exploiter leur misère. 

 

C’est ce que vont vivre ces 25 ouvriers maliens durant des années. Des années d’exploitation, de maltraitance verbale, d'insultes racistes et de propos discriminants. 

 

On peut dire que c’est toute une vie volée et possédée par des sangsues qui n’ont comme seul souci que le profit au détriment du bien-être et de la santé physique et mentale de ces derniers. 

 

Ils travaillaient dans des conditions extrêmement difficiles et sans aucune protection. Mal équipés, ils font face à des traitements quelquefois inhumains en plus le fait d'être exploiter. En cas de blessure ou de choc grave, au lieu de s’occuper d’eux en appelant des pompiers ou des services d’urgence, ils sont livrés à eux-mêmes et subissent moqueries, humiliation et propos discriminants de la part de leur responsable et sous responsables. 

 

Cependant, toute cette maltraitance finira par cumuler des frustrations qui vont exploser un jour suite à un incident révélateur des conditions inhumaines dans lesquelles ils travaillent, les exposant à des dangers mortels. 

 

Un des ouvriers perchés sur un échafaudage branlant, rafistolé avec des câbles électriques, chute lourdement sur le sol. Il est victime d’une fracture ouverte. Comme trois jours plus tôt, alors qu’un manœuvre, dépourvu de lunette de sécurité, avait été blessé à l'œil, les responsables du chantier refusèrent d’appeler les secours. Cependant cette fois, les ouvriers se rebellent et décident de dévoiler les conditions dans lesquelles les emploie leur entreprise sous-traitante, MT Bat Immeubles. 

 

Soutenus par la CGT, les manœuvres, qui depuis lors ont tous été régularisés et embauchés par une entreprise de bâtiment, se mettent en grève et occupent le chantier de l’avenue de Breteuil. Tandis que l’inspection du travail et le défenseur des droits, autorité administrative notamment en charge de la lutte contre les discriminations, ouvrent une enquête contradictoire qui donne lieu à un rapport de 300 pages, au vitriol : les conditions de travail des 25 maliens sont humainement indignes, comme le témoigne un article du Parisien. 

 

Maître Aline Chanu et Maître Camille Berlan, des avocats des plaignants, lors de l’audience, affirment “Nous sommes en plein Paris, avec vue sur les Invalides, et c’est pourtant là que travaillaient 25 hommes sans-papiers, payés de la main à la main, sans le moindre contrat, sans aucune protection. Ni gants, ni chaussures de sécurité, ni casque”.  

 

Le conseil des prud’hommes a reconnu dans son jugement : « Tous les travailleurs maliens étaient assignés aux tâches les plus pénibles du chantiers dans des conditions extrêmement dangereuses » et constate que la société a préféré privilégier l'état d’avancement des travaux à la sauvegarde de l'intégrité corporelle et de la vie des salariés, appréhendés comme de simples composants remplaçables". 

 

La représentante du défenseur des droits lors de l’audience Prud’hommale avait estimé que MT Bat Immeubles avait « volontairement constitué une équipe composée uniquement de travailleurs sans-papiers. Car, dans ce métier, ils sont considérés comme une force de travail interchangeable : on les appelle les Mamadou » leur chef leur disait d’ailleurs: « Si t’es pas content, rentre chez toi. Il y en a plein d’autres ». 

 

Suite à ce procès, la société MT Bat immeubles a été placée en liquidation judiciaire en août 2018. Elle n'était ni présente, ni représentée à l’audience des prud’hommes. 

 

Quant aux ouvriers maliens, ils bénéficieront d’une réparation des dommages et intérêts à hauteur d’un million d'euros.  

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