Précaires, surendettés et combatifs malgré tout
Le surendettement est devenu le miroir de la fragilisation sociale d’une partie de la société. Dans 70 %* des dossiers de surendettement, les revenus nets sont inférieurs ou égaux à 1 500 €.
Incapables de faire face au règlement du loyer, de l’électricité ou au remboursement de prêts contractés, des français tentent de sortir de l’endettement. C’est le cas d’Elisabeth K., 37 ans, mère « célibattante » de 3 filles de 5, 7 et 18 ans, conditionneuse à Ivry sur Seine (94). Alors qu’elle n’avait que 18 ans, Elisabeth a contracté une série de crédits à la consommation pour régler son loyer et ses frais de jeune maman célibataire. « A l’époque, il suffisait d’appeler pour recevoir ses sous. En tant que salariée, je n’avais quasiment aucune aide (APL, allocations…) ; j’avais la pression et prenais les cartes de crédit des commerces et les demandes de crédits (Sofinco, Cofinoga…). Quand j’ai voulu arrêter, c’était trop tard ». Entrée dans le circuit des familles surendettées, elle a fait partie des 75%* des dossiers de surendettement dits « passifs », c’est-à-dire liés aux accidents de la vie comme le chômage ou le divorce, lorsqu’elle a perdu son emploi. Grâce à l’accompagnement de structures associatives, et aux emplois qu’Elisabeth a cumulé, au fil des années, une meilleure gestion de son budget (rejet du superflu…), elle est en passe de rembourser 100% de ses 22 000€.
Contrairement à ce qu’on peut nous faire croire dans de nombreux médias, le crédit « actif » pour cause de mauvaise gestion, d’excès de crédit ou encore de loyer trop onéreux est en baisse et représente 25 % des dossiers. Le surendettement ne serait donc pas le fléau de consommateurs écervelés…
Le plus incroyable est que le système précarité /consommation/emploi fonctionne à « merveille » ! La crise financière a révélé que sans crédit, plus de consommation, plus de 40% d’achats par correspondance à la Redoute ou aux Trois Suisses par exemple et donc plus d’emplois faute de commandes...
Reconnaissant les « bienfaits » de ce système, Christine Lagarde, Ministre de l’Economie, a notamment interdit de facturer les intérêts des ménages qui remboursent régulièrement leur dette dans son projet de loi sur le crédit à la consommation. Moralité : consommez juste pour en jouir plus.
(*Source Fédération Bancaire de France).
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