Obama, un mec bien
Le lendemain de la victoire est un matin comme tous les autres. Les oiseaux chantent, les rues et les métros se remplissent, et les gens se préparent à une autre journée . Et pourtant. Je ne sais pas comment ce fut en ’18 ou en ’45 mais les parallèles existent bel et bien : c’est la fin d’un régime, la fin d’un temps, et le début d’un autre. Mais en politique rien ne se fait brutalement, tout est dans la transition. Ainsi le camp victorieux d’Obama et co ne se fait pas attendre et The Transition (l’équipe de transition) se met déjà au travail.
Dans l’attente du changement
Circonstances mises à part, aux Etats-Unis plus que partout ailleurs lorsqu’on change d’administration on change toutes les équipes. C’est comme ci on remplaçait presque tous les fonctionnaires de tous les ministères en France. Une galère disent certains, mais une galère nécéssaire, car si l’on souhaite changer la façon dont la Maison Blanche dirige les politiques du pays, une refonte de haut en bas sera nécessaire. .Alors le pays trépigne d’excitation. Surtout que la victoire d’Obama s’est fait grâce aux jeunes votants, et si les jeunes représentent bien une chose, c’est le changement. Si on l’a déjà dit, répétons -le : la victoire du camp Obama fut énorme en chiffres comme en émotion. Alors ne nous cachons pas, on sent le camp Obama redevable à ces jeunes, redevable au changement promis. Alors l’attente est grande, que dire grandissimo. On sait déjà que beaucoup de choses vont changer, alors les médias, comme les citoyens s’accrochent à tous les petits details. Si les sceptiques sont nombreux en cette période de transition, les croyants, eux, le sont moins ; mais voila pour une fois, les deux se retrouvent dans le même camp, celui de l’attente !
Ari Gold dans Entourage
C’est pourquoi, dès sa première conférence de presse, Obama le dit haut et fort : « aux état unis il n’y a qu’un président et un seul, et en attendant que je prenne mes fonctions le 20 janvier, c’est l’administration courante qui dirigera le pays ». Donc changement oui, mais pas trop quand même ! Les seules choses auxquelles ont peut vraiment s’attendre finalement sont ses premières nominations. Dès la semaine dernière, Obama choisit un certain Rahm Emmanuel comme son Chief of Staff. Un personnage clé, responsable de l’emploi du temps du président et c’est ainsi lui qui décide qui rencontre le président ou non. Pour ces raisons, le Chief of Staff est parfois surnommé içi le gardien ou encore le co-président. Rahm Emmanuel est connu de Washington, et certains déjà crachent dans la soupe en disant que ce n’est sürement pas un agent du changement. Mais voilà, ancien conseiller de Bill Clinton, Rahm est connu pour son franc parler. Il est connu pour avoir les ‘coudes aiguisés’ comme on dit içi, il ne mâche pas ses mots, employant plus souvent que pas des ‘foul words’ (insultes) afin d’obtenir ce qu’il veut. Pour finir et pour l’anecdote, son frère est l’inspirateur du personage d’Ari Gold dans la série américaine culte Entourage. Pour ceux qui connaissent, cette anecdote sera plus qu’une simple anecdote !
Obama, plus qu’un changement c’est un mec bien !
La Maison Blanche apprécie le coup de pousse d’Obama lorsqu’il dit que le président Bush est toujours président, Acculés par une crise économique et un taux de popularité du président jamais aussi bas, la maison blanche et les républicains ont très vite saisi l’occasion : on saute dans le bus Obama et on surfe sur sa vague de popularité. Patriotisme ou simplement arriviste, le résultat sera le même : une transition réussie. Preuve à l’appui, Bush invite Obama et sa femme à la Maison Blanche. On peut s’attendre au pire, car Obama a passé le plus clair de son temps ces deux dernières années à mettre McCain et Bush dans le même panier, en descendant W et ses politques dans son leitmotiv connu de tous : « Failed policies ». Mais voilà, cette visite se fait très rapidement et elle se fait dans une ambiance inattendue : Deux hommes, différents en apparence, l’un est blanc et petit, l’autre noir et grand, et dans le contenu, l’un est un républicain conservateur et l’autre un démocrate libéral, se rencontrent et se sourient. Voilà c’est fait. Un p’tit tour et l’affaire est jouée. Après Obama et Bush n’ont que des bonnes choses à dire l’un de l’autre ! Obama dira de Bush qu’ils ont eu une discussion détendue et sérieuse, notamment sur le rôle du gouvernement dans l’injonction d’argent pour les industries automobiles. Bush dans une interview télévisée dira ceci : “Après que l’on a discuté politique, Mr Obama elect president, voulait savoir si ses deux petites filles allaient aimer la maison blanche. Je dois dire que quoi qu’il se passe Mr Obama aménera avec lui un grand sens de la famille à la maison blanche.” Bon bah voila, j’ai beau détester Bush, et je ne suis pas homosexuel, mais je lui roulerai bien une pelle à celui-là ! C’est une image forte et significatrice des temps que traverse le pays : finalement l’apparence peut être trompeuse mais ce n’est qu’une apparence, ce qui compte aujourd’hui se sont les valeurs non pas qui divisent le pays, mais celles qui le réunissent, commes ces valeurs familiales. Je ne l’aurais jamais cru, mais c’est W qui m’a convaincu plus que les discours, et les débats : Obama, plus qu’un changement, c’est aussi un mec bien !
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