Modibo Keita

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Vendredi, 23 Avril, 2010
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Né  le 4 juin 1915 à Bamako, Modibo Keïta fut d’abord un élève talentueux de l'école normale supérieure de Dakar d’où il sortira major avant de devenir un instituteur redouté par les forces coloniale en septembre 1938...

 Il est même dit que ses professeurs le signalèrent comme : « Instituteur d'élite, très intelligent, mais anti-français... Agitateur de haute classe à surveiller de près ». Mais l’histoire rappellera que Modibo Keita n'était pas anti-français mais, bel est bien anticolonialiste, qu’il justifie par son activisme dans plusieurs mouvements et associations à partir de 1937.

Ne pouvant se soumettre à l'interdiction faite aux africains de faire de la politique, il contourna la loi et fondera avec Mamadou Konaté « l'Association des lettrés du Soudan » qui deviendra le « Foyer du Soudan ». Apolitique de vitrine, cette association fut un terreau duquel naîtra la force de ce panafricaniste convaincu.
En 1943, il créa le journal « l'oeil de Kénédougou » dans lequel il expose, sans retenue, son opposition au colonialisme et la féodalisation de l’Afrique. Dans le même temps, il crée avec Mamadou Konaté la fédération des syndicats des enseignants. Mais les démonstrations de sa détermination, qu’il cultive dans ses engagements nationalistes, politiques et syndicales le conduiront tout droit à la prison de la Santé à Paris pendant 3 semaines en 1946 où il est jugé comme un dangereux opposant par la justice française.

De retour à Bamako, il devient secrétaire général de l’Union soudanaise du Rassemblement Démocratique Africain (RDA) qui fut présidé par Houphouet Boigny.
En 1953, il est élu conseiller de l'Union française alors que trois années plus tard il devient à la fois maire de Bamako et député à l’Assemblée Nationale française puis vice-président de cette même assemblée.
Sous la IV République Modibo Keïta sera, à deux reprises, secrétaire d’Etat dans les gouvernements français : à l’Outre Mer en 1957 puis à la présidence du Conseil d’Etat de novembre 1957 à mai 1958.
1958 fut également l’année où il est élu président de l’Assemblée constituante de la Fédération du Mali qui regroupe le Soudan français (Mali), le Sénégal, la Haute Volta (Burkina Faso) et le Dahomey (Bénin).
Modibo Keïta est nommé à la tête du gouvernement de la Fédération du Mali qui, en 1960, est déjà amputée de la Haute Volta et du Bénin.
Cette Fédération éclatera le 22 septembre 1960, date à laquelle il proclamera l’indépendance du Soudan français, qui deviendra la République du Mali dont il sera président.

A partir de cette date, Modibo Keïta met son pays sur les rails du socialisme en s’intéressant tout particulièrement aux deux secteurs économiques cruciaux que sont l’agriculture et le commerce.
En 1962, il crée le franc malien mais les difficultés d’approvisionnements entraînent une inflation qui déclenche un mécontentement massif de la population avec en première ligne les paysans et les commerçants.
Après avoir incarcéré bon nombre de ses opposants, Modibo Keïta lance « la révolution active » et suspend la constitution en créant le Comité Nationale de Défense  de la Révolution (CNDR). Mais de nombreuses « milices populaires » sévirent dans le pays et le franc malien connaît une dévaluation significative en 1967 ce qui fait émerger une grogne générale de la population. Ce contexte sera en effet propice à un coup d’Etat que le lieutenant Moussa Traoré organisera avec succès le 19 novembre 1968. Il enverra Modibo Keïta à la prison de Kidal puis le transférera dans les geôles de Bamako où il mourut le 16 mai 1977, à l’âge de 62 ans, dans des circonstances encore inconnues.

Nadjib SELLALI



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