Exister, tout simplement

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Lundi, 26 Décembre, 2011
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Se battre pour exister... Voilà le combat que mènent depuis des mois voire des années, des milliers d'hommes et de femmes, qui se lèvent tous les jours pour aller travailler, alors qu'ils n'ont pas de carte.

 

(Crédit photo : Alain Bachellier)

 

On entend régulièrement parler de manifestations de personnes sans-papiers. J'ai voulu savoir ce qu'il en est vraiment. Ce qui les motive à se battre. Comprendre l'origine d'une telle rage de vivre et non plus de survivre. Mes recherches m'ont conduite à la C.G.T. ( Confédération Générale du Travail. ), et plus exactement à Mme Francine Blanche, responsable nationale Droits sociaux pour tous et Discriminations.

 

J'aimerais savoir d'après vous ce qui pousse les personnes sans papiers à entamer un mouvement de grève ? C'est un très gros risque !

 

En réalité, le risque ils le prennent tous les jours. Qu'ils soient en grève ou pas, le travailleur sans-papiers est en difficulté tout le temps. Il est surtout vulnérable du fait de sa situation administrative. Il peut se retrouver dans l'avion à tout moment.

 

Quand ils viennent nous voir, ils disent qu'ils en ont assez de leur situation de travail de tous les jours. Assez de ne pas pouvoir dire non. Assez de faire tout ce que leur patron leur dit de faire. Tout simplement parce qu'ils n'ont pas de papiers. Ils viennent solliciter notre aide pour deux raisons : avoir des papiers et améliorer leurs conditions de travail. Le papier c'est le moyen d'exister et de faire valoir ses droits de salarié. Il faut que ça bouge, pour qu'ils n'aient plus des horaires de dingue, une paie minable, pour qu'ils aient des vacances, qu'on reconnaisse leurs arrêts maladies.

 

Il y a un certains de nombre de droits théoriques qui existent, mais dans la pratique aucun droit effectif. Là on se rend compte. A la C.G.T., on ne veut pas qu'il y ait des travailleurs sans droit dans les entreprises. Il faut que tout le monde puisse avoir les mêmes droits qu'on soit d'ici ou d'ailleurs, hommes ou femmes, senior ou jeune, bien-portant ou handicapé. C'est vraiment l'EGALITE AU TRAVAIL. C'est vraiment la grande valeur républicaine.

 

 

Comment arrivent-ils à vivre durant cette période ?

 

La plupart des sans-papiers font partir une part de leur salaire au pays. Ils vivent avec très peu d'argent, moins de deux euros par jour. C'est une réalité qu'on a découvert. Au niveau de la C.G.T. au début on a essayé de donner 200 euros à chacun surtout pour les plus démunis. Par la suite, on a fait une collecte nationale. On a reçu des dons de citoyens qui veulent aider. Il y a aussi des collectes lors de piquets de grève. Ainsi que les comités de soutien composés d'associations qui viennent aider sur place avec de la nourriture et des duvets. Il y a même des petits restaurateurs qui participent aussi à ce système de solidarité. Mais il ne faut pas oublier la solidarité au niveau des familles, qui soutiennent la démarche des grévistes. Cette solidarité est primordiale. Il y a une grande solidarité ici mais aussi là-bas. Par exemple lorsqu'un des copains reçoit sa carte, il appelle directement au pays, on partage cette joie en direct.

 

 

Est-il arrivé que certains subissent des représailles, des menaces ?

 

Oui, il est arrivé qu'ils reçoivent des menaces. Il y a eu par exemple la bataille qu'on a nommé « bataille des CERFA » début 2010. On s'est même bataillé tout au long de l'année pour faire en sorte que l'employeur reconnaisse son salarié, admette de dire oui j'ai un travailleur sans-papiers dans mon entreprise, et donc je reconnais qu'il a travaillé pour moi. Et donc je fais la demande d'autorisation de travail.

 

 

Que se passe-t-il pour eux lorsque le combat échoue ?

 

Nous on y va pour gagner ! On va jusqu'au bout avec eux. Sur le groupe de 2008, il reste une vingtaine de personnes qui n'a pas été régularisée. Ils travaillent tous, ou bien d'une bonne façon ou bien d'une autre. Ils n'ont pas été régularisés parce que les critères de 2008 étaient sévères. Il fallait par exemple avoir fait au moins douze mois chez le même employeur.

 

Avec les critères de 2009 et de 2010, il faut toujours faire douze mois mais pas forcément chez le même employeur. L'employeur doit faire tout de suite des bulletins de paie. L’État ne demande plus rien sur le passé, mais il faut prouver sa présence en France depuis au moins 3 ans.

 

La grande majorité est déclarée. C'est dur à faire appliquer ces nouveaux critères, notamment sur Paris. Pour preuve, sur les 6 804 grévistes, 4 000 dossiers ont été déposés. Sur ces 4 000, 2 500 ont été régularisés ou sont en voie de régularisation. Il reste donc 1 500 dossiers bloqués, et sur ces 1 500, 900 sont bloqués sur Paris.

 

Ces critères sont biens par rapport à ceux de 2008, mais ils sont insuffisants. Notamment pour les travailleurs au noir. Ceux qui étaient dans le mouvement ça va bien mais pour les autres ? Il faut gagner pour ceux-là aussi. L'idée c'est de généraliser ce qu'on a déjà obtenu pour les autres qui étaient dans le mouvement

 

« Oh camarade immigré,

A présent que tu n'es plus grippé,

Il faut te battre pour être régularisé,

Car toi aussi tu as le droit d'exister » 

 

 

Edith Méli


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